12.
Le M. Tu te chargeras toi-même de te corriger, en consultant l'oreille. Car, je te le demande, quand je débite ce mètre et que j'en marque le battement : Verus optimus; ou celui-ci : Verus optimorum, ou enfin : Veritatis inops, ce dernier mètre frappe-t-il aussi agréablement ton oreille que les deux premiers? Elle sentira aisément la différence, si tu reprends chaque mesure et si tu la bats en tenant compte des silences complémentaires. — L’E. Il est clair que les deux premiers flattent l'oreille, tandis que le dernier l'offense. — Le M. On aurait donc tort de faire suivre un ditrochée d'un iambe ? — L’E. Oui. — Le M. Mais on demeure aisément d'accord que l'iambe va bien après tous les autres pieds, si l'on reprend chaque mètre, en observant la règle des silences :
Fallacem cave.
Male castum cave.
Mutiloquum cave.
Fallaciam cave.
Et invidum cave.
Et infirmum cave1.
L’E. Je comprends ce que tu veux dire et j'y souscris. — Le M. Vois aussi si tu ne trouves rien de choquant dans là marche de ce mètre qui, avec une interposition d'un silence de deux temps, offre une reprise d'inégale durée. A-t-il la même cadence.que ceux qui viennent d'être cités?
Veraces regnant.
Sapientes regnant.
Veriloqui regnant.
Prudentia regnat.
Bona in bonis regnant.
Pura cuncta regnant2.
L’E. Mais non : ici il y a une cadence égale et pleine d'harmonie; là, discordante. — Le M. Ainsi nous nous souviendrons que, dans les mètres dont les pieds forment six temps, l'iambe termine mal le ditrochée, le spondée, l'antispaste. — L’E. Oui.
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Garde-toi-du fourbe. Garde-toi du débauché. Garde-toi du bavard. Garde-toi de la fourberie. Garde-toi aussi de l'envieux, et enfin de l'homme sans énergie. ↩
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Les gens sincères sont rois. Les sages sont rois. Ceux qui disent la vérité sont rois. La prudence est reine. Les bons règnent sur les bons. Tout ce qui est pur règne. ↩