53.
Le parti de Constance ayant remporté l’avantage, et celui de Magnence ayant pris la fuite, il y eut un grand carnage d’hommes, de chevaux et d’autres bêtes.
Magnence voyant toutes ses espérances dissipées, et appréhendant d’être livré à Constance, résolut de se retirer en Italie pour y faire des levées, et pour continuer la guerre. Mais ayant appris que les habitants de Rome étaient affectionnés au parti de Constance, soit parce qu’ils avaient reçu la nouvelle de sa victoire, ou parce qu’ils avaient aversion de son ennemi, il eut la pensée de passer les Alpes, et de se réfugier chez les nations qui habitent au-delà. Mais ayant encore su que les peuples qui habitent aux bords du Rhin avaient été gagnés par Constance, que les Gaulois gardaient les avenues de leur pays, que les Espagnols et les Maures avaient été prévenus contre lui, il préféra une mort volontaire à une fuite honteuse, et se tua de sa propre main, de peur de périr par les armes de ses ennemis.
