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Constance étant demeuré seul maitre de la puissance absolue ne put garder dans sa prospérité aucune modération. Les calomniateurs se fortifièrent extrêmement sous son règne, ainsi que les autres pestes publiques qui tendent continuellement des pièges à ceux à qui la fortune semble favorable, pour les dépouiller de leur bien et pour s’en enrichir. Ces calomniateurs s’étant joints à quelques eunuques de la cour firent accroire à Constance que Gallus, son cousin, ne se contentant pas de la dignité de césar dont il l’avait honoré, aspirait à la souveraine puissance, et lui persuadèrent de se défaire de lui. Les auteurs de cette détestable intrigue furent Dynamius et Picence, hommes obscurs qui prétendaient acquérir de l’éclat par ce moyen. Lampadius, préfet du prétoire, qui aspirait à accroître sans cesse son crédit, eut part à cette conjuration. Constance ayant prêté l’oreille cette fausse accusation, manda Gallus qui ne savait rien de ce qu’on tramait contre sa vie, et quand il fut venu le trouver il le priva de sa dignité de césar, et le livra à l’exécuteur pour le tuer, couronnant ainsi par ce meurtre la cruauté avec laquelle il avait fait massacrer plusieurs autres de ses proches.