2.
Constance s’étant rendu à ces raisons rappela Julien d’Athènes où il vivait parmi les philosophes, et où il surpassait tous ces maîtres en science. Dès qu’il fut arrivé en Italie, Constance le déclare césar, lui donna Hélène, sa sœur, en mariage, et l’envoya au-delà des Alpes. Mais parce qu’il était fort soupçonneux de son naturel, et qu’il ne pouvait s’assurer de la fidélité de Julien, il envoya avec lui Marcelle et Saluste, comme pour partager l’autorité du gouvernement. Quant à lui, il alla en Pannonie et en Mœsie; et ayant réprimé les courses des Quades, et des Sarmates, il alla en Orient pour s’opposer aux entreprises des Perses.
Julien ayant passé les Alpes, et étant arrivé dans les Gaules, Eusébie continua de conseiller à Constance de lui laisser le gouvernement entier de ces pays-là, bien que les Barbares fissent toujours le dégel partout avec la même insolence. Plusieurs historiens et plusieurs poètes ont publié ce qu’il a fait jusqu’à la fin de sa vie, bien qu’aucun n’ait égalé par ses paroles la grandeur des exploits de ce prince. Il l’a représenté lui-même dans ses discours et dans ses lettres, par lesquelles on le peut mieux apprendre que par aucun récit que d’autres en puissent faire. Néanmoins, pour ne pas interrompre le cours de notre histoire, je le remarquerai ici en peu de paroles suivant l’ordre des temps, et je m’arrêterai principalement sur ce qu’il semble que ceux qui m’ont précédé ont touché trop légèrement.
