13.
Ayant ainsi disposé de toutes choses à Carrhas, ville assise sur la frontière de l’Assyrie et de l’empire, il voulut considérer son armée d’une hauteur. L’infanterie et la cavalerie montaient en tout à soixante-cinq mille hommes.
Etant en suite partie de Carrhas, et ayant passé tous les forts qui sont delà jusqu’à Callinique, il alla à celui de Circésium, dont nous avons parlé. Il passa le fleuve Aboras, et monta sur l’Euphrate, suivi des gens de guerre qui avaient porté des vivres avec eux; ceux qui en avaient l’ordre montèrent sur les vaisseaux, car déjà la flotte s’était jointe à lui: elle était composée de six cents vaisseaux de bois et de cinq cents de cuir. Il y avait outre cela cinquante navires de guerre, et quelques autres bâtiments destinés ou à faire des ponts, ou à porter des munitions, ou à porter des machines. Lucien et Constance furent honorés du commandement de l’armée navale. L’empereur ayant harangué son armée, fit distribuer à chaque soldat cent trente pièces d’argent; il donna le commandement de l’infanterie à Victor, et celui de la cavalerie à Hormisdas et à Arinthée. Nous avons déjà dit que cet Hormisdas était fils du roi de Perse, qui, par un effet de la violence de son frère, avait été privé du royaume qui lui appartenait légitimement. Il s’était réfugié vers l’empereur Constantin, à qui il avait donné des assurances de sa fidélité, et de qui il avait reçu en récompense des dignités et des honneurs.