2.
Lorsqu’ils furent arrivés tous deux à Constantinople, quelques-uns, qui cherchaient l’occasion de perdre les amis de Julien, ne cessèrent de publier qu’ils tramaient une conspiration, et de pousser le peuple à les accuser du même crime. Ces faux bruits augmentèrent la haine que les empereurs avaient déjà conçue contre les amis de Julien, et les portèrent à les mettre en justice sans aucune apparence de raison. Valentinien était dans une extrême colère contre le philosophe Maxime, en haine de ce que, sous le règne de Julien, il l’avait accusé d’avoir blessé l’honneur des dieux en faveur de la religion chrétienne. Mais le soin qu’ils furent obligés de prendre alors des villes et des arisées les détourna du dessein de se venger. Ils s’appliquèrent principalement à choisir des officiers auxquels ils pussent confier le gouvernement des provinces et la garde du palais. Presque tous les gouverneurs et les officiers qui avaient été établis par Julien furent déposés, et entre autres Saluste, préfet du prétoire. Il n’y eut qu’Arinthée et Victor qui furent assez heureux pour être conservés dans leurs charges. Là principales dignités furent obtenues par ceux qui les recherchèrent avec plus d’empressement et avec plus d’ambition que les autres. On observa néanmoins la justice en ce qu’on punit sur le champ tous ceux contre lesquels on trouva qu’il y avait des plaintes raisonnables.