7.
Après un si heureux commencement, Procope se vit bientôt fortifié d’un si grand nombre de gens de guerre, tant Romains qu’étrangers, qui se rangeaient à l’envi sous ses enseignes, qu’il fut en état de combattre ici deux empereurs. D’ailleurs, l’avantage qu’il avait d’être parent de Julien, et la réputation qu’il avait autrefois acquise dans ses armées, fortifièrent extrêmement son parti. De plus il députa des personnes fort considérables au prince qui commande les Scythes au-delà du Danube, de qui il reçut en secours de dix mille hommes, outre force étrangers qui s’offrirent d’eux-mêmes à lui. Comme il ne jugeait pas à propos d’attaquer en même temps les deux empereurs, il se contenta de combattre le plus proche, se réservant de prendre ensuite une autre résolution. Valens apprit en Galatie ce soulèvement et en fut aussi épouvanté qu'on le puisse être. Mais Arbition l'ayant un peu rassuré, il assembla ses troupes, et manda à Valentinien, son frère, l'entreprise de Procope. Mais celui-ci se mit d'autant moins en peine de l'assister qu'il le méprisait pour n'avoir pu conserver la portion de l'empire qu'il lui avait confiée. Valens donna donc la conduite de cette guerre à Arbition. Celui-ci voyant que les deux armées étaient comme prêtes à en venir aux mains, eut l'adresse de débaucher quantité de soldats de Procope et de découvrir ses desseins par leur moyen.