13.
Pendant que les affaires étaient en cet état dans l’Occident, Valens se préparait toujours à la guerre contre les Perses. Mais comme il n’avançait que lentement, il eut le loisir de pourvoir aux besoins de plusieurs villes qui lui envoyèrent leurs députés, et de leur accorder les demandes qu’il trouva justes. Il passa l’hiver à Antioche, alla à Hiérapole au commencement du printemps, et retour de l’hiver suivant à Antioche, où il trouva des affaires toutes nouvelles. Il y avait parmi ses secrétaires un jeune homme nommé Théodore, issu d’une famille fort noble, assez bien élevé, mais qui dans la chaleur de sa jeunesse prêtait trop indiscrètement l’oreille aux discours de certains flatteurs. Ces gens-là lui ayant persuadé qu’ils avaient connaissance de l’avenir, il leur demanda qui régnerait après Valens. Ces imposteurs ayant consulté leur trépied, et y ayant vu un W, un E, un O et un D, l’assurèrent que ces lettres marquaient son nom, et qu’il parviendrait à l’empire. Étant donc flatté de ces folles espérances, et consultant perpétuellement des devins, il fut déféré à l’empereur et puni comme il le méritait. Cette affaire fut suivie d’une autre.
