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Voilà ce qui regarde sa négligence et son avarice. Il introduisit le luxe de la table, et rechercha une si prodigieuse diversité de mets, que pour les apprêter il fallut avoir use infinité de nouveaux officiers, dont on ne saurait rapporter les noms sans entreprendre un long ouvrage. Il n’est pas besoin de parler de la multitude incroyable des eunuques qui le servaient, et dont les mieux faits avaient pris un si grand empire sur son esprit, qu’ils le tournaient comme il leur plaisait, et qu’ils choisissaient les gouverneurs des provinces, puisque nous verrons dans la suite que ce désordre fut une des principales causes de la ruine de l’état. Après avoir épuisé les finances par des libéralités indiscrètes envers des personnes qui ne les méritaient pas, il fut obligé d’exposer les charges en vente, et de les donner à ceux qui avaient le plus d’argent, au lieu de ne les donner qu’à ceux qui avaient le plus de réputation ou de probité. On voyait les marques des dignités entre les mains des banquiers, des partisans et d’autres personnes infâmes.
