9.
Honorius ayant pris cette résolution, Jove, qui avait été envoyé vers lui en ambassade, fut soupçonné de s’être laissé corrompre. Il est vrai aussi qu’il déclara en plein sénat qu’il n’irait plus en ambassade, et que puisque ceux qu’on avait envoyés en Afrique contre Héraclien n’y avaient rien fait, et que Constantin y avait été tué. Il fallait y envoyer les troupes étrangères. Attalus étant entré en colère fit dire par d’autres ce qu’il fallait faire, et on envoya en Afrique des gens et de l’argent pour rétablir les affaires. Alaric, ayant appris cette nouvelle, désespéra du succès des entreprises qu’Attalus faisait avec tant d’imprudence, et résolut de lever le siège de Ravenne, bien qu’il eût envie auparavant de le continuer jusqu’à ce qu’il eût réduit cette ville sous sa puissance. Il fut confirmé dans cette résolution par Jove, qui favorisait le parti d’Honorius depuis que l’entreprise d’Afrique avait mal réussi, et qui ne cessait de lui dire que si Attalus se rendait maître absolu de l’autorité souveraine, il l’exterminerait lui et toute sa famille.