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Il ne cherchait cependant qu’un prétexte de faire la guerre à Constantin, et il lui fut aisé de le trouver en l’accusant d’être cause de la mort de son père. Il eut dessein de prendre le chemin du pays des Rètes, par la considération que ces peuples sont entre la Gaule et l’Illyrie: car il se figurait qu’il se rendrait maître de l’Illyrie, et de la Dalmatie, par l’intelligence qu’il avait avec les officiers et les soldats des troupes de Licinius. Il voulut néanmoins avant toutes choses donner ordre aux affaires d’Afrique. Ayant donc fait des levées, il en donna le commandement à Rufius Volusien, préfet du prétoire, et il envoya encore avec lui Zéna, homme célèbre, tant par l’expérience qu’il avait de la guerre, que par la douceur de son naturel. Les troupes d’Alexandre ayant lâché pied au premier choc, il prit lui même, la fuite et ayant été pris parmi les autres vaincus, il fut étranglé.
Cette guerre ayant été terminée de la sorte, les dénonciateurs eurent une liberté effrénée d’accuser toutes les personnes les plus remarquables, ou par l’éminence de leur naissance, ou par la grandeur de leurs richesses, d’avoir favorisé le parti d’Alexandre. Ou ne faisait point de grâces aux accusés, et on ôtait le bien à ceux à qui on n’ôtait point la vie. On triompha à Rome des maux de Carthage. Maxence, qui en était l’auteur, fit de l’Italie le théâtre de ses cruautés et de ses débauches.
