Übersetzung
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De la résurrection de la chair
XXVIII.
La prophétie, nous le savons, a deux langues: la parole et les événements. Il en est de même de la résurrection, que prédisent le discours et le fait. Moïse portant la main dans son sein et l'en retirant morte; l'y replongeant encore et l'en retirant vivante, n'est-il pas un présage qui s'applique à l'homme tout entier? Les trois signes marqués par les prophètes nous représentent dans leur ordre trois effets de la puissance de Dieu. D'abord elle réduira sous la servitude de l'homme l'antique dragon, tout formidable qu'il est; ensuite elle arrachera la chair du sein de la mort; enfin, elle vengera par le jugement tout le sang répandu. Aussi lisons-nous dans le même prophète: « Je rechercherai votre sang et votre vie, dit le Seigneur, et sur tous les animaux, et sur l'homme, frère ou étranger. » Or, on ne recherche que ce que l'on redemande; on ne redemande que ce qui doit être rendu; ce que l'on recherche et redemande pour le venger sera rendu: comment venger ce qui n'a jamais existé? Il subsistera, puisqu'il n'est rétabli que pour être vengé. Tout, ce qui est dit du sang s'applique donc à la chair sans laquelle le sang ne sera point. Dieu ressuscitera la chair afin que le sang soit vengé.
Il est d'ailleurs des oracles qui, dégagés de tout voile allégorique, réclament une interprétation simple comme eux. Ainsi de cette parole d'Isaïe: « C'est moi qui tue et qui vivifie. » En effet, après que Dieu aura tué, il vivifiera; il tuera par la mort, il vivifiera par la résurrection. Et comme c'est la chair qui est tuée par la mort, c'est la chair qui se ranimera par la résurrection. Assurément, |478 si tuer, c'est séparer l'âme de la chair, vivifier, qui est son contraire, c'est rendre à la chair cette même âme. Donc il est nécessaire que la chair ressuscite: la mort lui a ravi l'âme, la vie nouvelle la lui rendra.
Edition
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De resurrectione carnis
XXVIII.
[1] Scimus autem sicut et vocibus ita et rebus prophetatum: tam dictis quam et factis praedicatur resurrectio. Cum Moyses manum in sinum condit et emortuam profert, et rursus insinuat et vividam explicat, nonne hoc de toto homine portendit? [2] Siquidem trina virtus dei per illa trina signa denotabatur cum suo ordine, primo diabolum serpentem quanquam formidabilem subactura homini, dehinc carnem de sinu mortis retractura, atque ita omnem sanguinem exsecutura iudicio. [3] De quo apud eundem propheten, Quoniam et vestrum, inquit deus, sanguinem exquiram de omnibus bestiis, et de mahu hominis et de manu fratris exquiram eum. [4] Porro nihil exquiritur nisi quod reposcitur, nihil reposcitur nisi quod et reddetur, et utique reddetur quod ultionis nomine reposcetur et exquiretur. Neque enim vindicari poterit quod omnino non fuerit: erit autem dum restituitur, uti vindicetur. In carnem itaque dirigitur quicquid in sanguinem praedicatur, sine qua non erit sanguis. Caro suscitabitur, ut sanguis vindicetur. [5] Sunt et quaedam ita pronuntiata ut allegoriae quidem nubilo careant, nihilominus tamen ipsius simplicitatis suae sitiant interpretationem, quale est apud Esaiam, Ego occidam et vivificabo. Certe postea quam occiderit vivificabit: ergo per mortem occidens per resurrectionem vivificabit. [6] Caro est autem quae occiditur per mortem: caro itaque et vivificabitur per resurrectionem. [7] Certe si occidere carni animam eripere est, vivificare, contrarium eius, carni animam referre est, caro resurgat necesse est, cui anima per occisionem erepta referenda est per vivificationem.