Übersetzung
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De la résurrection de la chair
XXXV.
Mais il ordonne encore « de craindre plutôt ce-lui qui peut précipiter le corps et l'âme dans l'enfer, » c'est-à-dire le Seigneur lui seul, « et non ceux qui tuent le corps sans pouvoir rien sur l'amé, » c'est-à-dire les puissances humaines. Paroles qui témoignent de l'immortalité de l'âme, puisque de sa nature elle ne peut être tuée, et de la mortalité de la chair, puisque c'est elle que l'on tue; d'où il suit que la résurrection des morts est la résurrection de la chair, qui ne peut être tuée dans l'enfer que par sa résurrection. Mais comme on se perd en vaines subtilités sur l'interprétation de ce corps, je déclare qu'à mon jugement le corps de l'homme n'est pas autre chose que cet édifice de chair, de quelque matière qu'il se compose ou se modifie, ce que l'on voit, ce que l'on tient, ce que l'on immole. Ainsi, s'agit-il du corps d'une muraille? je vous montrerai le ciment, les pierres, les briques. Veut-on établir quelque corps plus subtil? qu'on me le produise, qu'on me le montre, qu'on me prouve qu'il est cette substance que les hommes mettent à mort, et je me tais. De même, nous opposerait-on le corps de l'âme? Subterfuge inutile! Puisque le Seigneur nomme à la fois « et le corps et l'âme qui sont précipités dans l'enfer, » il distingue l'ame d'avec le corps, et nous laisse entendre ce corps que nous avons sous les yeux, en d'autres termes, cette chair qui, si elle doit être tuée dans l'enfer pour n'avoir pas craint davantage d'être tuée par Dieu, de même sera vivifiée pour la vie éternelle, si elle a mieux aimé être immolée par les hommes. Conséquemment, si on veut prendre l'immolation de la chair et de l'ame dans les supplices de l'enfer, pour la mort et la destruction de l'une |489 ainsi que de l'autre substance, anéanties et non châtiées, qu'on se souvienne que le feu de l'enfer est éternel, et que le feu est annoncé comme une peine éternelle; de là, que l'on comprenne que cette immolation éternelle est bien plus à redouter que celle du temps et des hommes; alors il faudra bien croire éternelles les substances qui mourront éternellement dans les supplices. Indubitablement, puisqu'après la résurrection, le corps doit perdre la vie ainsi que l'ame dans les supplices de l'enfer, il sort de là une preuve irrésistible et de la résurrection de la chair et de la mort éternelle. Ne serait-il pas d'ailleurs complètement absurde que la chair ressuscitée fût livrée dans l'enfer à une mort qui l'anéantirait, puisque la destruction, elle l'eût trouvée sans avoir besoin de ressusciter? En effet, il est bien croyable que la vie soit rendue à la chair, pour cesser d'être, elle qui a déjà cessé d'être une fois!
Noire Seigneur, nous confirmant dans la même espérance, ajoute l'exemple des deux passereaux, « dont l'un, dit-il, ne tombera pas sur la terre sans la volonté de Dieu, » afin que par là tu croies que la chair qui est tombée dans la terre peut ressusciter par la volonté du même Dieu. Sans doute ce privilège n'est pas donné aux passereaux: mais « nous valons plus que beaucoup de passereaux, » puisque nous ne tombons que pour nous relever. Enfin nous déclarer « que tous les cheveux de notre tête sont comptés, » n'est-ce pas nous promettre qu'il n'en périra pas un seul? S'ils doivent périr, à quoi bon les avoir comptés, sinon parce que s'accomplit cette parole: Je ne laisserai rien périr de tout ce que mon « Père m'a donné; » c'est-à-dire ni cheveu, ni œil, ni dent? D'ailleurs d'où viendraient « les pleurs et les grincements de dents au fond de l'enfer, » si ce n'est des yeux et des dents? Une fois que le corps souffre une seconde mort dans l'enfer, ainsi « précipité dans les ténèbres extérieures, » les yeux y subissent le châtiment qui leur est propre. Le convive qui se présente au festin nuptial sans le vêlement |490 des bonnes œuvres, « aura les pieds et les mains liés, » sans doute parce qu'il est ressuscité avec son corps. De même encore le serviteur « qui est admis au festin dans le royaume de Dieu, qui s'assied sur le trône de Jésus-Christ, qui siège à sa droite ou à sa gauche, et qui mange du fruit de la vie, » est un symbole fidèle de la résurrection des corps.
Edition
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De resurrectione carnis
XXXV.
[1] Sed et praecipit eum potius timendum qui et corpus et animam occidat in gehennam, id est dominum solum, non qui corpus occidant animae autem nihil nocere possint, id est humanas potestates. [2] Adeo hic et anima immortalis natura recognoscitur, quae non possit occidi ab hominibus, et carnis esse mortalitatem, cuius sit occisio, atque ita resurrectionem quoque mortuorum carnis esse, quae in gehennam nisi resuscitata non poterit occidi. [3] Sed quoniam et hic de interpretatione corporis quaestio cavillatur, ego corpus humanum non aliud intellegam quam omnem istam struem carnis, quoquo genere materiarum concinnatur atque variatur, quod videtur, quod tenetur, quod denique ab hominibus occiditur. [4] Sic et parietis corpus non aliud admittam quam caementa, quam saxa, quam lateres. Si quis arcanum aliquod corpus inducit, ostendat revelet probet ipsum etiam esse quod occidatur ab homine, et de illo erit dictum. [5] Item si animae corpus opponitur vacabit astutia: cum enim utrumque proponitur, corpus atque animam, occidi in gehennam, distinguitur corpus ab anima, et relinquitur intellegi corpus id quod in promptu est, caro scilicet, quae sicut occidetur in gehennam si non magis a deo timuerit occidi, ita et vivificabitur in vitam aeternam si maluerit ab hominibus potius interfici. [6] Proinde si quis occisionem carnis atque animae in gehennam ad interitum et finem utriusque substantiae adripiet et non ad supplicium, quasi consumendarum non quasi puniendarum, recordetur ignem gehennae aeternum praedicari in poenam aeternam, et inde aeternitatem occisionis propterea humanae ut temporali praetimendam: [7] tunc et aeternas substantias credet quarum aeterna sit occisio in poenam. Certe cum post resurrectionem corpus cum anima occidi habeat a deo in gehennam, satis de utroque constabit, et de carnali resurrectione et de aeterna occisione. [8] Absurdissimum alioquin si idcirco resuscitata caro occidetur in gehennam ut finiatur, quod et non resuscitata pateretur: in hoc scilicet reficietur ne sit, cui non esse iam evenit. [9] Eidem nos spei fulciens passerum quoque subiungit exemplum, quod ex duobus non cadat alter in terram sine dei voluntate, ut et carnem quae ceciderit in terram proinde credas resurgere posse per eiusdem dei voluntatem. [10] Nam et si passeribus hoc non licet, sed nos multis passeribus antistamus eo quod cadentes resurgamus, quorum denique capillos capitis omnes numeratos adfirmans salvos utique repromittit. [11] Perituros enim quae ratio in numerum redegisset? Nisi quia hoc est, Ut omne quod pater mihi dedit non perdam ex eo quidquam, id est nec capillum, sicut nec oculum nec deptem. [12] Ceterum unde erit fletus et dentium frendor nisi ex oculis et ex dentibus, occiso scilicet etiam corpore in gehennam et detruso in tenebras exteriores, quae oculorum propria tormenta sunt?----si quis in nuptiis minus dignis operibus fuerit indutus, constringendus statim manibus et pedibus, utpote qui cum corpore resurrexerit. [13] Sic ergo et recumbere ipsum in dei regno et sedere in thronis duodecim et adsistere ad dexteram tunc vel sinistram et edere de ligno vitae corporalis dispositionis fidelissima indicia sunt.