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Œuvres Tertullien (160-220) De resurrectione carnis

Edition Masquer
De resurrectione carnis

XLII.

[1] Horum demutationem ad Corinthios reddit dicens, Omnes quidem resurgemus, non autem omnes demutabimur, in atomo, in momentaneo motu oculi, in novissima tuba: sed illi scilicet soli qui invenientur in carne: Et mortui, inquit, resurgent et nos demutabimur. [2] Hac ergo prius dispositione prospecta reliqua revocabis ad superiorem sensum. Nam cum adicit, Oportet etenim corruptivum istud induere incorruptelam et mortale istud induere immortalitatem, hoc erit illud domicilium de caelo quod gementes in hac carne superinduere desideramus, utique super carnem in qua deprehendemur, quia gravari nos ait qui simus in tabernaculo, quod nolimus exui sed potius superindui, uti devoretur mortale a vita, scilicet dum demutatur superinduendo quod est de caelis. [3] Quis enim non desiderabit dum in carne est superinduere immortalitatem, et continuare vitam lucrifacta morte per vicariam demutationem, ne inferos experiatur usque novissimum quadrantem exacturos? ceterum demutationem etiam post resurrectionem consecuturus est inferos iam expertus. [4] Abhinc enim iam definimus carnem omnimodo quidem resurrecturam, atque illam ex demutatione superventura habitum angelicum suscepturam: [5] aut si in his solis qui invenientur in carne demutari eam oportebit ut devoretur mortale a vita, id est caro ab illo superindumento caelesti et aeterno, ergo qui mortui deprehendentur vitam non consequentur, privati iam materia et ut ita dixerim esca vitae, id est carne: aut necesse est recipiant eam et illi, ut et in ipsis mortale devorari possit a vita, si vitam sunt consecuturi. [6] Sed in mortuis, inquis, iam devoratum erit mortale istud. Non utique in omnibus: quantos enim licebit vel pridianos inveniri, tam recentia cadavera ut nihil in illis devoratum videri possit? [7] Utique enim devoratum non aliud existimas quam interceptum, quam abolitum, quam omni sensui ereptum, quod comparere omni genere cessaverit. Nec gigantum autem antiquissima cadavera devorata constabit quorum crates adhuc vivunt: diximus iam de isto alibi. [8] Sed et proxime in ista civitate cum odei fundamenta tot veterum sepulturarum sacrilega collocarentur, quingentorum fere annorum ossa adhuc succida et capillos olentes populus exhorruit. Constat non tantum ossa durare verum et dentes incorruptos perennare, quae ut semina retinentur fructificaturi corporis in resurrectione. [9] Postremo etsi tunc devoratum invenietur mortale in omnibus mortuis, certe a morte, certe ab aevo, certe per aetatem, numquid a vita, numquid a superindumento, numquid ab immortalitatis ingestu? [10] Porro qui his ait devoratum iri mortale, ab aliis negavit: et utique hoc a divinis viribus, non a naturalibus legibus perfici praestarique conveniet. [11] Ergo cum a vita habeat devorari quod mortale est, id exhiberi omnifariam necesse est ut devoretur, et devorari ut demutetur: si ignem dicas accendi oportere, non potes id per quod accenditur alibi necessarium adfirmare alibi non. [12] Sic et cum infulcit, Siquidem exuti non inveniemur nudi, de eis scilicet qui non in vita nec in carne deprehendentur a die domini, non alias negavit nudos quos praedixit exutos nisi quia et revestitos voluit intellegi eadem substantia qua fuerant spoliati: [13] ut nudi enim invenientur carne deposita vel ex parte discissa sive detrita----et hoc enim nuditas potest dici: dehinc recipient eam, ut reinduti carne fieri possint etiam superinduti immortalitatem: superindui enim nisi vestito iam convenire non poterit.

Traduction Masquer
De la résurrection de la chair

XLII.

Il explique en ces termes aux Corinthiens cette transformation: « Nous ressusciterons tous, mais nous ne serons pas tous changés, en un moment, en un clin d'œil, au son de la dernière trompette; » mais ceux-là uniquement qui seront trouvés vivants. « Les morts, dit-il, ressusciteront les premiers; pour nous, nous serons changés. » Après avoir attentivement examiné celle déclaration, tu rapporteras facilement ce qui vient après au sens qui précède. Car, quand il ajoute: « Il faut que ce corps corruptible soit revêtu d'incorruptibilité, et que ce corps mortel soit revêtu d'immortalité, » il désignera cette demeure du ciel que nous souhaitons en gémissant de revêtir dans cette chair, ou plutôt par-dessus cette chair dans laquelle nous serons surpris. En effet, « pendant que nous sommes dans ce corps, comme dans une tente, dit-il, nous gémissons sous sa pesanteur, parce que nous désirons non pas d'en être dépouillés, mais d'être comme revêtus par-dessus, en sorte que ce qu'il y a de mortel soit absorbé par la vie, » c'est-à-dire par la transformation, en revêtant par-dessus ce qui vient du ciel. Qui, en effet, ne désirerait pas de revêtir l'immortalité, pendant qu'il est dans la chair, et de se perpétuer dans la vie par une transformation qui l'affranchit de la mort, « afin de ne pas descendre dans ces enfers, où l'on exige jusqu'à la dernière obole? » Au reste, celui-là même qui aura subi la captivité des enfers, obtiendra aussi ce changement par la résurrection. De là, nous posons en principe, que la chair ressuscitera de toute manière, et que, |500 par suite de cette transformation, elle deviendra semblable aux anges.

Que, si la chair ne doit être changée que dans ceux qui seront trouvés vivants, « afin que ce qu'il y a de mortel en eux soit absorbé par la vie, » donc ceux qui seront trouvés morts n'obtiendront point la vie, privés qu'ils sont, de la matière, et, pour ainsi parler, de l'aliment de la vie, c'est-à-dire de la chair. Ou bien il faut de toute nécessité que les morts reprennent aussi la chair, afin que ce qu'il y a de mortel en eux soit aussi absorbé par la vie, s'ils ont à obtenir la vie.

---- Mais ce qu'il y a de mortel dans les morts, répliques-tu, aura déjà été absorbé par la vie.

---- Non pas dans tous. Combien s'en rencontrera-t-il de nouvellement morts, cadavres d'hier, dans lesquels rien encore n'aura été absorbé? Car par absorbé, tu entends ce qui a disparu, ce qui est anéanti, ce qui ne peut plus tomber sous les sens, enfin ce qui a cessé absolument d'être visible. Ainsi, d'antiques cadavres de géants dont, la charpente osseuse vit encore ne seront pas certainement absorbés. J'ai déjà traité ailleurs de cette matière. Mais je dois rappeler que dernièrement dans cette ville1, lorsque l'on jetait les fondements sacrilèges de l'Odéon2 sur d'antiques sépultures, le peuple contempla avec effroi des ossements encore humides, quoique déposés là depuis cinq cents ans, et des cheveux qui avaient gardé leur parfum. Il est constant non-seulement que les os se conservent, mais que les dents demeurent sans se corrompre, double semence du corps qui revivra par la résurrection. |501

En dernier lieu, quand moine ce qu'il y a de moi loi serait alors absorbé dans tous les morts, ce serait la mort, ce serait le temps, ce seraient les siècles qui l'auraient absorbé; l'eût-il été par la vie, par ce vêtement de gloire, par ce poids d'immortalité? Or, déclarer que ce qu'il y a de mortel en eux a été absorbé, c'est le nier pour les autres. Après tout, cette absorption ne peut être opérée que par la puissance divine et non par les lois de la nature. Conséquemment, puisque ce qu'il y a de mortel doit être absorbé par la vie, la nécessité veut de toute manière qu'il se représente pour être absorbé, et qu'il soit absorbé pour être changé. Si tu conviens qu'il faut allumer le feu, tu ne peux pas accorder d'une part et de l'autre nier la nécessité de ce qui l'allume. Ainsi, quand l'Apôtre ajoute: «Si, quoique dépouillés, nous ne sommes pas trouvés nus, » en parlant de ceux que le jour du Seigneur ne surprendra ni dans la vie, ni dans la chair, il n'a pu dire que ces hommes, quoique dépouillés, n'étaient pas nus, que dans le sens qu'ils seront revêtus de la même substance dont ils avoient été dépouillés. En effet, ils seront trouvés comme nus dans l'absence de cette chair qu'ils avaient déposée, ou mise en pièces, ou usée par le temps. La disparition de la chair est une sorte de nudité. Ensuite ils la reprendront, afin qu'après l'avoir revêtue ils puissent revêtir par-dessus celle chair un vêtement d'immortalité. Il n'y a que celui qui est déjà vêtu qui puisse revêtir pardessus.


  1. Carthage. ↩

  2. Eutrope, Eusèbe dans ses Chroniques, et Suetone disent qu'il y avait à Rome un édifice de ce nom. Péricles, au rapport de Vitruve, en bâtit un à Athènes. Suidas dit que son nom lui vient du mot grec ode, parce qu'il était consacre à la musique. ↩

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