Edition
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De resurrectione carnis
L.
[1] Sed et omissis huiusmodi interpretationibus carnis et sanguinis opera taxantibus, ipsas quoque substantias non aliter quam sunt intellectas licebit resurrectioni vindicare. [2] Non enim resurrectio carni et sanguini directo negatur, sed dei regnum quod obvenit resurrectioni: est autem et in iudicium resurrectio. Immo et confirmatur carnis resurrectio generalis cum specialis excipitur: dum enim in quem statum non resurgat edicitur, in quem resurgat subauditur. [3] Atque ita dum pro meritis distinctionem resurrectionis opus substantiae non genus patitur, apparet hinc quoque carnem et sanguinem nomine culpae non substantiae arceri a dei regno, nomine tamen formae resurgere in iudicium quia non resurgant in regnum. [4] Adhuc dicam, Caro et sanguis regnum dei hereditate possidere non possunt: merito sola et per semetipsa, ut ostenderet adhuc spiritum in illis necessarium. Spiritus enim est qui vivificat in regnum dei, caro nihil prodest: prodesse tamen illi aliud potest, id est spiritus, et per spiritum opera quoque spiritus. [5] Resurgunt itaque ex aequo omnis caro et sanguis in qualitate sua: sed quorum est adire regnum dei induere oportebit vim incorruptibilitatis et immortalitatis, sine qua regnum dei adire non possunt, antequam consequi eam possint. Merito ergo caro et sanguis, ut diximus, sola regnum dei capere deficiunt. [6] Iam vero cum devorari habeat corruptivum istud ab incorruptibilitate, id est caro, et mortale istud ab immortalitate, id est sanguis, post resurrectionem ex demutatione, merito demutata ac devorata caro et sanguis regnum dei hereditate possidere possunt, non tamen non resuscitata. [7] Sunt qui carnem et sanguinem Iudaismum velint accipi propter circumcisionem, alienum et ipsum a dei regno, quia et ille vetustati deputetur et hoc titulo iam et alibi ab apostolo denotetur, qui post revelatum in se filium dei ad evangelizandum eum in nationibus statim non rettulerit ad carnem et sanguinem, id est ad circumcisionem, id est ad Iudaismum, sicut ad Galatas scribit.
Übersetzung
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De la résurrection de la chair
L.
Mais laissant de côté ces interprétations qui condamnent les œuvres de la chair et du sang, il nous sera permis de promettre à la résurrection ces substances elles-mêmes, entendues telles qu'elles sont. Eu effet, ce n'est pas la résurrection qui est déniée directement à la chair et au sang, mais le royaume de Dieu, qui vient après la résurrection; car il y a aussi une résurrection pour le jugement; il y a mieux, excepter cette résurrection particulière, c'est confirmer la résurrection générale de la chair. En déclarant dans quel état elle ne ressuscite pas, on sous-entend dans quel étal elle ressuscite. Par conséquent, de ce que c'est l'œuvre de la substance, et non le fond de la substance elle-même qui établit une différence dans la résurrection, il en résulte évidemment, que la chair et le sang sont éloignés du royaume de Dieu, en raison du péché, mais non de la substance, quoiqu'on raison de la substance, ils ressuscitent pour le jugement, parce qu'ils ne ressuscitent pas pour le royaume.
Autre considération. « La chair et le sang ne peuvent |518 posséder le royaume de Dieu. » Seuls et par eux-mêmes, cela est vrai. Il voulait montrer encore que l'esprit leur est nécessaire, puisque « c'est l'esprit qui vivifie » pour le royaume de Dieu, tandis que la chair n'y sert de rien. Cependant une autre chose peut y servir, c'est l'esprit, et, par l'esprit, les œuvres de l'esprit. De cette manière, toute chair, tout sang ressuscite également dans sa nature; mais il faut que ceux auxquels il appartient d'entrer dans le royaume de Dieu revêtent la vertu de l'incorruptibilité et de l'immortalité, sans laquelle ils ne peuvent entrer dans le royaume de Dieu, avant de pouvoir l'obtenir. C'est donc à bon droit, nous l'avons dit, que la chair et le sang à eux seuls sont inhabiles à conquérir ce royaume. Mais « ce qu'il y a en nous de corruptible, c'est-à-dire la chair, devant être absorbé par l'incorruptibilité, et ce qu'il y a de mortel, c'est-à-dire le sang, devant être absorbé aussi par l'immortalité, » grâce au changement qui suivra la résurrection; certes, la chair et le sang, je ne dis pas qui n'auront pas ressuscité, mais qui n'auront pas été transformés, « ne pourront posséder l'héritage du royaume de Dieu. »
Il en est qui veulent que, par la chair et le sang, on entende, à cause de la circoncision, le judaïsme, qui est réellement éloigné du royaume de Dieu, parce qu'il appartient au vieil homme, et qu'à ce titre il est ainsi désigné ailleurs par l'Apôtre: « Après que Dieu m'eut fait connaître son Fils, pour que je l'évangélisasse parmi les nations, aussitôt, sans prendre conseil de la chair et du sang, » c'est-à-dire du judaïsme, ainsi qu'il l'écrit aux Galates.