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Apologie (BKV)
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L'Apologie d'Aristide
L'Apologie d'Aristide
INTRODUCTION
Les documents sur le Christianisme primitif sont assez peu nombreux, pour que la découverte d’une Apologie puisse être considérée comme précieuse. On se rappelle le bruit que fit, dans le monde théologique, la publication du texte de la Didaché et les nombreux articles et travaux qui parurent à cette occasion. Lorsque la nouvelle de la découverte de l’Apologie du philosophe Aristide se répandit, on fut porté à en exagérer l’importance. Sans doute, c’est une chose du plus haut intérêt, que de posséder la première Apologie chrétienne, pour le fond sinon pour la forme, et on pouvait espérer y trouver des choses nouvelles. En réalité, l’étude du document ne fait pas avancer la connaissance du deuxième siècle du christianisme. Pour l’histoire du dogme, comme pour l’histoire du canon, le texte retrouvé n’a que peu de valeur. Par contre, la méthode apologétique se recommande par sa simplicité et sa sûreté. L’apologétique d’Aristide repose sur l’expérience. Le tableau de la vie des chrétiens, à travers lequel passe un souffle vraiment évangélique, est la preuve de leur supériorité. Le Christianisme n’est pas prouvé par les miracles, ni par les prophéties de l’Ancien Testament. Le Christianisme se prouve par son évidence interne. Aristide s’attache à en montrer la puissance de régénération et de vie. Par là, l’Apologie se rapproche de l’épître à Diognète. Pour l’auteur de l’épître à Diognète, le Christianisme n’est pas non plus un catalogue de vérités démontrables. Le pivot de son apologétique est aussi l’expérience. C’est là la véritable apologétique. A ce point de vue, l’Apologie d’Aristide n’a pas seulement un intérêt historique, mais elle a aussi un intérêt pratique immédiat.
L’Apologie a été conservée dans trois langues différentes. Nous en possédons une version arménienne (A) et une version syriaque (S). Le texte grec (G) se trouve dans la légende des saints Barlaam et Joasaph.
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Nous préférons donc nous en tenir au témoignage d’Eusèbe (Chronique) et maintenir avec la tradition que l’Apologie d’Aristide fut remise à l’empereur Adrien pendant son premier séjour à Athènes (en 124 après J.-C.).
TRADUCTION DE L’APOLOGIE,
TELLE QU’ELLE EST CONSERVÉE
DANS LA LÉGENDE DE BARLAAM ET JOASAPH