Traduction
Masquer
A Plea for the Christians
Chapter XXXI.--Confutation of the Other Charges Brought Against the Christians.
But they have further also made up stories against us of impious feasts 1 and forbidden intercourse between the sexes, both that they may appear to themselves to have rational grounds of hatred, and because they think either by fear to lead us away from our way of life, or to render the rulers harsh and inexorable by the magnitude of the charges they bring. But they lose their labour with those who know that from of old it has been the custom, and not in our time only, for vice to make war on virtue. Thus Pythagoras, with three hundred others, was burnt to death; Heraclitus and Democritus were banished, the one from the city of the Ephesians, the other from Abdera, because he was charged with being mad; and the Athenians condemned Socrates to death. But as they were none the worse in respect of virtue because of the opinion of the multitude, so neither does the undiscriminating calumny of some persons cast any shade upon us as regards rectitude of life, for with God we stand in good repute. Nevertheless, I will meet these charges also, although I am well assured that by what has been already said I have cleared myself to you. For as you excel all men in intelligence, you know that those whose life is directed towards God as its rule, so that each one among us may be blameless and irreproachable before Him, will not entertain even the thought of the slightest sin. For if we believed that we should live only the present life, then we might be suspected of sinning, through being enslaved to flesh and blood, or overmastered by gain or carnal desire; but since we know that God is witness to what we think and what we say both by night and by day, and that He, being Himself light, sees all things in our heart, we are persuaded that when we are removed from the present life we shall live another life, better than the present one, and heavenly, not earthly (since we shall abide near God, and with God, free from all change or suffering in the soul, not as flesh, even though we shall have flesh, 2 but as heavenly spirit), or, falling with the rest, a worse one and in fire; for God has not made us as sheep or beasts of burden, a mere by-work, and that we should perish and be annihilated. On these grounds it is not likely that we should wish to do evil, or deliver ourselves over to the great Judge to be punished.
-
["Thyestian feasts" (p. 130, supra); a charge which the Christian Fathers perpetually repel. Of course the sacrament of the Lord's Supper lent colour to this charge; but it could not have been repelled, had they believed the material body and blood of the "man Christ Jesus," present in this sacrament. See cap. iii., note.] ↩
-
[1 Cor. xv. 44. A very clear representation of the apostle's doctrine. See Kaye, 199; and compare On the Resurrection, cap. xiii.] ↩
Traduction
Masquer
Apologie des Chrétiens
XXXI.
Nos détracteurs nous reprochent encore des repas et des voluptés infâmes, soit pour légitimer leur haine a leurs propres yeux, soit dans l'espérance de nous épouvanter et de nous faire abandonner notre foi, soit enfin pour attirer sur nous les rigueurs des princes et les rendre inexorables, à raison de la gravité des crimes; mais ils veulent en vain tromper des hommes qui savent bien que ces manœuvres ne sont pas nouvelles, et qu'on les emploie depuis longtemps, ainsi le veulent la raison et la loi divine, cette guerre du vice contre la vertu. Pythagore est mort dans les flammes avec trois cents autres philosophes; Démocrite fut chassé de la ville d'Éphèse, tandis que les Abdéritains traitaient Héraclite d'insensé ; les Athéniens condamnèrent Socrate à mourir. Mais, comme la vertu de ces sages ne reçut aucune atteinte des folles opinions de la multitude, de même aussi les calomnies téméraires de quelques hommes ne pourront jeter le moindre nuage sur l'innocence de nos mœurs. Nous sommes bien auprès de Dieu, peu nous importe le reste.
Cependant je répondrai à ces accusations : mais je sens que nous sommes déjà justifiés a vos yeux par tout ce que j'ai dit ; car vous ne doutez pas, grands princes, vous qui surpassez tous les autres en intelligence, que des hommes qui se proposent Dieu même pour modèle, des hommes qui ont à cœur de se conserver purs et irréprochables à ses yeux ; vous ne doutez pas qu'ils ne s'interdisent jusqu'à la pensée du mal, bien loin de se souiller des crimes énormes dont on les accuse ! Si nous ne connaissions pas d'autre vie que celle-ci, on pourrait nous soupçonner d'être esclaves de la chair et du sang, et de nous abandonner à l'avarice et a la volupté; mais quand nous sommes persuadés que nuit et jour Dieu est présent a toutes nos actions, qu'il connaît nos pensées et nos paroles, et qu'il voit même ce qu'il y a de pins caché dans nos cœurs; qu'il est tout lumière; quand nous sommes persuadés qu'après cette vie mortelle nous aurons une vie meilleure, une vie toute céleste (puisque nos âmes seront en Dieu et avec Dieu dans le ciel, qu'elles ne seront plus sujettes au changement ni a la souffrance, ni dominées par la chair, bien qu'elles doivent être réunies a leur corps, et qu'elles auront tous les avantages des esprits célestes) ; ou bien que si nous nous laissons entraîner par l'exemple des méchants, cette autre vie sera plus malheureuse que cette vie présente, puisque nous serons précipités dans des flammes éternelles (car Dieu ne nous a pas créés comme des animaux et des bêtes de somme pour paraître un instant et disparaître sans retour), est-il vraisemblable qu'avec de semblables croyances nous préférions faire le mal et tomber entre les mains redoutables du souverain juge?