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Œuvres Athénagoras d'Athènes (133-190) Supplicatio pro Christianis

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Apologie des Chrétiens

XXI.

Si on se contentait de dire que ces dieux ont comme nous chair, sang, faculté de se reproduire; qu'ils ont nos passions ou nos maladies, telles que la colère, l'ardeur des désirs, je ne devrais pas leur épargner le ridicule et le sarcasme; car tout cela ne peut convenir à la Divinité; passe encore qu'ils soient faits de chair, mais du moins qu'ils soient supérieurs à la colère, à la fureur; qu'on ne voie pas Minerve:

« Enflammée contre Jupiter son père, car elle était entrée dans une violente colère. »

Que Junon ne nous présente point un pareil spectacle :

« La fille de Saturne ne put contenir dans son cœur son assentiment, mais elle parla. »

Que la douleur ne puisse les atteindre, et qu'on n'entende pas Jupiter s'écrier amèrement :

« Ô douleur ! Je vois fuir de mes propres yeux, autour des remparts, un guerrier qui m'est bien cher, et mon cœur en est brisé. »

Je dis même qu'il y a faiblesse, déraison dans l'homme, à se laisser vaincre par la colère et la douleur.

Que penser donc, quand je vois le père des hommes et des dieux pleurer son fils et le regretter en ces termes ;

« Infortuné que je suis ! le cruel destin fait tomber Sarpédon, le plus cher de mes guerriers, sous les coups de Patrocle, fils de Ménétiade? »

Que dirai-je, quand il ne peut, avec toutes ses lamentations, l'arracher à la mort :

« Sarpédon est fils de Jupiter, et son père lui-même ne vient point au secours de son fils?

Qui ne se récriera contre la folie de ces hommes qui viennent, sur la foi de pareilles fables, établir leur respect pour la Divinité, ou plutôt leur athéisme? Encore une fois, que ces dieux aient un corps, si vous le voulez, mais que ce corps soit invulnérable, et que je n'entende pas Vénus, atteinte par le fer de Diomède, s'écrier :

« Le fils de Tydée, le superbe Diomède, m'a blessée. »

Que son cœur ne le soit point par le Dieu Mars :

« Vénus, fille de Jupiter, dit Vulcain, me déshonore toujours, et elle aime le cruel Mars. »

Que Mars, lui-même ne se plaigne point des coups de Diomède:

«Il a, dit-il, déchiré mon beau corps. »

Ce Dieu terrible dans les combats, ce puissant auxiliaire de Jupiter contre les Titans, se trouve plus faible qu'un mortel :

« Mars, brandissant sa lance, était comme un furieux. »

Taisez-vous donc, Homère ! Un Dieu ne connaît point la fureur ; et vous me vantez un dieu souillé de sang et fatal aux hommes.

« Mars, Mars, fléau des humains, souillé de meurtres. » Vous me racontez son adultère et les chaînes dont il fut lié:

« Les deux amants gagnèrent leur couche et s'endormirent; mais les chaînes, fabriquées par la prudence de Vulcain, les enveloppèrent bientôt de toutes parts, et ils ne pouvaient se remuer en aucune manière. »

Quand donc les poètes cesseront-ils de se permettre, à regard de leurs dieux, tant de puérilités sacrilèges? Cœlus est mutilé, Saturne est chargé de fers et précipité dans le Tartare, les Titans se révoltent, le Styx meurt dans un combat ; vous le voyez, déjà même ils les font mortels. Ces dieux brûlent entre eux d'un coupable amour, et même à l'égard des hommes.

« Vénus conçut Enée d'Anchise, sur le mont Ida ; quoique déesse, elle s'unit à un mortel. »

Or, je vous le demande, n'est-ce pas là brûler d'amour? N'est-ce pas avoir toutes nos faiblesses? Mais s'ils sont dieux, doivent-ils sentir l'atteinte des passions? Quand même un dieu, par une permission divine, revêtirait notre chair, se¬rait-il pour cela esclave des passions humaines? Ecoutez cependant ce que dit Jupiter :

« Jamais ni femme ni déesse n'a embrasé mon âme d'un tel feu, ni lorsque je fus épris d'amour pour l'épouse d'Ixion, ni lorsque je brûlais pour la belle Danaé, fille d'Acrisius, ni la fille du valeureux Phénix, ni Sémélé, ni Alcmène de Thèbes, ni Cérès, reine à la belle chevelure ; ni l'illustre Latone, ni toi-même, ne m'avez jamais inspiré tant d'ardeurs. »

Celui qui tient ce langage est créé et sujet à la corruption, n'a rien d'un dieu; il en est même parmi ces dieux qui ont été les esclaves des hommes :

«Ô maison royale d'Admète, dit Apollon, où tout dieu que j'étais j'ai partagé la table des moindres esclaves ! »

Il conduisit des troupeaux :

« Etant entré dans cette contrée, je fis paître les bœufs de mon hôte, et je gardai sa maison. »

Ainsi donc Admète est au-dessus d'un dieu. Prophète dont on vante la sagesse, ô toi qui annonçais l'avenir ! non-seulement tu n'as pas prédit la mort d'Amasis, mais tu l'as tué de ta propre main :

« Je croyais, dit Eschyle, que la céleste bouche d'Apollon ne connaissait point le mensonge, qu'elle était la source de la science où puisent les augures. »

C'est ainsi qu'Eschyle se moque d'Apollon, comme d'un faux prophète; il ajoute :

« Celui même qui chante, celui qui est présent au festin, celui qui a dit ces choses, celui-là même, ô dieux ! a tué mon fils. »

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Bittschrift für die Christen (BKV)

21.

Wenn sie ihren Göttern überhaupt nur fleischliche Natur und Blut und Samen und die Affekte des Zorns und der Begierde beilegten, auch dann schon S. 299 müßte man solche Reden für eitel und lächerlich halten. Denn in der Gottheit gibt es keinen Zorn, auch keine Begierde und Neigung, auch keinen zeugenden Samen. Mögen ihre Götter immerhin eine fleischliche Natur haben, so sollten sie doch erhaben sein über Aufwallung und Zorn; Athene sollte sich nicht sehen lassen "eifernd dem Vater Zeus, und ihr tobte das Herz in Erbitterung" 1 von Hera sollte man nicht sagen müssen: "Here nur konnte den Zorn nicht bändigen, sondern begann so" 2 Auch sollten sie erhaben sein über den Schmerz.

„Wehe doch! Einen Geliebten, verfolgt um die Mauer von Troja, Seh’ ich dort mit den Augen; und ach, sein jammert mich herzlich“ 3.

Ich nenne schon einen Menschen, der sich von Zorn oder Schmerz besiegen läßt, unsinnig und töricht. Wenn aber gar der Vater der Menschen und Götter über seinen Sohn jammert:

„Wehe mir, wenn das Geschick Sarpedon, meinen Geliebten, Unter Patroklos Hand, des Menötiaden, mir bändigt!“ 4

ohne ihn durch seine Klagen der Gefahr entreißen zu können

"Zeusentsproßter Sarpedon: doch Zeus kann dem Sohne nicht helfen“ 5,

wer sollte da denen, die durch solche Erzählungen ihre Liebe zum göttlichen oder vielmehr ihre Unkenntnis des göttlichen bekunden, nicht Unsinnigkeit vorwerfen? Mögen die Götter immerhin fleischlicher Natur sein, so sollte doch Aphrodite von Diomedes nicht körperlich verwundet werden:

„Mich hat verletzt der Tydide, der trotzige Held Diomedes“ 6 S. 300

oder von Ares nicht seelisch:

„Wie mich Lahmenden hier die Tochter des Zeus Aphrodite immer der Ehre beraubt und liebt den verderblichen Ares!“ 7

[Diomedes verwundete sogar den Ares] „und die blühende Haut ihm zerriß er“ 8. Der gewaltige Kriegsgott, des Zeus Kampfgenosse gegen die Titanen, erscheint schwächer als Diomedes! „Wutvoll tobt er wie Ares mit raffendem Speer“ 9. Homer, sei still! Ein Gott tobt nicht. Du aber schilderst mir den Gott als bluttriefenden Menschenmörder – „Ares, o Ares voll Mord, bluttriefender“ 10 - und erzählst mir von seinem Ehebruch und seiner Fesselung: „Beide bestiegen das Lager und schlummerten; plötzlich umschlangen Rings sie die künstlichen Bande des gar sinnreichen Hephaistos Und kein Glied zu bewegen vermochten sie“ 11.

Oder reden sie etwa nicht soviel gottloses Zeug über ihre Götter? Uranos wird entmannt, Kronos gefesselt und in den Tartaros geworfen, die Titanen empören sich, Styx findet im Kampfe ihren Tod - schon gelten die Götter für sterblich! Sie verlieben sich ineinander, sie verlieben sich in Menschen:

„Aineias, den Anchises erzeugte mit Aphrodite, Als im Idagehölz hinsank zu dem Manne die Göttin“ 12.

Aber Götter verlieben sich nicht, Götter leiden nicht. Denn entweder sind es Götter und dann wandelt sie keine Begierde an [oder es sind keine Götter]. Wenn ein Gott infolge göttlichen Ratschlusses Fleisch annehmen sollte, ist er damit schon ein Sklave der Begierde? S. 301

„Denn so sehr hat keine der Göttinnen oder der Weiber Je mein Herz im Busen mit mächtiger Glut mir bewältigt, Nicht als in Lieb ich erglühte für Ixions Lagergenossin, Noch da ich Danae liebt, Akrisios reizende Tochter, Noch auch Phönix’ Tochter, des ferngepriesenen Königs, Noch da ich Semele liebt, auch nicht Alkmene von Theben, Noch da ich einst die erhabne, die schöngelockte Demeter Oder die herrliche Leto umarmte oder dich selber“ 13.

Wer so spricht, ist geworden und vergänglich und hat nichts Göttliches an sich. Ja sie leisten sogar den Menschen Knechtesdienste:

„O des Admetos Haus, worin ich es ertrug Den Knechtestisch zu loben, obschon ich selbst ein Gott“ 14

und gefallen sich als Rinderhirten:

„Ich kam in dieses Land und ward dem Gastfreund Hirt Und rettete dies Haus“ 15. Also ist Admetos stärker als der Gott. O du weiser Seher, der du voraussiehst, was den andern begegnen wird, du hast den Tod des Geliebten nicht vorausgesehen, sondern sogar mit eigener Hand den Freund getötet – „Da hofft’ ich, truglos werde Phoibos’ Göttermund Mir sein, der kunstreich Weissagungen sprudelnde“ 16, S. 302 so daß Aischylos den Apollo einen Lügenpropheten schilt:

„Er aber selbst, der Sänger, der selbst dieses sprach, Er selbst, von damals Hochzeitsgast, ist selber nun Des Sohnes Mörder" 17.


  1. Ham. Il. 4,23. ↩

  2. Ebd. 4,24. ↩

  3. Ebd. 22,168.169. ↩

  4. Ebd. 16,433.434. ↩

  5. Ebd. 16, 522. ↩

  6. Ebd. 5,376. ↩

  7. Hom. Od. 8,308.309. ↩

  8. Hom. Il. 858. ↩

  9. Ebd. 15,605. ↩

  10. Ebd. 5,31. ↩

  11. Hom. Od. 8,296-298. ↩

  12. Hom. Il. 2,820.821. ↩

  13. Hom. Il. 14,315-317.319.321.323.326.327. ↩

  14. Eurip. Alk. 1.2. ↩

  15. Ebd. 8.9. ↩

  16. Aischylosfragment, erhalten in Platos Staat 383 b; übersetzt von Schleiermacher. ↩

  17. Aischylosfragment, erhalten in Platos Staat 383 b; übersetzt von Schleiermacher. ↩

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