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Œuvres Athénagoras d'Athènes (133-190) De resurrectione mortuorum

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De la Résurrection des Morts

XXI.

Si le bien est récompensé, il y aura évidemment injustice envers le corps qui a partagé les combats livrés pour la vertu, sans entrer en partage de la récompense que méritent ces combats ; il y aura injustice à ce que l'âme reçoive le pardon de certains péchés, en considération des misères et des exigences du corps, sans associer ce même corps aux récompenses pour lesquelles ils ont combattu de concert pendant la vie. Mais si le mal est puni, voilà les intérêts de l'âme lésés, puisqu'elle porte seule la peine des fautes commises à l'instigation du corps, et pour s'être trop facilement laissée entraîner aux mouvements déréglés de cet allié incommode, tantôt par surprise et par séduction, tantôt par une espèce de violence, quelquefois par faiblesse pour ce corps, dont la conservation la rendait trop prodigue de soins et de complaisances. Quelle injustice de punir cette âme pour des fautes qui ne tenaient pas à sa nature, et vers lesquelles aucune affection , aucun mouvement déréglé ne la portait ; telles que la débauche, la violence, l'avarice, et tous les crimes qui en découlent? Si l'âme ne s'en rend coupable que dans le tumulte et le trouble où jettent des passions qui ne sont pas réprimées, et si ces passions n'ont leur source que dans les exigences du corps, dont on flatte trop les, caprices ; si les idées de jouissance temporelle, de mariage, de commerce et de tant d'autres choses dont on peut abuser, et qui donnent lieu d'examiner si elles sont bonnes ou mauvaises, n'a tant d'empire sur l'âme qu'à raison du corps, où donc est l'équité d'un tel jugement ? Eh quoi ! le corps éprouve les premières sensations , il entraîne le consentement de l'âme, il l'associe aux actes qu'il exige, et celle-ci est seule responsable de ces actes ? La convoitise, les voluptés, la crainte et la douleur, dont les excès sont dignes de châtiment, ne reconnaissent d'autre principe que le corps ; et cependant les fautes qui en sont la suite, et le châtiment de ces fautes, pèseraient tous sur l'âme seule ; sur l'âme, par elle-même, exempte de tous ces besoins, à l'abri de la convoitise, de la crainte et de toutes les passions auxquelles l'homme est sujet? Et quand même on attribuerait à l'homme, et non point au corps seulement, tous ces mouvements tumultueux, ce qui est très-raisonnable, puisque sa vie résulte de l'union de deux substances différentes, encore ne dirons-nous point que ces mouvements puissent convenir à l'âme, si nous considérons attentivement sa nature en elle-même. En effet, si elle n'éprouve aucun besoin d'aliment, sans doute elle ne désirera point ce qui est inutile à son existence, elle ne se portera point vers des objets dont elle ne peut user ; elle sera insensible à la pauvreté, à la privation de biens dont elle n'a que faire.

En outre, si elle est au-dessus de la corruption, elle n'a point à redouter ce qui donne la mort ; elle n'appréhende ni la faim, ni la maladie, ni l'amputation des membres, ni aucun danger; elle ne craint ni le fer, ni le feu; car rien de tout cela ne saurait lui causer la moindre douleur, la plus légère affliction, puisque sa nature la soustrait aux impressions qui n'affectent que le corps. S'il est absurde d'imputer à l'âme ces divers mouvements, comme s'ils lui étaient propres, ne serait-ce pas le comble de l'injustice, ne serait-il pas indigne de Dieu, de faire peser sur elle seule le poids des fautes qui en résultent, et des supplices qui sont attachés à ces fautes?

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The Treatise of Athenagoras The Athenian, Philosopher and Christian, on the Resurrection of the Dead

Chapter XXI.--Continuation of the Argument.

For if good deeds are rewarded, the body will clearly be wronged, inasmuch as it has shared with the soul in the toils connected with well-doing, but does not share in the reward of the good deeds, and because, though the soul is often excused for certain faults on the ground of the body's neediness and want, the body itself is deprived of all share in the good deeds done, the toils on behalf of which it helped to bear during life. Nor, again, if faults are judged, is the soul dealt fairly with, supposing it alone to pay the penalty for the faults it committed through being solicited by the body and drawn away by it to its own appetites and motions, at one time being seized upon and carried off, at another attracted in some very violent manner, and sometimes concurring with it by way of kindness and attention to its preservation. How can it possibly be other than unjust for the soul to be judged by itself in respect of things towards which in its own nature it feels no appetite, no motion, no impulse, such as licentiousness, violence, covetousness, injustice, and the unjust acts arising out of these? For if the majority of such evils come from men's not having the mastery of the passions which solicit them, and they are solicited by the neediness and want of the body, and the care and attention required by it (for these are the motives for every acquisition of property, and especially for the using of it, and moreover for marriage and all the actions of life, in which things, and in connection with which, is seen what is faulty and what is not so), how can it be just for the soul alone to be judged in respect of those things which the body is the first to be sensible of, and in which it draws the soul away to sympathy and participation in actions with a view to things which it wants; and that the appetites and pleasures, and moreover the fears and sorrows, in which whatever exceeds the proper bounds is amenable to judgment, should be set in motion by the body, and yet that the sins arising from these, and the punishments for the sins committed, should fall upon the soul alone, which neither needs anything of this sort, nor desires nor fears or suffers of itself any such thing as man is wont to suffer? But even if we hold that these affections do not pertain to the body alone, but to man, in saying which we should speak correctly, because the life of man is one, though composed of the two, yet surely we shall not assert that these things belong to the soul, if we only look simply at its peculiar nature. For if it is absolutely without need of food, it can never desire those things which it does not in the least require for its subsistence; nor can it feel any impulse towards any of those things which it is not at all fitted to use; nor, again, can it be grieved at the want of money or other property, since these are not suited to it. And if, too, it is superior to corruption, it fears nothing whatever as destructive of itself: it has no dread of famine, or disease, or mutilation, or blemish, or fire, or sword, since it cannot suffer from any of these any hurt or pain, because neither bodies nor bodily powers touch it at all. But if it is absurd to attach the passions to the soul as belonging specially to it, it is in the highest degree unjust and unworthy of the judgment of God to lay upon the soul alone the sins which spring from them, and the consequent punishments.

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Commentaires sur cette œuvre
Einleitung zu Athenagoras' Auferstehung der Toten
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