X.
Notre doctrine surpasse toute doctrine humaine, parce que nous avons tout le Verbe dans le Christ qui a paru pour nous, corps, verbe et âme. [2] Tous les principes justes que les philosophes et les législateurs ont découverts et exprimés, ils les doivent à ce qu'ils ont trouvé et contemplé partiellement du Verbe. [3] C'est pour n'avoir pas connu tout le Verbe, qui est le Christ, qu'ils se sont souvent contredits eux-mêmes. [4] Ceux qui vécurent avant le Christ, et qui cherchèrent, à l'a lumière de la raison humaine, à connaître et à se rendre compte des choses, furent mis en prison comme impies et indiscrets. [5] Socrate, qui s'y appliqua avec plus d'ardeur que personne, vit porter contre lui les mêmes accusations que nous. On disait qu'il introduisait des divinités nouvelles et qu'il ne croyait pas aux dieux admis dans la cité. [6] Il chassa de sa république les mauvais démons et les divinités qui commettaient les crimes racontés par les poètes, et aussi Homère et les autres poètes, et il en détournait les hommes, et les exhortait à chercher à connaître par la raison le Dieu qu'ils ignoraient. « Il n'est pas facile, disait-il, de trouver le Père et le Créateur de l'univers, et quand, on l'a trouvé, il n'est pas sûr de le révéler à tous. » [7] C'est ce qu'a fait notre Christ, par sa propre puissance. [8] Personne ne crut Socrate jusqu'à mourir pour ce qu'il enseignait. Mais le Christ, que Socrate connut en partie (car il était le Verbe et il est celui qui est en tout, qui prédit l'avenir par les prophètes et qui prit [personnellement notre nature pour nous enseigner ces choses], le Christ fut cru non seulement des philosophes et des lettrés, mais même des artisans et des ignorants en général, qui méprisèrent pour lui et l'opinion et la crainte et la mort ; car il est la vertu du Père ineffable et non une production de la raison humaine.