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Dialogue de Saint Justin avec le juif Tryphon
LVI.
1 Voyez quel nom Moïse, ce saint et fidèle serviteur du Très-Haut, donne à celui qui se fit voir â Abraham près du chêne de Mambré, et qui était accompagné de deux anges, envoyés, comme lui, pour prononcer le jugement de Sodome, par l'être qui réside au plus haut des deux, que personne n'a vu, qui n'a parlé directement, lui-même, à personne, et que nous appelons le père, le créateur de toutes choses. Moïse déclare en propres termes qu'il est Dieu; 2 voici comme il s'exprime :
« Or, Dieu apparut en la vallée de Mambré à Abraham, assis à l'entrée de sa tente, durant la chaleur du jour. Et comme il levait les yeux, trois hommes parurent debout près de lui, et aussitôt qu'il les eut aperçus, il courut au-devant d'eux dès l'entrée de sa tente, et il adora, s'inclinant vers la terre; »
et plus bas :
« Abraham se levant dès le matin s'en alla au lieu où il s'était trouvé avec le Seigneur, et il regarda Sodome et Gomorrhe et toute la terre de cette contrée, et il vit une flamme monter de la terre comme la vapeur d'une fournaise. »
Quand j'eus fini, je demandai à mes interlocuteurs s'ils avaient saisi le sens de ses paroles.
3 — Oui, répondirent-ils ; mais elles ne prouvent pas qu'il existe, ou que le Saint-Esprit ait dit qu'il existât on autre Dieu, un autre Seigneur que le créateur de toutes choses.
4 — Puisque vous comprenez si bien les Écritures, leur dis-je, je vais essayer de vous prouver d'après leur témoignage la vérité de ce que j'avance, c'est-à-dire qu'après le créateur de l'univers, il existe une autre personne qu'on appelle Dieu et Seigneur, et qui est réellement l'un et l'autre; elle est aussi parfois désignée sous le nom d'ange, parce qu'elle annonce aux hommes tout ce que veut leur annoncer le Dieu créateur, au-dessus duquel il n'est pas d'autre Dieu. Je citai de nouveau le passage, et je demandai à Tryphon : Pensez-vous, d'après ces paroles de l'Écriture, que ce soit Dieu qui ait apparu à Abraham sous le chêne de Mambré?
— Oui, sans doute, répondit-il.
5 — Était-il un de ceux qui apparurent à Abraham au nombre de trois et que l'Esprit saint désigne, sous le nom d'hommes?
— Nullement, répondit-il; Dieu se fit voir au patriarche avant l'apparition des trois personnages. L'Écriture les appelle du nom d'hommes, mais ils étaient des anges. Deux furent envoyés pour détruire Sodome; l'autre vint annoncer à Sara qu'elle aurait un fils. Ce message rempli, il disparut
6 — Mais, lui dis-je, comment se fait-il que celui des trois qui avait dit devant la tente : Je reviendrai vers toi, lorsque l'heure en sera venue, et alors il naîtra un fils à Sara, ait reparu, en effet, après la naissance du fils de Sara, et que dans le même passage l'Esprit saint déclare qu'il était Dieu? Pour vous faire comprendre encore plus clairement ma pensée, je vais vous citer les paroles mêmes de Moïse :
7 « Et Sara ayant vu le fils d'Agar, servante égyptienne, jouant avec son fils Isaac, elle dit à Abraham : Chasse cette servante et son fils ; car le fils de la servante ne sera point héritier avec mon fils Isaac. Abraham écouta ceci avec peine, à cause de son fils. Mais Dieu lui dit : Que cette parole sur l'enfant et sur sa servante ne te paraisse pas dure, et quelque chose que dise Sara, écoute sa voix ; car c'est d'Isaac que ta postérité prendra son nom. »
8 Ne voyez-vous pas que celui qui près du chêne avait promis de revenir, parce qu'il prévoyait que son intervention serait nécessaire pour persuader à Abraham de condescendre aux volontés de Sara, revint, en effet, comme le dit l'Écriture, et qu'il est vraiment Dieu, ainsi que le prouvent ces paroles :
« Dieu dit à Abraham : Que cette parole sur l'enfant et sur ta servante ne te paraisse pas dure. »
C'est par ces questions que je pressais mes interlocuteurs.
9 — Très bien, dit Tryphon. Mais tout ce que vous venez de dire ne prouve nullement qu'il existe un autre Dieu que celui qui se montra à Abraham, aux autres patriarches et aux prophètes. Vous nous avez seulement fait voir que nous avions eu tort de prendre pour trois anges les trois personnages qui se trouvaient avec Abraham sous sa tente.
10 — Si je ne pouvais, Tryphon, vous montrer par les Écritures que l'on d'eux était Dieu, qu'elles appellent quelquefois du nom d'ange, parce qu'il est chargé de porter aux hommes les ordres du créateur, vous seriez excusable de penser ici comme votre nation à l'égard de celui qui parut au monde sous une forme humaine, ainsi qu'il s'était fait voir à Abraham accompagné de deux anges, bien qu'il fût Dieu et précédât les siècles.
— Avons-nous pu jusqu'alors, me dit-il, avoir un autre sentiment?
11 — Eh bien ! lui répondis-je, je vais vous prouver, en m'appuyant toujours sur les Écritures, que celui qui s'est montré à Abraham, à Jacob, à Moïse, et qui est appelé Dieu par les livres saints, est autre que celui qui a tout créé; mais je m'explique, autre par le nombre et non par la volonté1 Car je déclare qu'il n'a jamais rien fait qui ne fût parfaitement conforme à la volonté du Dieu créateur, au-dessus duquel il n'y a pas d'autre Dieu.
12 — Voilà ce qu'il faut nous prouver, reprit Tryphon, si vous voulez que nous nous rangions à votre avis; nous sommes déjà persuadés que celui dont vous parlez a toujours fidèlement suivi dans ce qu'il a dit, et rempli les ordres du créateur de toutes choses.
— Le passage suivant de l'Écriture, lui répondis-je, va vous mettre en quelque sorte la vérité sous les yeux :
« Le soleil, est-il dit, se levait sur la terre, quand Loth parvint à Ségor. Le Seigneur fit donc pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe le soufre et le feu du ciel ; il détruisit ces cités et toute la contrée qui les environne. »
13 Un des quatre auditeurs restés avec Tryphon prit ici la parole :
— Outre le Dieu qui apparut à Abraham, il faut donc aussi, dit-il, donner ce nom à l'un des deux anges qui allèrent à Sodome; car l'Esprit saint, parlant par la bouche de Moïse, l'appelle aussi Seigneur.
14 — Ce n'est pas seulement, lui dis-je, pour cette raison qu'il faut reconnaître ce qui est, c'est-à-dire que l'Esprit saint appelle du nom de Seigneur un autre que le créateur de toutes choses ; s'il l'a déclaré par la bouche de Moise, il le dit encore par celle de David; car il le fait parler en ces termes:
« Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite, jusqu'à ce que je réduise vos ennemis à vous servir de marchepied. »
Et dans un autre endroit :
« Votre trône, ô Dieu, est un trône éternel, le sceptre de l'équité est le sceptre de votre empire. Vous aimez la justice et vous baissez l'iniquité : c'est pourquoi, ô Dieu, votre Dieu vous a sacré d'une onction de joie, au-dessus de tous ceux qui veulent y participer. »
15 Montrez-moi, si vous le pouvez, que l'Esprit saint donne les noms de Dieu et de Seigneur à un autre qu'au Dieu créateur de l'univers et à son Christ ; car je vais vous prouver, et toujours d après l'Écriture, que ce n'est pas l'un des deux anges qui se dirigeaient sur Sodome qu'elle appelle Seigneur, mais bien celui qui était avec eux et que Moïse nous dit être le Dieu que vit Abraham.
16 — Hâtez-vous de le prouver, dit Tryphon; car, vous le voyez, le jour baisse, et nous ne nous sommes pas préparés à vous répondre sur un sujet aussi difficile. Outre cela, nous n'avons jamais eu affaire à quelqu'un qui sût creuser les choses, les discuter, les développer comme vous le faites. Grâce à l'Ecriture-Sainte dont vous vous êtes toujours fait un appui, nous vous avons laissé discourir à votre gré; c'est d'elle en effet que vous cherchez à tirer toutes vos preuves, et d'ailleurs vous déclarez qu'il n'est point de Dieu au-dessus du créateur de l'univers.
17 — Vons connaissez, leur dis-je, ces paroles de l'Écriture :
« Et le Seigneur dit à Abraham : Pourquoi Sara a-t-elle ri, disant : Est-il vrai qu'étant vieille je puisse enfanter ? Y a t-il quelque chose d'impossible à Dieu? Je reviendrai vers toi, selon ma parole, en ce temps et tu vivras, et Sara aura un fils. »
Plus loin nous lisons :
« Après que ceux-ci se furent levés, ils tournèrent leurs yeux vers Sodome et Gomorrhe, et Abraham allait avec eux les conduisant. Et le Seigneur dit : Puis-je cacher à Abraham, mon fils, ce que je vais faire ?»
18 Et un peu après :
« le cri de Sodome et de Gomorrhe s'est multiplié et leur péché s'est aggravé devant moi. Je descendrai et je verrai s'ils ont accompli en leurs œuvres la clameur venue jusqu'à moi, et s'il est ainsi je le saurai. Et ils partirent de là, et ils s'en allèrent vers Sodome. Or, Abraham était encore devant le Seigneur, et s'approchant du Seigneur, il dit : « Perdrez-vous l'innocent avec le coupable? »
Nous ne répéterons pas les paroles qui suivent, nous les avons déjà citées ; mais il importe de rappeler celles qui m'ont servi à convaincre Tryphon et ses amis ; les voici :
« Le Seigneur disparut quand il eut cessé de parler à Abraham, et Abraham retourna en sa demeure; sur le soir arrivèrent deux anges à Sodome, et Loth était assis à la porte de la ville. »
Et ce qui suit jusqu'à cet endroit:
« Et voilà que les étrangers avancèrent leurs mains, et faisant rentrer Loth en sa maison, ils fermèrent la porte. »
Je passe encore pour arriver à cette partie du récit:
« Ils prirent sa main et la main de sa femme, et la main de ses deux filles, parce que Dieu leur faisait grâce, 20 et ils l'emmenèrent hors de la ville ; et là ils lui dirent : Sauve ta vie, ne regarde point derrière toi, et ne t'arrête point dans toute cette contrée ; mais sauve-toi en la montagne, de peur que tu ne périsses avec les autres. Et Loth leur répondit : Mon Seigneur, je vous prie, puisque votre serviteur a trouvé grâce devant vous et que vous avez manifesté votre miséricorde sur moi, afin de sauver ma vie; or, je ne puis me retirer en la montagne, où le mal me surprendra et où je mourrai; 21 il y a près d'ici une ville où je puis m'enfuir : elle est petite, et je serai sauvé ; n'est-elle pas très petite, et elle sauvera ma vie. Et le Seigneur lui répondit : Voilà que j'ai écouté encore ta prière, et je ne détruirai point la ville pour laquelle tu as parlé. Hâte-toi, sauve-toi là; car je ne pourrai rien faire, jusqu'à ce que tu y sois parvenu. C'est pourquoi cette ville fut appelée Ségor (petite). Le soleil se levait sur la terre quand Loth parvint en Ségor. Le Seigneur fit donc pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe le soufre et le feu du ciel, et il détruisit ces cités et toute la contrée qui les environne. »
22 Mes citations finies, j'ajoutai : Ne voyez-vous pas maintenant, mes amis, que l'un de ces trois personnages désignés par les noms de Seigneur et de Dieu, exécutant les ordres de celui qui est dans les cieux, était le Seigneur des deux anges? car lorsque ceux-ci furent partis pour Sodome il resta seul avec Abraham, et lui adressa les paroles que rapporte Moïse. Quand il eut disparu après cet entretien, Abraham retourna dans sa maison; 23 à peine y fut-il arrivé, qu'il vit non plus les deux anges, mais le personnage mystérieux dont nous parlons conversant avec Loth; et c'était le Seigneur, recevant du Seigneur qui est dans les cieux, c'est-à-dire du créateur de l'univers, la mission de faire tomber sur Sodome et Gomorrhe les fléaux retracés par l'Écriture en ces termes : « Le Seigneur fit pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe le soufre et le feu du ciel.
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On voit ici la divinité du Verbe incarne bien établie par saint Justin. ↩
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Dialog mit dem Juden Trypho (BKV)
56.
1. Moses nun, der selige und treue Diener Gottes1, berichtet2 : Gott war es, der bei der Eiche von Mambre dem Abraham erschien in Begleitung der beiden Engel, die mit ihm zum Strafgericht Sodomas ausgeschickt wurden von dem anderen Gotte, welcher stets über den Himmeln bleibt, welcher nie jemandem erschien und nie in eigener Person mit jemandem verkehrte, und in welchem wir den Weltschöpfer und Vater S. 85 erkennen.3 2. Er erzählt nämlich also: ‚Es erschien ihm aber Gott bei der Eiche von Mambre, als er um Mittag an der Türe seines Zeltes saß. Er erhob seine Augen und schaute und siehe: drei Männer standen nahe bei ihm. Als er sie sah, verließ er die Türe seines Zeltes, eilte ihnen entgegen, fiel vor ihnen auf die Erde nieder und sprach’4 und so weiter bis: ‚Abraham aber machte morgens sich auf an den Ort, wo er vor dem Herrn gestanden war, und er richtete seinen Blick nach Sodoma und Gomorrha und die umliegende Gegend und schaute und siehe: eine Flamme stieg auf von der Erde wie der Rauch eines Ofens’5.“
Am Schlusse des Zitates fragte ich sie, ob sie die Worte bekannt hätten.
3. Sie antworteten, gekannt hätten sie die zitierten Worte schon, aber durch dieselben könne nicht bewiesen werden, daß es außer dem Weltschöpfer noch einen anderen Gott oder Herrn gebe, oder daß der Heilige Geist einen solchen erwähnt habe.
4. Ich entgegnete: „Die Schrift kennt ihr. Nun will ich versuchen, euch zu überzeugen von meiner Behauptung, es stehe unter dem Weltschöpfer noch ein anderer Gott und Herr, von ihm werde auch Erwähnung getan, und er werde Engel genannt, weil er den Menschen verkünde, was der Weltschöpfer, über dem kein anderer Gott steht, denselben verkünden will.“
Noch einmal zitierte ich die oben erwähnten Worte S. 86 und fragte Tryphon: „Glaubst du, daß Gott dem Abraham unter der Eiche von Mambre erschienen ist, wie es der Logos erzählt?“ „Ganz gewiß!“ versetzte jener.
5. „War er“, fragte ich, „einer von jenen drei Männern, welche, wie der Heilige Geist in der Prophetie berichtet, dem Abraham erschienen sind?“ Jener: „Nein, sondern Gott war ihm erschienen, bevor die drei Männer kamen. Daher waren Engel jene drei, welche der Logos als Männer bezeichnet, und von denen zwei zur Vernichtung Sodomas entsandt wurden, während einer von ihnen der Sara die frohe Botschaft brachte, sie werde einen Sohn erhalten; das war der Grund seiner Mission, nach deren Entledigung er sich entfernt hatte.“
6. Ich entgegnete: „Ist denn nicht der eine von den dreien, welcher im Zelte war, und welcher die Worte sprach: ‚Auf die Stunde werde ich wieder zu dir kommen, und Sara wird einen Sohn haben’6, dann, als Sara den Sohn erhielt, tatsächlich wiedergekommen, und bezeichnet denn nicht auch bei dieser Gelegenheit der in der Prophetie sprechende Logos ihn als Gott? Damit ihr jedoch meine Behauptung versteht, vernehmet die klaren Worte des Moses. 7. Sie lauten7 : ‚Als Sara sah, daß der Sohn der ägyptischen Sklavin Hagar, der dem Abraham geboren wurde, mit Isaak, ihrem eigenen Sohne, spielte, sagte sie zu Abraham: Verstoße diese Sklavin und ihren Sohn; denn nicht soll der Sohn dieser Sklavin mit meinem Sohne Isaak erben. Gar hart jedoch erschien dem Abraham das Wort, welches über seinen Sohn gefällt wurde. Gott aber sprach zu Abraham: Nicht hart soll dir sein das Wort, welches über deinen Sohn und die Sklavin gefällt wurde! Höre auf jedes Wort, das Sara zu dir sprach; denn nach Isaak soll deine Nachkommenschaft genannt werden.’ 8. Seht ihr nun ein, daß nach der Schrift der, welcher vorherwußte, daß Abraham Rat brauchte bei den Wünschen der Sara, und deshalb seinerzeit unter der Eiche von seiner Wiederkunft sprach, noch einmal S. 87 gekommen ist? Und seht ihr ein, daß er Gott ist gemäß den Worten: ‚Gott sprach zu Abraham: Nicht hart soll dir das Wort, welches über deinen Sohn und die Sklavin gefällt wurde’?“ So fragte ich.
9. Und Tryphon antwortete: „Ganz gewiß! aber damit hast du nicht bewiesen, daß es außer diesem Gott, welcher dem Abraham erschien, und welcher auch den übrigen Patriarchen und Propheten sich offenbart hatte, noch einen anderen Gott gibt. Du hast vielmehr bewiesen, daß wir im Unrecht waren mit der Annahme, die drei Personen, welche bei Abraham im Zelte waren seien lauter Engel gewesen.“
10. Ich entgegnete: „Wenn ich nun auch nicht aus der Schrift euch beweisen könnte, daß der eine von jenen dreien nicht nur Gott ist, sondern auch Engel genannt wird, so solltet ihr deshalb, weil der, welcher auf Erden in der Gestalt eines Mannes, ähnlich den ihn begleitenden beiden Engeln, dem Abraham erschien, die Botschaft des Gottes und Weltschöpfers wie erwähnt an die von diesem gewünschten Personen brachte, in demselben das erkennen, was euer ganzes Volk in ihm erkennt, wenngleich er Gott war vor der Weltschöpfung“8.
„Sicherlich!“ sagte er. „Denn schon bisher hatten wir dies angenommen“9.
11. Ich versetzte: „Ich will zur Schrift zurückkehren und versuchen, euch zu überzeugen, daß der, von dem gesagt wird und geschrieben ist, daß er dem Abraham, Jakob und Moses erschienen sei, ein anderer Gott ist als der Gott, welcher die Welt erschaffen hat, ich meine: ein anderer der Zahl nach, nicht im Denken10. S. 88 Denn ich behaupte, er hat nie etwas getan oder geredet, als was von ihm der Weltschöpfer, über dem kein anderer Gott existiert, gewollt hat“11.
12. Tryphon: „Beweise uns nun, daß er existiert, damit wir auch hierin eins sind! Denn das glauben wir, daß du nicht behauptest, er rede etwas ohne Einverständnis des Weltschöpfers, oder er habe ohne dasselbe etwas getan oder gesprochen.“
Ich erklärte: „Die Schrift, welche ich vorhin zitiert habe, wird euch nun das klar machen. Es heißt da12 : ‚Die Sonne ging auf über die Erde, und Lot kam nach Segor. Der Herr ließ über Sodoma Schwefel und Feuer vom Herrn vom Himmel regnen und zerstörte diese Städte und die ganze Umgebung’.“
13. Der vierte von den Begleitern des Tryphon bemerkte: „Sowohl den einen von den beiden nach Sodoma ziehenden Engeln, welchen der Logos durch Moses auch als Herrn bezeichnete, als auch den, der dem Abraham erschien, muß man also Gott nennen.“
14. Ich fuhr fort: „Nicht nur wegen der erwähnten Worte müßte man vollauf zugeben, daß der Heilige Geist außer dem, der als Weltschöpfer anerkannt wird, noch jemand anderen als Herrn bezeichnet. Er tut es nicht nur durch Moses, sondern auch durch David. Dieser hat nämlich gesagt13 : ‚Es spricht der Herr zu meinem Herrn: Setze dich zu meiner Rechten, bis ich deine Feinde zum Schemel deiner Füße mache!’ Worte, die ich oben zitiert habe. An anderer Stelle wiederum sagt er14 : ‚Dein Thron, o Gott, ist in Ewigkeit der Ewigkeit. Ein Szepter der Gerechtigkeit ist das Szepter Deiner Herrschaft. Du liebtest Gerechtigkeit und haßtest das Unrecht; darum hat Dich, o Gott, Dein Gott mit Öl der Freude gesalbt vor Deinen Genossen.’
15. Behauptet ihr nun, der Heilige Geist bezeichne außer dem Vater der Welt und seinem Christus noch S. 89 jemand anderen als Gott und Herrn?15 Antwortet mir! Ich aber verspreche euch, gerade aus der Schrift zu beweisen, daß keiner von den beiden Engeln, welche nach Sodoma gingen, von der Schrift Herr genannt wurde, sondern deren Begleiter, welcher dem Abraham erschien und als Gott bezeichnet wird.“
16. Tryphon: „Gib den Beweis! Denn, wie du siehst, neigt sich der Tag. Auch sind wir nicht vorbereitet für Antworten, die mit soviel Schwierigkeiten verbunden sind, da wir noch nie jemanden gehört haben, der sich mit der Prüfung, Untersuchung und dem Beweise solcher Lehren befaßt hätte. Wir würden aber nicht auf deine Worte achten, wenn du nicht in allem auf die Schrift zurückgingest. Doch du bemühst dich ja, in deinen Beweisen von ihr auszugehen; auch erklärst du, daß es keinen Gott gibt, der über dem Weltschöpfer steht.“
17. Ich entgegnete: „Ihr wißt nun, daß die Schrift sagt16 : ‚Der Herrr sprach zu Abraham: Warum hat Sara gelacht und gesagt: Werde ich wirklich gebären, obwohl ich eine Greisin bin? Ist denn bei Gott etwas unmöglich? Zur festgesetzten Zeit werde ich wieder zu dir kommen auf die Stunde, und Sara wird einen Sohn haben.’ Und gleich darauf fährt die Schrift weiter17 : ‚Die Männer erhoben sich daselbst und wandten ihren Blick gegen Sodoma und Gomorrha. Abraham aber ging mit ihnen und gab ihnen das Geleite. Der Herr aber sprach: Fürwahr, nicht will ich vor Abraham, meinem Knechte, verheimlichen, was ich tue.’ 18. Und alsbald fährt die Schrift wieder also fort18 : ‚Der Herr sprach: Das Geschrei über Sodoma und Gomorrha hat sich vermehrt, und ihre Sünden sind gar groß. Ich will nun hingehen und schauen, ob ihr Handeln dem Geschrei, das über sie gemacht wird, und das zu mir gekommen ist, entspricht oder nicht. Ich will S. 90 es wissen. Und die Männer gingen von dannen und kamen nach Sodoma. Abraham aber blieb vor dem Herrn, und er trat zu ihm und sprach: Du wirst doch nicht den Gerechten zugleich mit dem Sünder vernichten? usw.’.“
Ich will19 nämlich nicht, da der ganze Abschnitt bereits oben niedergeschrieben ist20, mich wiederholen; ich erachte es für notwendig, (nur) das zu erwähnen, wodurch ich dem Tryphon und seinen Genossen den (gewünschten) Beweis gegeben habe.
19. Sodann ging ich auf die folgenden Stellen über, wo es heißt21 : „ ‚Als der Herr seine Worte an Abraham beendet hatte, ging er fort, und Abraham kehrte zurück an seinen Wohnort. Die beiden Engel aber kamen abends nach Sodoma. Lot aber saß am Tore von Sodoma. … Die Männer streckten ihre Hand aus, zogen Lot zu sich ins Haus hinein und schlossen die Türe des Hauses ab. … Die Engel nahmen ihn, sein Weib und seine Töchter an der Hand, da der Herr ihn verschonte. 20. Als sie dieselben hinausgeführt hatten, sagten sie: Rette doch dein Leben! Schaue nicht um und bleibe in der ganzen Umgebung nicht stehen! Rette dich ins Gebirge, auf daß du nicht mit umkommst! Lot entgegnete ihnen: Ich bitte, Herr, denn dein Knecht hat Gnade vor dir gefunden und groß ist deine Gerechtigkeit geworden, soferne du mich am Leben erhältst. Aber nicht kann ich mich ins Gebirge retten; denn ich fürchte, es möchte mich Unheil ereilen und ich möchte sterben. 21. Siehe, hier die kleine Stadt! Nicht weit ist es, dahin zu fliehen. Dort werde ich Rettung finden, da sie klein ist, und ich werde am Leben bleiben. Er sprach zu ihm: Siehe, deinetwegen nehme ich auch darauf S. 91 Rücksicht, so daß ich die Stadt, von der du sprachst, nicht zerstöre. Rette dich eilends dahin! Denn erst, wenn du dort angekommen bist, werde ich handeln können. Daher gab er der Stadt den Namen Segor. Als die Sonne über der Erde aufgegangen war, kam Lot nach Segor. Der Herr ließ über Sodoma und Gomorrha Schwefel und Feuer herabregnen vom Herrn vom Himmel und zerstörte diese Städte und die ganze Umgebung’.“
22. Zum Schlusse fügte ich noch bei: „Meine Freunde! Sehet ihr jetzt nicht ein, daß die eine von den drei Personen, welche Gott und Herr ist und welche dem dient, der in den Himmeln wohnt, Herr der beiden Engel ist? Als sie nach Sodoma gingen, blieb er zurück und richtete an Abraham die von Moses geschriebenen Worte; nach der Unterredung entfernte auch er sich, während Abraham, an seinen Wohnort zurückkehrte. 23. Nach seiner Ankunft sprechen nicht mehr die zwei Engel zu Lot, sondern er selbst, wie der Logos kundtut. Er ist der Herr, der vom Herrn im Himmel, das ist vom Weltschöpfer den Auftrag erhielt, an Sodoma und Gomorrha das zu tun, wovon der Logos erzählt, indem er berichtet: ‚Der Herr ließ über Sodoma und Gomorrha Schwefel und Feuer regnen vom Herrn vom Himmel’22.“
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Vgl. Num 12, 7. ↩
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Gen. 18, 1 ff. ↩
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Der Gott, welcher im Alten Bunde sich den Patriarchen und Propheten geoffenbart hat, ist nach Justin nicht der Vater, sondern der Logos. Jener offenbarte sich in der Welt nur mittelbar durch den Logos, seinen Sohn, welchen er vor aller Schöpfung ‚erschaffen’ hat. Justin zeigt in diesen Ideen eine gewisse Abhängigkeit von Plato, dem er auch den Ausdruck ποιητὴς τῶν ὃλων καὶ πατήρ entlehnt hat. Vgl. J.M. Pfättisch, Der Einluß Platos auf die Theologie Justins des Märtyrers (Paderborn 1910). Lagrange scheint den Einfluß Platos zu verkennen, wenn er von Justin schreibt: „S’il a paru assez souvent subordonner le fils au pere, c’est sous l’influence d’un texte biblique mal traduit en grec, et d’une theorie exegetique peu sure a propos des apparitions de l’Ancien Testament“ (Saint Justin IX). ↩
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Gen. 18, 1-3. ↩
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Gen. 19, 27. 28. ↩
-
Gen. 18, 14. ↩
-
Gen. 21, 912. ↩
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d.h.: der, welcher die oben erwähnten Worte zu Abraham sprach, ist Gott, aber er ist zugleich auch Engel oder Bote und als solcher ein Beweis für die Existenz dessen, von dem er gesandt wurde, d.i. des „anderen Gottes“, nach dem Tryphon gefragt hatte. ↩
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nämlich daß er Engel Gottes ist. ↩
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ἀριθμῷ, ἀλλὰ οὐ γνώμῃ. Justin will sagen, der Logos sei Person und der Vater sei Person, beide seien aber eins im Denken und Wollen. Unsere theologischen Termini Person oder Hypostase und Natur hatte Justin noch nicht; sie haben sich erst in späteren christologischen Streitigkeiten herausgebildet. ↩
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Vgl. Joh. 12, 49. ↩
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Gen. 19, 23-25. ↩
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Ps. 109, 1. ↩
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Ebd. 44, 7f. ↩
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So fragt Justin mit Rücksicht auf die 56, 13 von einem Begleiter des Tryphon gegebene Bemerkung. ↩
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Gen. 18,13 f. ↩
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Gen. 18,16 f. ↩
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Ebd. 18, 20-23. ↩
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Justin wendet sich hier nicht mehr an Tryphon und dessen Freunde, sondern an die Leser bezw. an Markus Pompejus, dem der Dialog gewidmet ist. ↩
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Die ganze Genesis-Stelle, auf welche hier verwiesen ist, muß 56,2 getanden sein. In dem überlieferten Texte findet sie sich nicht mehr. Ein Abschreiber, dem es zuviel war, Gen 18,1 - 19,28 vollständig zu zitieren, hat abgekürzt und sich mit der Formel καί τὰ λοιπὰ μέχρι τοῦ … begnügt. ↩
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Gen. 18,33 u. 19,1. 10. 16-25. ↩
-
Vgl. Irenäus, Apostol. Verkündig. 44; Gegen die Häresien III. 6,1. ↩