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Address of Tatian to the Greeks
Chapter XV.--Necessity of a Union with the Holy Spirit.
But further, it becomes us now to seek for what we once had, but have lost, to unite the soul with the Holy Spirit, and to strive after union with God. The human soul consists of many parts, and is not simple; it is composite, so as to manifest itself through the body; for neither could it ever appear by itself without the body, nor does the flesh rise again without the soul. Man is not, as the croaking philosophers say, merely a rational animal, capable of understanding and knowledge; for, according to them, even irrational creatures appear possessed of understanding and knowledge. But man alone is the image and likeness of God; and I mean by man, not one who performs actions similar to those of animals, but one who has advanced far beyond mere humanity--to God Himself. This question we have discussed more minutely in the treatise concerning animals. But the principal point to be spoken of now is, what is intended by the image and likeness of God. That which cannot be compared is no other than abstract being; but that which is compared is no other than that which is like. The perfect God is without flesh; but man is flesh. The bond of the flesh is the soul; 1 that which encloses the soul is the flesh. Such is the nature of man's constitution; and, if it be like a temple, God is pleased to dwell in it by the spirit, His representative; but, if it be not such a habitation, man excels the wild beasts in articulate language only,--in other respects his manner of life is like theirs, as one who is not a likeness of God. But none of the demons possess flesh; their structure is spiritual, like that of fire or air. And only by those whom the Spirit of God dwells in and fortifies are the bodies of the demons easily seen, not at all by others,--I mean those who possess only soul;
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[desmos de tou sarkos psuche.] ↩
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Le Discours aux Grecs de Tatien
XV.
Il faut donc que nous cherchions à retrouver maintenant ce que nous avions autrefois, mais que nous avons perdu; que nous unissions notre âme à l’esprit saint et que nous réalisions le concours conforme à la volonté de Dieu. Or l’âme humaine est formée de plusieurs parties, et non simple. Car elle est composée, de sorte qu’elle se peut voir par le moyen du corps;1 par elle-même en effet, elle ne se pourrait jamais voir sans le corps, et la chair non plus ne ressuscite pas sans l’âme. Car l’homme n’est pas, comme le prétendent les dogmatiseurs à la voix de corbeau, un être raisonnable, capable de recevoir l’intelligence et la science:2 on montrerait, selon cette théorie, que les êtres privés de raison peuvent recevoir l’intelligence et la science; mais l’homme est seul l’image et la ressemblance de Dieu, et j’appelle homme non celui qui se conduit comme les animaux, mais celui qui s’est éloigné bien loin de l’humanité pour se rapprocher de Dieu lui-même. J’ai développé tout cela plus exactement dans mon traité sur les animaux; mais maintenant ce qu’il faut dire, c’est ce que signifie: être l’image et la ressemblance de Dieu. Ce qu’on ne peut comparer, ne peut être rien d’autre que l’être en soi; ce qu’on compare n’est rien autre que l’analogue. Or le Dieu parfait est incorporel, et l’homme est chair; l’âme est le lien du corps, et le corps le contenant de l’âme. Qu’un tel composé soit comme un temple, Dieu veut y habiter, par le moyen de l’esprit supérieur3 mais quand cet assemblage n’est point tel, l’homme ne l’emporte sur la bête que par la parole articulée; pour le reste, il mène la même vie, n’étant pas la ressemblance de Dieu. Quant aux démons, ils n’ont point de chair; leur constitution est spirituelle comme celle du feu et de l’air. Seuls donc ceux qui sont habités par l’esprit de Dieu peuvent apercevoir les corps des démons; les autres ne le peuvent pas, je dis les psychiques.4 L’inférieur en effet ne peut avoir la compréhension du supérieur. C’est pourquoi l’essence des démons n’admet pas le repentir: ils sont des reflets de la matière et du mal, et la matière a voulu s’emparer de l’âme; c’est conformément au libre arbitre qu’ils ont donné des lois de mort aux hommes; mais les hommes, après la perte de l’immortalité, ont vaincu la mort par la mort de la foi,5 et grâce au repentir, ils ont reçu la faveur de l’élection, selon la parole qui a dit: « puisqu’ils ne sont qu’inférieurs de peu aux anges6 ». Il est possible à quiconque a été vaincu de vaincre, en répudiant le principe de la mort. Quel est ce principe? Ceux des hommes qui aspirent à l’immortalité pourront le voir facilement.7
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Elle est dans toutes les parties du corps, qui est composé, et donc composée comme lui. ↩
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Tatien ne se réfère ici qu’à son propre traité sur les animaux (ou sur les Etres vivants ?); mais je crois que ce passage est encore un de ceux où l’on peut sentir l’influence de Justin; cf. le Dialogue contre Tryphon, au début. C’est une idée très malheureuse de Ponschab que de vouloir transposer la phrase: « Car l’homme de Dieu lui-même » après la phrase suivante. ↩
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Souvenir de saint Paul (I. Cor.: 3, 16; 6, 19. II. Cor.: 6, 16. Eph. : 2, 22.) ↩
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Par opposition (comme souvent chez les gnostiques) à ceux qui ont reçu l’Esprit, aux pneumatiques; mais Tatien n’emploie pas ce dernier terme. ↩
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C’est-à-dire en mourant au monde par la foi. ↩
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Psaume VIII, 5. ↩
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Qu’il n’y ait ici rien à changer au texte des manuscrits. Kukula l’a bien vu. ↩