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Rede an die Bekenner des Griechentums (BKV)
35.
(1) [Was ich hier darlegte, darüber bin ich nicht etwa von einem anderen belehrt worden. Denn ein großes Stück Erde habe ich bereist und sowohl euere Sophistik betrieben als auch mancherlei Künste und Erfindungen zu sehen bekommen, bis ich zuletzt in der Stadt der Römer Aufenthalt nahm und die von euch dorthin gebrachten Statuen aller Art aus eigener Anschauung kennen lernte1. Auch suche ich nicht, wie die Mehrzahl zu tun pflegt, meine Meinung durch fremde Ansichten zu stützen, sondern nur von alledem, wovon ich mir selbst einen Begriff machen kann, davon will ich auch einen zusammenfassenden Bericht erstatten. (2) Eben deshalb sagte ich sowohl der Großsprecherei der Römer als auch der Windbeutelei der Athener Lebewohl2 und begann mich an unsere „barbarische“ Philosophie zu halten3. Inwiefern diese älter ist als euer Kultus, fing ich zwar schon aufzuzeichnen an, schweifte aber wegen einer notwendigen Ausführung vom Thema ab und will es jetzt, gelegentlich meines Vortrags über das barbarische Lehrsystem, zu beendigen4 trachten. (3) Habt nur keinen Widerwillen gegen meinen Unterricht und bemüht euch nicht, mir mit einer geschwätzigen und albern-witzigen Einrede zu kommen, indem ihr etwa ruft: „Tatian fördert über die Griechen, über die unzählige Menge ihrer Philosophen hinweg die Lehrsätze S. 251 der - Barbaren zutage!“ (4) Wäre es denn so unerträglich, daß Menschen, deren Unwissenheit offenbar geworden ist, von einem, der noch jüngst ihr Leidensgenosse war5, überwiesen werden? Kann man es auch nur ungereimt nennen, wenn man nach dem Ausspruch eueres eigenen Sophisten „mit zunehmendem Alter immer noch viel Neues erntet“6?]
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Vgl. Kap. XXIX 1. ↩
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*Ich streiche δόγμασιν ἀσυναρτήτοις, s. TsgA. S. 10 ff. ↩
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Vgl. Kap. I 4; 7; II 1; III 8; XLII 1. ↩
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*Ergänze περαίνειν, s. TsgA. S. 10 ff. ↩
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Mit Unrecht hat man aus dieser Bemerkung gefolgert, daß Tatian, als er seine Rede hielt, ein Neubekehrter gewesen sei, vgl. zu Kap. XIII 4; XV 3; 9; XVIII 2; XX 2; 4 XXIII 5; s. TsgA. S. 47 Anm.; vgl. Puech, Recherches S. 154, Anm. 4. ↩
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*Solon fr. 18, aber lies πολλὰ statt πάντα, das sinnwidriger Schreibfehler ist; vgl. Otto, Sprichw. d. Römer S. 317, n. 3. ↩
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Le Discours aux Grecs de Tatien
XXXV.
Je n’ai pas appris d’un autre les choses que je viens de vous exposer, mais j’ai parcouru beaucoup de pays, j’ai enseigné vos doctrines, je me suis mis au courant de beaucoup d’arts et d’inventions, j’ai séjourné en dernier lieu dans la ville des Romains, et j’y ai vu les diverses statues qui ont été transportées de chez vous chez eux. Car je ne m’applique pas, ainsi que le font la plupart, à fortifier mes opinions par celles d’autrui, mais c’est tout ce dont j’ai acquis la connaissance par moi-même que je veux rédiger par écrit. Aussi, j’ai dit adieu à la magniloquence des Romains et au froid langage des Athéniens, ainsi qu’à vos doctrines incohérentes, et j’ai fait choix de notre philosophie barbare. Que cette philosophie soit plus ancienne que vos traditions, j’avais commencé à le montrer dans cet écrit, mais je me suis interrompu, pressé par le cours de mon argumentation; maintenant que le moment est venu,1 je m’appliquerai à parler de ses doctrines. Ne dédaignez pas en effet notre science, et ne vous occupez pas à prononcer contre nous une réfutation pleine de bavardage et de mauvaises plaisanteries, disant: Tatien, par delà tous les Grecs, par delà la foule innombrable des philosophes, prêche les dogmes nouveaux des Barbares. Qu’y a-t-il de mal à ce que des hommes dont l’ignorance s’est révélée soient maintenant réfutés par un homme qui est leur semblable2 ? Qu’y a-t-il d’extraordinaire, selon le mot de ce sophiste de chez vous,3 à ce que l’on apprenne du nouveau sur toutes choses, en vieillissant?
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En ponctuant ainsi, rien n’est à suppléer dans le texte des manuscrits, aucune lacune à admettre. ↩
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Il est essentiel de bien comprendre ce passage qui, mal interprété, a servi d’argument pour soutenir que le discours de Tatien était de très peu postérieur à sa conversion. Harnack traduit: un homme qui naguère avait les mêmes répugnances que vous. Kukula qui, d’ailleurs combat la date proposée par Harnack pour l’Oratio, a traduit à peu près de même en serrant cependant le texte d’un peu plus près, qui naguère partageait votre infortune (= votre impiété). Mais la construction véritable, bien vue autrefois par Maran, a été maintenue avec raison par Schwartz. Du reste, la phrase qui précède montre bien ce qu’exige le sens : il ne s’agit pas de savoir si Tatien a été ou non païen jadis; il s’agit de savoir si un homme, qui n’est qu’un homme comme les autres), a le droit d’oser, contre toute la tradition hellénique, contre toute la philosophie antérieure, soutenir les dogmes nouveaux des barbares. Il n’y a donc rien à conclure de ce passage sur la date de l’Oratio, qui n’est vraisemblablement pas d’aussi peu postérieure à la conversion de Tatien que le voudraient Harnack et Zhan. ↩
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Solon, fragm. 18. ↩