XLI.
Maintenant, il faut me presser de montrer en toute précision que Moïse est plus ancien non seulement qu’Homère, mais encore que les écrivains antérieurs à Homère, Linos, Philammon, Thamyris, Amphion, Orphée, Musée, Démodocos, Phémios, la Sibylle, Epiménide le Crétois, qui alla à Sparte, Aristée de Proconnèse, l’auteur des Arimaspes, Asbolos le Centaure, Bakis,1 Drymon, Euclos le Cyprien, Hôros le Samien, Pronapidès l’Athénien. Linos en effet est le maître d’Héraclès, et Héraclès ne fut antérieur que d’une génération à la guerre de Troie; cela est prouvé par le fait que son fils Tlépolème a pris part à l’expédition contre Ilion. Orphée était contemporain d’Héraclès et du reste on dit que ce qu’on lui attribue est l’œuvre de l’Athénien Onomacrite, qui vécut sous l’empire des Pisistratides dans la 50e Olympiade. Musée fut disciple d’Orphée. Amphion précéda la guerre de Troie de deux générations; je suis donc dispensé d’en dire plus long aux savants sur ce sujet. Démodocos et Phémios ont vécu au temps même de la guerre de Troie l’un vivait chez les prétendants, l’autre chez les Phéaciens. Thamyris et Philammon ne sont pas beaucoup plus anciens. J’ai traité avec toute la précision possible, ce me semble, de l’histoire sur chaque point, des époques et de leur arrangement. Pour remplir la tâche qui me reste encore, je ferai la même démonstration en ce qui concerne les prétendus Sages. Minos, qu’on a estimé avoir été le premier à faire montre de sagesse, de pénétration, d’un talent de législateur, a vécu au temps de Lyncée, le successeur de Danaos, dans la onzième génération après machos. Lycurgue, né longtemps après la prise de Troie, a légiféré pour les Lacédémoniens 100 ans avant les Olympiades. On trouve que Dracon a vécu dans la 39e olympiade, Solon dans la 46e, et Pythagore dans la 62e. Nous avons montré que les Olympiades sont postérieures de 407 ans à la guerre de Troie. Cela prouvé, disons encore quelques mots de l’âge des sept sages. Thalès fut le plus ancien d’entre eux, et il a vécu dans la 50e olympiade; c’est dire en abrégé tout ce qui concerne les autres.
-
Corrigé par Schwartz, en Bakis ; les manuscrits Ἰσάτιδος peuvent être exacts, car nous ne connaisson pas plus Drymon ou Hôros qu’Isatis. ↩