III.
Vous me direz : vous qui voyez, tracez-moi donc une image fidèle de Dieu. Écoutez, ô homme : l'image de Dieu ne peut se tracer, ni se décrire ; la Divinité ne tombe point sous les sens, on ne peut se représenter sa gloire, ni mesurer son immensité, sonder ses profondeurs, comparer à rien sa puissance, se former une idée de sa sagesse ; on ne peut imiter sa bonté ni raconter ses bienfaits. En effet, si je l'appelle lumière, je nomme un de ses ouvrages ; Verbe, c'est la parole par laquelle il commande ; Esprit, c'est son souffle créateur ; sagesse, c'est sa production ; force, c'est sa puissance ; vertu, c'est son action ; Providence c'est sa bonté ; roi, Seigneur, c'est sa gloire, sa qualité de maître suprême ; juge, c'est sa justice ; père, c'est sa tendresse pour tous les êtres ; feu, c'est sa colère.
Mais, direz-vous, votre Dieu se met-il en colère ? Oui, sans doute, contre les méchants ; mais il est bon et miséricordieux envers ceux qui l'aiment et qui le craignent ; il est le protecteur de l'homme pieux, il est le père du juste, mais il est le juge et le vengeur des impies.