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The Life of Antony
24.
‘And he said they often appeared as the Lord revealed the devil to Job, saying, “His eyes are as the morning star. From his mouth proceed burning lamps and hearths of fire are cast forth. The smoke of a furnace blazing with the fire of coals proceeds from his nostrils. His breath is coals and from his mouth issues flame 1.” When the prince of the demons appears in this wise, the crafty one, as I said before, strikes terror by speaking great things, as again the Lord convicted him saying to Job, for “he counteth iron as straw, and brass as rotten wood, yea he counteth the sea as a pot of ointment, and the depth of the abyss as a captive, and the abyss as a covered walk 2.” And by the prophet, “the enemy said, I will pursue and overtake 3,” and again by another, “I will grasp the whole world in my hand as a nest, and take it up as eggs that have been left 4.” Such, in a word, are their boasts and professions that they may deceive the godly. But not even then ought we, the faithful, to fear his appearance or give heed to his words. For he is a liar and speaketh of truth never a word. And though speaking words so many and so great in his boldness, without doubt, like a dragon he was drawn with a hook by the Saviour 5, and as a beast of burden he received the halter round his nostrils, and as a runaway his nostrils were bound with a ring, and his lips bored with an armlet 6. And he was bound by the Lord as a sparrow, that we should mock him. And with him are placed the demons his fellows, like serpents and scorpions to be trodden underfoot by us Christians. And the proof of this is that we now live opposed to him. For he who threatened to dry the sea and seize upon the world, behold now cannot stay our discipline, nor even me speaking against him. Let us then heed not his words, for he is a liar: and let us not fear his visions, seeing that they themselves are deceptive. For that which appears in them is no true light, but they are rather the preludes and likenesses of the fire prepared for the demons who attempt to terrify men with those flames in which they themselves will be burned. Doubt P. 203 less they appear; but in a moment disappear again, hurting none of the faithful, but bringing with them the likeness of that fire which is about to receive themselves. Wherefore it is unfitting that we should fear them on account of these things; for through the grace of Christ all their practices are in vain.
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La vie de sainte Antoine
Chapitre XXIV
ils amènent enfin avec eux leur malheureux prince, qui paraît souvent comme Dieu le dépeignait à Job :
Ses yeux sont étincelants comme l’étoile du jour,
il sort de sa bouche des flambeaux ardents
et des tourbillons de flamme.
Ses narines jettent une fumée
aussi épaisse que serait celle d’une fournaise (Job 41, 10-13).
Lorsqu’il se montre sous cette forme, il jette l’épouvante, comme je l’ai dit. Et comme il s’y connaît en toutes sortes de méchancetés et d’artifices, il se vante et nous promet de grandes choses pour nous tromper, se faisant voir tel que Dieu continue de le représenter à Job :
Il considère le fer comme de la paille ;
L’airain comme du bois pourri ;
La mer comme une éponge ;
L’enfer comme son royaume
Et les abîmes comme ses promenades (Job 41, 22-23).
Nous lisons aussi dans un prophète :
Cet ennemi des hommes a dit :
Je les poursuivrai
jusqu’à ce que je les ai réduits sous ma puissance (Ex 15).
Et dans Isaïe :
Je me rendrai maître de toute la terre,
Avec la même facilité que l’on prend le nid d’un oiseau
Et que l’on emporte les œufs
Que le père et la mère ont abandonné (Is 10, 14).
Cet esprit malheureux parle de la sorte et se sert de toute son audace, afin de surprendre les justes. Mais si nous sommes fidèles, nous ne craindrons point ses tromperies, et n’ajouterons aucune foi à ses paroles, sachant que c’est un menteur, et qu’il ne dit jamais rien de véritable. Car tous ces discours et ces bravades n’empêchent pas que notre Sauveur n’ait pris ce dragon infernal, comme à l’hameçon, qu’il ne l’ait attaché comme un cheval avec un licol, et enchaîné avec un carcan comme un esclave fugitif à qui on perce les lèvres pour lui fermer la bouche avec un anneau de fer (Job 40, 19-23). Ce misérable se voit tantôt comme un petit oiseau pris par le Seigneur dans les filets pour nous servir de jouet (Job 40, 24), et tantôt il se voit avec ses compagnons comme des scorpions et des serpents foulés aux pieds par les chrétiens. La meilleure preuve en est la résistance que nous lui opposons par notre manière de vivre, puisque celui qui se vantait de sécher les mers et d’assujettir toute la terre, ne peut troubler la vie sainte que nous menons, ni m’empêcher de parler maintenant contre lui. Ne nous arrêtons donc point à ce qu’il nous dit, sachant qu’il ne fait que mentir et n’appréhendons point ces fantômes dont il se sert pour nous épouvanter, puisque ce ne sont que de vaines illusions qui n’ont rien du tout de véritable. Car les lumières qu’il nous fait paraître sont fausses et ne sont que les avant-coureurs et les images des feux qui lui sont préparés pour l’éternité. Ainsi il s’efforce de nous épouvanter par ces flammes qui doivent le brûler à jamais ; il nous les fait voir et elles s’évanouissent aussitôt sans nuire à aucun des fidèles. Elles représentent seulement l’image de celles qui l’attendent dans l’enfer. Nous n’avons donc pas sujet de le craindre, ni tous ces démons, lors même qu’ils nous attaquent de la sorte, puisque la grâce de Jésus-Christ rend inutile toutes ces machines dont ils se servent contre nous.