Chapitre LVII
Un nommé Fronton, qui était de la maison de l’empereur et qui était tourmenté d’une maladie si cruelle qu’il se coupait la langue avec les dents et semblait même vouloir arracher ses yeux, vint à la montagne conjurer le bienheureux vieillard de prier pour lui. Celui-ci le fit et lui dit : Retournez chez vous et vous serez guéri. Mais Fronton s’entêtait à rester et passa là quelques jours. Antoine lui dit une seconde fois : Vous ne guérirez pas ici. Allez-vous-en et lorsque vous serez en Egypte, vous verrez le miracle que Dieu fera en votre faveur. Il crut et s’en alla. Il n’eut pas plutôt aperçu la terre d’Egypte qu’il fut guéri, selon ce que lui avait dit Antoine, à qui Dieu l’avait fait connaître dans l’oraison.