2.
[2] A mon avis, il faut d'abord, en dégageant un peu sa raison de la grossièreté charnelle, concevoir en soi le bien lui-même et ce qui en diffère, en se demandant avec quels caractères distinctifs l'un et l'autre se présentent à la pensée. Aucun esprit réfléchi, je pense, ne contestera qu'une seule chose entre toutes soit honteuse par nature : l'infirmité qui s'attache au mal; et que ce qui est étranger au mal soit exempt de toute honte. Or ce qui est pur de tout élément honteux est conçu comme rentrant absolument dans le bien, et ce qui est vraiment bon n'admet aucun mélange du contraire. D'autre part, tout ce que l'esprit découvre dans la notion du bien convient à Dieu. [3] Que l'on montre donc dans la naissance, l'éducation, la croissance, le progrès vers la maturité naturelle, l'épreuve de la mort, et la résurrection, autant de formes du mal ; ou, si l'on convient que les états en question sont en dehors du mal, il faudra bien reconnaître que ce qui est étranger au mal n'a rien de honteux. Or ce qui est pur de toute honte et de tout mal étant parfaitement bon, comment ne pas plaindre de leur folie les représentants d'une doctrine pour qui le bien ne convient pas à Dieu ?