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Histoire ecclésiastique
CHAPITRE XXVIII : DU CEUX QUI ONT RÉPANDU L'HÉRÉSIE D'ANTÉMON DES LE COMMENCEMENT ; QUELS ILS ÉTAIENT DANS LEUR GENRE DE VIE ET COMMENT ILS ONT OSÉ CORROMPRE LES SAINTES ÉCRITURES
Un de ces auteurs a composé un ouvrage contre l'hérésie d'Artémon que Paul de Samosate a encore, de nos jours, essayé de renouveler : cet écrit nous offre un récit qui va à l'histoire que nous éludions. [2] On y réfute en effet la susdite hérésie, qui affirme que le Sauveur était tout simplement un homme, et qui est une nouveauté toute récente, quoique ses auteurs aient voulu en la vieillissant lui attirer ainsi du respect. On y allègue ensuite beaucoup d'autres raisons pour confondre cette affirmation mensongère et blasphématoire. Voici ce que le livre raconte en propres termes. [3] «Ils disent en effet que tous les anciens et les apôtres 137 eux-mêmes oui reçu et enseigné ce qu'eux-mêmes enseignent aujourd'hui, que la vérité de la prédication a été gardée jusqu'aux temps de Victor, le treizième évêque de Rome à partir de Pierre, mais que depuis Zéphyrin, son successeur, elle a été altérée, [4] Leur dire pourrait peut-être paraître vraisemblable, s'il n'avait tout d'abord contre lui les divines Écritures. Il y a du reste aussi des écrits de certains frères, qui sont antérieurs aux temps de Victor, concernant la vérité, contre les gentils et contre les hérésie, d'alors ; je veux parler de Justin, de Miltiade, de Tatien, de Clément et de beaucoup d'autres, et dans tous ces ouvrages le Christ est traité comme un Dieu. [5] Qui, en effet, ne connaît les livres d'Irénée, de Méliton et des autres, où il est proclamé que le Christ est Dieu et homme? Qui ignore les nombreux cantiques et les hymnes écrits par les frères fidèles des premiers temps, où ils chantent le Christ comme le Verbe de Dieu, et le célèbrent comme Dieu? [6] Comment donc peut-on admettre que le sentiment de l'Église ait été déclaré depuis tant d'années, et que ceux qui ont vécu jusqu'à Victor aient prêché dans le sens qu'ils disent? Comment ne rougissent-ils pas de débiter de tels mensonges contre Victor ? Ils savent parfaitement que celui-ci a retranché de la communion le corroyeur Théodote, le chef et le père de cette apostasie négatrice de Dieu, qui, le premier, a dit que le Christ était simplement un homme. Si Victor, en effet, était de leur avis, ainsi qu'ils l'enseignent dans leur blasphème, comment a-t-il pu rejeter Théodote, l'inventeur de cette hérésie? » [7] Voilà ce qui concerne Victor. Il fut en charge pendant dix ans et Zéphyrin lui succéda vers la neuvième année du règne de Sévère.
L'auteur du livre cité, au sujet du début de l'hérésie dont nous parlons, ajoute encore un autre fait qui s'est passé au temps de Zéphyrin. Voici ce qu'il écrit en propres termes : [8] « Je rappellerai donc à beaucoup de nos frères un événement qui a eu lieu de notre temps : s'il était arrivé parmi les gens de Sodome, je pense qu'il les eût fait réfléchir eux-mêmes. Natalios était un confesseur non pas d'autrefois, mais de notre temps. [9] Il avait été un jour trompé par Asclépiodote et un second Théodote banquier : tous deux étaient disciples du premier Théodote le corroyeur, qui, pour celte opinion ou plutôt celte extravagance, fut retranché de la communion par Victor, l'évêquo d'alors, ainsi que je l'ai dit. [10] Natalios lut amené par eux, moyennant un salaire, à prendre le titre d'évêque de celle hérésie ; il devait recevoir d'eux une mensualité de cent cinquante deniers. [11] Il était donc avec eux, et en des visions subissait de fréquents reproches du Seigneur ; Jésus-Christ en effet, le Dieu de miséricorde et Notre-Seigneur ne voulait pas que ce témoin de ses propres souffrances, vint à périr hors de l'Église. [12] Comme il faisait peu attention à ces visions, séduit qu'il était par la primauté qu'il avait parmi eux, et l'amour honteux du gain qui égare tant d'hommes, à la fin les saints anges le fouettèrent et le battirent durement pendant toute la nuit, si bien que dès le grand matin il se leva et, revêtu d'un sac, couvert de cendres, il vint en grand haie et en pleurs se prosterner devant l'évêque Zéphyrin; il se 141 jetait aux pieds non seulement des clercs, mais même des laïcs; il arrosait de ses larmes l'église compatissante du Christ miséricordieux ; il supplia longtemps, montrant les meurtrissures des coups qu'il avait reçus, et il fut avec peine admis à la communion. »
[13] Nous ajouterons encore à ceci, d'autres paroles du même écrivain concernant les mômes hérétiques ; voici en quoi elles consistent : « Ils n'ont pas craint de corrompre les divines Écritures et ont rejeté la règle de l'ancienne loi : d'autre part ils méconnaissent le Christ et ne cherchent pas ce que disent les saintes lettres, mais ils s'exercent laborieusement a trouver une forme de raisonnement pour établir leur impiété. Si on leur objecte une parole des livres sacrés, ils demandent si l'on peut en faire un syllogisme conjonctif ou disjonctif. [14] Ils laissent de côté les saintes Écritures de Dieu et s'appliquent à la géométrie : ils sont de la terre, ils parlent de la terre et ne connaissent pas celui qui vient d'en haut. Euclide géométrise donc activement parmi certains d'entre eux, Aristote et Théophraste font leur admiration, et Galien est même par quelques-uns presque adoré. [15] Ils abusent de l'art des infidèles en faveur de l'opinion de leur hérésie ; ils altèrent avec la scélératesse des impies, la foi simple des saintes Écritures : qu'ils ne soient pas proches de la foi, est-il encore besoin de le dire? A cause de cela, ils ne redoutent pas de porter les mains sur les divines Écritures, disant que c'est pour les corriger. [6] Quiconque voudra, pourra se convaincre que je ne 143 calomnie pas lorsque je dis cela deux. Si l'on veut, en effet, prendre les exemplaires de chacun d'eux et les comparer entre eux, on trouvera qu'ils sont bien différents. Ceux d'Asclépiade ne concordent en effet pas avec ceux do Théodote. [17] Il est du reste facile de s'en procurer en nombre, parce que leurs disciples copient avec zèle ce qu'ils appellent les corrections, c'est-à-dire les altérations de chacun d'eux. De plus, le texte d'Hermophile est différent de ceux-ci. Celui d'Apolloniade, en effet, ni ceux-là no concordent antre eux. On peut en effet comparer les textes qu'ils ont retouchés au début avec ceux qu'ils ont travaillés dans la suite, on les trouvera on grande partie divergents. [18] De quelle audace est cette faute, il est vraisemblable qu'ils ne l'ignorent pas. Car, ou bien ils ne croient pas que les divines Écritures aient été dictées par l'Esprit Saint, et ils sont infidèles; ou bien ils s'imaginent être eux-mêmes plus sages que le Saint-Esprit, et que sont-ils, sinon des démoniaques ? Ils ne peuvent pas nier que leur attentat n'existe : les exemplaires sont écrits de leurs mains ; ce n'est pas de ceux qui les ont catéchisés qu'ils ont reçu de telles Écritures, et ils ne peuvent montrer les originaux d'où ils ont tiré leurs copies. [19] Quelques-uns ont même dédaigné de faire ces falsifications, mais ils ont simplement rejeté et la Loi et les Prophètes, et, sous le couvert d'un enseignement immoral et impie, ils se sont précipités jusqu'au fond d'un abîme de perdition ».
Et que cela soit ainsi confié à l'histoire.
Introd, 1. Ἀντωνίνον Οὐήρου. En 161, Antonin laisse l'empire à ses deux fils adoptifs: M. Aurelius Antoninus Verus(Mare-Aurèle) et L. Ceionius Aelius Aurelius Commodus Antoninus (Vérus). A ce moment, Marc-Aurèle cède à Lucius son surnom de Vérus. Eusèbe appelle le premier Antoninus Verus, Antoninus ou Verus. C'est l'empereur persécuteur. Le second est appelé au chap. ν M. Aurelius Caesar ou Marcus. Ainsi il échange les noms des deux associés. Il mentionne la mort du premier et son remplacement par Commode (ch. ix). Il ne parle pas de la mort du second. Cette inversion paraît avoir pour but de sauver la croyance répandue de son temps que les «bons » empereurs étaient en même temps favorables aux chrétiens. - 4. τοῦ κατὰ θεὸν πολιτεύματος. Les deux paragraphes forment les deux parties d'une antithèse : d'un côté le πολίτευμα profane, avec ses guerres et ses héros, de l'autre le πολίτευμα . chrétien, avec ses luttes et ses athlètes : ébauche de l'idée des deux cités. Le sens du mot ressort clairement de l'opposition. Mais πολιτεύεσθαι, πολίτευμα, πολιτεία pris dans la langue des écrivains chrétiens le sens de « genre de vie », particulièrement de « genre de vie conforme aux lois de la religion», et même de «vie ascétique ». Un discours de saint Jean Chrysostome (XXX) a pour titre : Περὶ τοῦ κατὰ θεὸν πολιτεύεσθαι.
Sur les conflits romains de cette époque, voy. DuCHESNE, Hist., t. I, p. 206 suiv. Les sources donnent a Artémon aussi le nom d'Artémas. Le pape Victor est mort sous Septime Sévère, en 198 ou 199, et a été remplacé par Zéphyrin. ↩
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Kirchengeschichte (BKV)
28. Kap. Die ersten Anhänger der Irrlehre des Artemon, ihr Charakter und ihre Fälschung der heiligen Schriften.
Einer dieser Männer verfaßte gegen die Häresie des Artemon, welche in unserer Zeit Paulus von Samosata zu erneuern suchte, eine Schrift,1 in der eine Erzählung überliefert wird, die für unser Thema von Bedeutung ist. Die Schrift weist nach, daß die erwähnte Häresie, welche lehrt, der Erlöser sei ein bloßer Mensch gewesen, erst vor kurzem entstanden ist, während ihre Stifter ihr ein hohes Alter nachrühmen wollten. Nachdem sie zur Widerlegung ihrer infamen Lüge verschiedenes andere vorgebracht, erzählt sie wörtlich: „Sie behaupten nämlich, daß alle früheren Christen und auch die Apostel das empfangen und gelehrt hätten, was (die Häretiker) nun lehren, und daß bis zur Zeit Viktors, der nach Petrus der 13. Bischof in Rom war, die wahre S. 258 Lehre sich unverfälscht erhalten habe. Erst von dessen Nachfolger Zephyrin an sei die Wahrheit verfälscht worden. Diese Behauptung könnte man vielleicht noch glauben, wenn nicht schon die göttlichen Schriften ihr entgegenstünden. Es existieren aber auch noch Schriften von Brüdern, welche über die Zeit Viktors hinaufreichen und die diese sowohl gegen die Heiden als auch gegen die damaligen Häresien zugunsten der Wahrheit geschrieben haben. Ich meine die Schriften von Justin, Miltiades, Tatian, Klemens und vielen anderen, worin überall die Gottheit Christi gelehrt wird. Wer kennt nicht die Schriften des Irenäus, Melito und der übrigen, welche verkünden, daß Christus Gott und Mensch ist? Wie viele Psalmen und Lieder, die von Anfang an von gläubigen Brüdern geschrieben wurden, besingen Christus als das Wort Gottes und verkünden seine Gottheit! Da nun seit so vielen Jahren die kirchliche Lehre verkündet wurde, wie kann man da annehmen, daß man bis Viktor im Sinne der Häretiker gelehrt habe? Schämen sie sich denn nicht, solche Lügen gegen Viktor auszusagen, der doch, wie sie genau wissen, den Schuster Theodot, den Urheber und Vater dieser abtrünnigen, Gott leugnenden Bewegung, aus der Gemeinschaft ausgeschlossen hatte, weil er als erster Christus einen bloßen Menschen nannte? Hatte Viktor, wie sie vorgeben, ihrer gotteslästerlichen Lehre entsprechend gedacht, wie hätte er Theodot, den Urheber dieser Häresie, exkommunizieren können?“ Soviel über Viktor. Nachdem dieser zehn Jahre regiert hatte, wurde Zephyrin etwa im zehnten Jahre der Regierung des Severus sein Nachfolger. Der Verfasser des erwähnten Buches über den Urheber der genannten Häresie gibt auch noch einen Bericht über ein Ereignis unter Zephyrin. Er schreibt wörtlich: „Ich will nun viele meiner Brüder an ein bei uns vorgefallenes Ereignis erinnern, von welchem ich glaube, daß es, wenn es in Sodoma geschehen wäre, selbst dessen Bewohner verwarnt hätte. Es lebte, nicht S. 259 vor langer Zeit, sondern in unseren Tagen ein Bekenner Natalius.2 Dieser hatte sich einst von Asklepiodot und einem anderen Manne namens Theodot, einem Geldwechsler, verführen lassen. Diese beiden aber waren Schüler des Schusters Theodot, welcher von Viktor, der, wie gesagt, damals Bischof war, dieser Meinung oder vielmehr dieser Torheit wegen als erster von der Gemeinschaft ausgeschlossen wurde. Sie überredeten Natalius, daß er sich gegen Besoldung von monatlich 170 Denaren zum Bischof dieser Häresie ernennen lasse. Nachdem er sich so ihnen angeschlossen hatte, wurde er wiederholt vom Herrn in Gesichten gewarnt. Denn unser gütiger Gott und Herr Jesus Christus wollte nicht, daß ein Zeuge seiner eigenen Leiden außerhalb der Kirche lebe und zugrunde gehe. Da Natalius, durch die Würde des Vorsitzenden und durch die die meisten verderbende Gewinnsucht berückt, jene Gesichte wenig beachtete, wurde er schließlich von heiligen Engeln die ganze Nacht hindurch gegeißelt und heftig gepeinigt, so daß er sich, als er am Morgen aufgestanden war, mit einem Sacke bekleidet und mit Asche bestreut, eiligst unter Tränen dem Bischof Zephyrin zu Füßen warf. Nicht nur vor dem Klerus, sondern auch vor den Laien fiel er nieder und erweichte durch seine Tränen die gütige Kirche des barmherzigen Christus. Nach vielen Bitten und nach Vorzeigung der Striemen, welche ihm die Geißelung verursacht hatte, wurde er unter sorgfältiger Prüfung in die Gemeinschaft aufgenommen.“ Diesen Worten wollen wir noch andere Bemerkungen des gleichen Schriftstellers über dieselben Häretiker beifügen. Sie lauten: „Sie haben die göttlichen Schriften ohne Scheu verfälscht, die Richtschnur des alten Glaubens aufgehoben und Christus verleugnet. Sie fragen nicht, was die heiligen S. 260 Schriften sagen, sondern mühen sich eifrig ab, logische Schlüsse zu finden, um ihre Gottlosigkeit zu begründen. Wenn ihnen jemand ein Wort der göttlichen Schrift vorhält, dann forschen sie darüber, ob dasselbe gestatte, den konjunktiven oder den disjunktiven Schluß anzuwenden. Unter Verachtung der heiligen Schriften Gottes beschäftigen sie sich mit Geometrie; denn sie sind Erdenmenschen, sie reden irdisch und kennen den nicht, der von oben kommt. Eifrig studieren sie die Geometrie Euklids. Sie bewundern Aristoteles und Theophrast. Galen gar wird von einigen billig angebetet. Soll ich es noch eigens vermerken, daß die, welche die Wissenschaften der Ungläubigen brauchen, um ihre Häresie zu beweisen, und den kindlichen Glauben der göttlichen Schriften mit der Schlauheit der Gottlosen fälschen, mit dem Glauben nichts zu tun haben? Und so legten sie an die göttlichen Schriften keck ihre Hände und gaben vor, sie hätten dieselben verbessert. Daß ich hiermit nicht falsch über sie berichte, davon kann sich jeder, der will, überzeugen. Wenn nämlich jemand die Abschriften eines jeden von ihnen sammeln und miteinander vergleichen wollte, würde er finden, daß sie vielfach nicht übereinstimmen. So stehen die Abschriften des Asklepiades nicht im Einklang mit denen des Theodot. Zahlreich sind die Beispiele, die sich aufweisen lassen; denn ihre Schüler haben mit großem Fleiß das aufgeschrieben, was jeder von ihnen, wie sie selbst sagen, verbessert, in der Tat aber verfälscht hatte. Mit diesen Abschriften stimmen wiederum nicht überein die des Hermophilus. Ja die Abschriften des Apolloniades stimmen nicht einmal unter sich selbst überein. Man darf nur die früher hergestellten mit denen vergleichen, welche sie später umgemodelt haben, und man wird finden, daß sie stark voneinander abweichen. Wie vermessen ein solches Vergehen ist, müssen sie wohl auch selbst erkennen. Entweder glauben sie nicht, daß die göttlichen Schriften vom Heiligen Geiste diktiert sind, entweder sind sie also S. 261 ungläubig oder sie halten sich selbst für weiser als den Heiligem Geist. Und was bedeutet dies anders denn Verrücktheit? Sie können nämlich nicht leugnen, daß diese Verwegenheit ihre eigene Tat ist, da ja die Abschriften von ihrer Hand gefertigt sind. Von ihren (christlichen) Lehrern haben sie solche Schriften nicht erhalten und sie können keine Abschriften vorweisen, die die Vorlage für ihre Texte bildeten. Einige von ihnen haben sich nicht einmal bemüht, die Schriften zu fälschen, sondern haben kurzweg das Gesetz und die Propheten geleugnet und sind unter dem Vorwand, für die Gnade einzutreten, durch ihre gesetzlose und gottlose Lehre in den tiefsten Abgrund des Verderbens gestürzt worden.“ Soviel hierüber. S. 262
Der Verfasser dieser Schrift gegen die Häresien des Artemon ist Hippolyt. Die Schrift ist identisch mit der von Theodoret von Cyrus (haeret. fab. 2, 5) erwähnten Schrift „Das kleine Labyrinth“. ↩
H. Dessau, „Minucius Felix und Caecilius Natalis“ (in Hermes 40, 1905) vermutet, daß der von Eusebius erwähnte Natalius identisch sei mit dem aus dem „Octavius“ bekannten Freunde des Minucius, Caecilius Natalis aus Cirta (S. 379ff.). ↩