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Histoire ecclésiastique
CHAPITRE XL : CE QUI ADVINT A DENYS
[1] Ce qui concerne Denys, je le rapporterai d'après sa lettre à Germain, où parlant de lui-même il fait ce récit : « Moi aussi je parle en présence de Dieu et il sait si je mens. Ce n'est pas du tout d'après mon propre jugement ni sans l'assistance de Dieu que j'ai pris la fuite.1 [2] Au reste, dans une occasion précédente, quand sévissait la persécution de Dèce, Sabinus, à ce moment, a envoyé un frumentaire à ma recherche, et moi je suis resté quatre jours à la maison à attendre son arrivée ; mais lui, il parcourait tous les lieux d'alentour, explorant les routes, les fleuves et les champs où il soupçonnait que je me cachais et que j'allais ; il était frappé d'aveuglement et ne trouvait pas ma demeure ; il ne croyait pas, en effet, qu'étant poursuivi, je restais chez, moi.2 [3] Ce ne fut pas sans peine que, le quatrième jour, Dieu m'ordonnant de partir et m'ouvrant le chemin d'une façon miraculeuse, nous nous en allâmes ensemble, moi, les serviteurs et beaucoup de frères. Que 253 cela fût l'œuvre de la providence de Dieu, les événements qui suivirent l'ont montré ; dans ceux-ci nous avons peut-être été utiles à certains. »3
[4] Puis, ayant parlé de diverses choses, il montre plus loin ce qui lui est arrivé après la fuite et il ajoute ceci : « Vers l'heure du coucher du soleil, j'étais en effet pris par les soldats ainsi que ceux qui étaient avec moi et conduit à Taposiris ; mais Timothée, par un dessein de Dieu, se trouvait à ne pas être là et il ne fut pas arrêté ; il vint plus tard et vit la maison vide et gardée par des gens de service, mais nous, nous étions emmenés captifs.»
[5] Un peu plus loin il dit : « Quelle fut la conduite de l'admirable providence de Dieu ? La vérité le dira. Un paysan rencontra Timothée qui fuyait et était bouleversé; il lui demanda la cause de son empressement. [6] Celui-ci raconta ce qui était la vérité, et son interlocuteur l'ayant entendu — il allait dîner à la noce et c'était pour eux une coutume de passer toute la nuit dans de pareilles réunions - il l'annonça, en arrivant, aux convives. Ceux-ci d'un seul bond se levèrent tous comme à un signal convenu et, prenant leur course, ils arrivèrent très vite et tombèrent sur nous en poussant des cris; les soldats qui nous gardaient détalèrent prestement elles assaillants vinrent à nous qui étions étendus sur des lits sans couvertures. [7] Je crus moi aussi tout d'abord, Dieu le sait, que c'étaient des brigands qui étaient venus pour le vol et le pillage ; je restai sur ma couche, j'étais couvert seulement d'un habit de lin, et je leur offris le reste de mes vêtements qui étaient près de moi; mais eux m'ordonnaient de me lever et de 255 décamper au plus vite.4 [8] Alors, sachant pourquoi ils étaient là, je les suppliais à grands cris et leur demandais de s'en aller, de nous laisser et, s'ils voulaient faire quelque chose de mieux, j'estimais que c'était de prévenir ceux qui m'emmenaient et de me couper la tête. Tandis que je leur criais cela, comme le savent mes compagnons qui ont eu leur part dans toutes ces choses, ils me firent lever de force. Et moi je me jetai à terre à la renverse, mais eux me prirent par les mains, me tirèrent par les pieds et me traînèrent dehors. [9] Les témoins de tout ceci, Caius, Faustus, Pierre, Paul, me suivirent; ils me portèrent même à bras et me firent sortir de la petite ville, puis, me faisant monter à poil sur un âne, ils m'emmenèrent. »
Voilà ce que dit Denys de lui-même.
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Ici commencent les extraits que fait Eusèbe des lettres de Denys d'Alexandrie. Je renvoie pour tout le détail de ces textes a l'édition et au commentaire de Ch. L. FELTOE, The Letters and other remains of Dionysius of Alexandria, Cambridge, 1004 [Cambridge Patristic Texts, ed. by A. J. MASON). Pour ce chapitre, voy. p. 23, 1-27, 15. ↩
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Sabinus, probablement le préfet d'Egypte ; cf. VII, x., 18. - Le frumentaire est un soldat de police au 539 service de l'empereur ou des gouverneurs de province. ↩
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οἱ παῖδες : Feltoe, après beaucoup d'autres, croit que Denys était marié et qu'il s'agit de ses enfants. Un d'eux était Timothée. ↩
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ὡς ληστὰς εἶναι : un pendant de cette curieuse scène esl, en effet, une histoire de brigands, dans Apulée, Métam., III, xxvii. -- γυμνὸς ἐν τῷ λινῷ ἐσθήματι : les anciens couchaient tantôt nus dans le lit, tantôt avec.la tunique intérieure qui correspond a notre chemise. ↩
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Kirchengeschichte (BKV)
40. Kap. Schicksal des Dionysius.
Eine Charakteristik des Dionysius wollen wir auf Grund seines eigenen Briefes an Germanus geben. Daselbst erzählt er von sich also: „Ich rede vor Gott, Gott weiß, daß ich nicht lüge. Niemals bin ich aus eigenem Ermessen, ohne göttlichen Wink geflohen. Als seinerzeit das Verfolgungsedikt des Decius bekanntgegeben wurde und Sabinus noch zur gleichen Stunde einen Frumentarier aussandte, um nach mir zu suchen, blieb ich noch vier Tage zu Hause und erwartete das Kommen des Frumentariers. Dieser durchschnüffelte zwar Wege und Flüsse und Felder, wo er vermutete, daß ich mich versteckt hielte oder vorüberginge. Aber er muß mit Blindheit geschlagen gewesen sein, da er meinen Aufenthalt nicht fand. Er konnte nicht glauben, daß ich, trotzdem ich verfolgt wurde, zu Hause blieb. Als Gott mir nach dem vierten Tage befahl, den Ort zu verlassen, und mir wunderbarerweise einen Weg wies, kostete es mich Mühe, mit meinen Kindern und vielen von den Brüdern aufzubrechen. Daß hier Gottes Vorsehung S. 304 wirkte, hat die Zukunft gelehrt, in der wir wohl gar manchem von Bedeutung geworden sind.“ Nach einigen anderen Bemerkungen berichtet Dionysius die Ereignisse nach der Flucht mit folgenden Worten: „Gegen Sonnenuntergang fiel ich mit meinen Begleitern in die Hände der Soldaten und wurde nach Taposiris geführt. Timotheus, der nach göttlicher Fügung abwesend war, wurde nicht verhaftet. Als er später kam, fand er meine Wohnung leer und von Polizei bewacht. Uns aber fand er weggeschleppt.“ Weiter berichtet Dionysius: „Und worin zeigte sich die wunderbare Fügung? Denn die Wahrheit soll gesagt werden. Dem Thimotheus, der bestürzt floh, begegnete ein Bauer, der ihn fragte, warum er es so eilig habe. Er gab ihm wahrheitsgemäß Auskunft. Der Bauer aber, der zu einem Hochzeitsmahle ging (wobei gewohnheitsgemäß die ganze Nacht verbracht wurde), teilte die gehörten Worte den Hochzeitsgästen mit. Diese sprangen wie auf Verabredung hin alle mit einem Schlage auf, eilten im schnellsten Laufschritt herbei, drangen bei uns ein, erhoben ein Geschrei und gingen, als die Soldaten, welche uns bewachten, sofort die Flucht ergriffen, auf uns zu, die wir gerade auf ungepolsterten Betten lagen. Ich dachte mir zunächst — Gott weiß es —, es seien Räuber, die zum Plündern und Rauben gekommen. Da ich in meinem Bette nichts als das leinene Hemd anhatte, reichte ich die neben mir liegenden übrigen Kleider den Männern. Diese aber befahlen mir aufzustehen und eiligst fortzugehen. Jetzt erst merkte ich, wozu sie gekommen waren. Ich bat sie laut und inständig, wegzugehen und uns zu lassen. Wenn sie mir einen Gefallen erweisen wollten, mochten sie den Polizisten zuvorkommen und mir den Kopf abschlagen. Während ich so schrie, zwangen sie mich mit Gewalt aufzustehen, wie meine Begleiter wissen, die alles mitzumachen hatten. Ich warf mich jedoch rücklings auf S. 305 den Boden. Sie aber faßten mich an den Händen und Füßen und schleppten mich so hinaus. Es folgten mir Gaius, Faustus, Petrus und Paulus, welche Zeugen dieses ganzen Vorganges waren. Auf einer Trage brachten sie mich zum Städtchen hinaus, setzten mich auf einen ungesattelten Esel und führten mich fort.“1 So berichtet Dionysius über sich selbst.2
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Weitere Zitate aus dem Briefe des Dionysius an Germanus siehe unten VII 11. ↩
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Vgl. J. Burel, „Denys d’Alexandrie. Sa vie, son temps, ses oeuvres“ (Paris 1910). — Die Schriften des Dionysius sind größtenteils verlorengegangen. Die Überreste sind gesammelt von Ch. L. Feltoe, „Διονυσίου Λείψανα. The letters and other remains of Dionysius of Alexandria” (Cambridge 1904). Neue Brieffragmente veröffentlicht F. C. Conybeare in „The English historical Review” 25 (1910) 111 ff. und in „Journal of Theological Studies” 15 (1913/14) 436 ff. ↩