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Histoire ecclésiastique
CHAPITRE XXIII : ANECDOTE CONCERNANT L'APÔTRE JEAN
[1] En ce temps en Asie, survivait encore Jean, celui que Jésus aimait, qui fut à la fois apôtre et évangéliste. Il gouvernait les églises de ce pays après être revenu, à la mort de Domitien, de l'île où il avait été exilé. [2] Que jusqu'à cette époque, il fut encore de ce monde, deux témoins suffisent à le prouver, et ils sont dignes de foi, ayant enseigné l'orthodoxie ecclésiastique ; l'un est Irénée, l'autre Clément d'Alexandrie. [3] Le premier, au second livre de son ouvrage Contre les hérésies, écrit ainsi en propres termes :
« Tous les presbytres qui se sont rencontrés en Asie avec Jean le disciple du Seigneur, témoignent qu'il leur a transmis cela : il demeura en effet parmi eux jusqu'aux temps de Trajan. »
[4] Au troisième livre du même traité, Irénée exposa encore la même chose en ces termes :
« Mais l'Église d'Ephèse, fondée par Paul et où demeura Jean jusqu'à l'époque de Trajan, est aussi un témoin véritable de la tradition des apôtres. »
[5] Clément nous indique également cette date et il raconte une histoire fort utile à entendre pour ceux 293 qui se plaisent aux choses belles et profitables. Elle est dans son traité intitulé : Quel riche est sauvé. Prenez- la et lisez-la, telle qu'elle est dans son texte :
« [6] Ecoute une fable, qui n'est pas une fable, mais un récit transmis par la tradition et gardé par le souvenir, au sujet de Jean l'apôtre.
« Après la mort du tyran, l'apôtre quitta l'île de Patmos pour Ephèse et il alla appelé par les pays voisins des Gentils, tantôt y établir des évoques, tantôt y organiser des églises complètement, tantôt choisir comme clerc chacun de ceux qui étaient signalés par l'Esprit. [7] II vint donc à l'une de ces villes qui étaient proches, dont quelques-uns même citent le nom. Il y consola d'abord les frères. A la fin, il se tourna vers l'évêque qui était établi là et apercevant un jeune homme dont le maintien était distingué, le visage gracieux et l'âme ardente : « Je te confie celui-là de tout cœur, « dit-il, l'Eglise et le Christ en sont témoins ». L'évêque le reçut et promit tout : l'apôtre répéta encore ses mêmes recommandations et ses adjurations.1 [8] Puis il partit pour Éphèse. Le presbytre prit chez lui le jeune homme qui lui avait été confié, l'éleva, le protégea, l'entoura d'alFection et enfin l'éclaira. Après cela, il se relâcha de son soin extrême et de sa vigilance lorsqu'il l'eut muni du sceau du Seigneur ainsi que d'une protection définitive.
« [9] Le jeune homme en possession d'une liberté prématurée fut gâté par des compagnons d'âge oisifs, 295 dissolus et habitués au mal. D'abord, ils le conduisirent dans de splendides festins ; puis sortant aussi la nuit pour voler les vêtements, ils l'emmenèrent; plus tard, on le jugea propre à coopérer à quelque chose de plus grand. [10] II s'y habitua peu à peu, et, sous l'impulsion de sa nature ardente, semblable à un coursier indompté et vigoureux qui ronge son frein, il sortit du droit chemin et s'élança vivement dans les précipices. [11] Lorsqu'il eut enfin renoncé au salut de Dieu, il ne s'arrêta plus aux projets médiocres, mais il tenta quelque chose d'important et, puisqu'il était perdu sans retour, il résolut de ressembler aux autres. Il les rassembla donc et forma avec eux une société de brigands. Il en devint le digne chef; car il était le plus violent, le plus sanguinaire et le plus dur. « [12] Sur ces entrefaites et en raison d'un besoin survenu, on appela Jean : il vint et traita les affaires pour lesquelles on l'avait mandé. Puis il dit : « Allons, évêque, rends-nous le dépôt que le Christ et moi t'avons confié en présence de l'église à laquelle tu présides ». [13] Celui-ci fut d'abord stupéfait, pensant à une somme d'argent qu'il n'avait pas reçue et pour laquelle on l'aurait dénoncé : il ne pouvait croire à un dépôt qu'il n'avait pas, ni mettre en doute la parole de Jean : « Je te demande, reprit celui-ci, le jeune homme et l'âme de ce frère. » Le vieillard gémit profondément et pleura. « II est mort, dit-il. — Comment et de quelle mort ? — Mort à Dieu ; car il est parti, et est devenu méchant et perdu, en un mot, c'est un voleur ; et maintenant il tient la montagne qui est là en face de l'église avec une troupe 297 d'hommes armés semblables à lui. » [14] L'apôtre déchire son vêtement, et avec un long sanglot se frappe la tête : « J'ai laissé, dit-il, un bon gardien de l'âme de mon frère ! Mais qu'on m'amène aussitôt un cheval et que quelqu'un me serve de guide pour le chemin ». Et il sortit de l'église comme il était. [15] Arrivé à l'endroit, il fut pris par l'avant-poste des brigands : il ne chercha pas à fuir, ne demanda rien, mais il s'écria : « C'est pour cela même que je suis venu; conduisez-moi à votre chef ». [16] Celui-ci précisément attendait en armes ; mais dès qu'il reconnut Jean, il rougit et prit la fuite. L'apôtre, oubliant son âge, le poursuivait de toutes ses forces et lui criait : [17] « Pourquoi me fuis-tu, ô mon fils, moi ton père, un homme désarmé, un vieillard? Aie pitié de moi, ô enfant ; ne crains pas, tu as encore des espérances de vie. Je donnerai pour toi ma parole au Christ ; s'il le fallait, je mourrais volontiers pour .toi comme le Sauveur l'a fait pour nous. Je donnerai ma vie à la place de la tienne. Arrête-toi ; aie confiance, c'est le Christ qui m'envoie ».
« [18] Le jeune homme obéit et s'arrête. Il baisse la tête, puis jette ses armes, enfin se met à trembler en versant des larmes arriéres. Il entoure de ses bras le vieillard qui s'avançait, lui demande pardon, comme il peut, par ses gémissements et il est baptisé une seconde fois, dans ses larmes. Cependant il tenait encore sa main droite cachée. [19] L'apôtre se porte caution, l'assure par serment qu'il a trouvé pour lui miséricorde auprès du Sauveur ; il prie, il tombe à genoux, il baise la main droite elle-même du jeune 299 homme pour montrer qu'elle est purifiée par la pénitence. Jean le conduit ensuite à l'église, intercède pour lui dans de longues prières, offre avec lui des jeûnes prolongés et enchante son esprit par le charme varié de ses discours. On dit qu'il ne le quitta pas avant de l'avoir fixé définitivement dans l'Eglise, offrant un grand exemple de véritable repentir et une éclatante preuve de renaissance, un trophée de résurrection visible. »
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τοὕνομα : Smyrne, d'après le Chronicon Paschale, p. 470, 9, dont l'évêque était saint Polycarpe. ↩
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Kirchengeschichte (BKV)
23. Kap. Das Leben des Apostels Johannes.
Damals1 lebte noch in Asien der Apostel und Evangelist Johannes, den Jesus liebte,2 und leitete die dortigen Gemeinden, nachdem er nach dem Tode des Domitian von der Insel zurückgekehrt war, auf die man ihn verbannt hatte. Die Tatsache, daß Johannes in den Tagen des Trajan3 noch am Leben war, wird durch zwei Zeugen genügend bestätigt. Dieselben dürften glaubwürdig sein, da sie für die kirchliche Orthodoxie eingetreten sind. Es sind Irenäus und Klemens von Alexandrien. Der erstere schreibt im zweiten Buche seiner Schrift „Gegen die Häresien“ wörtlich also:4 „Alle Presbyter, welche in Asien mit Johannes, dem Jünger des Herrn, beisammen gewesen waren, bezeugen, daß Johannes so gelehrt habe. Denn er lebte noch bei ihnen bis zu den Zeiten Trajans.“ Im dritten Buche des gleichen Werkes gibt Irenäus denselben Gedanken also wieder:5 „Auch die von Paulus gegründete Kirche in Ephesus, in welcher Johannes bis zu den Zeiten Trajans lebte, ist eine wahrheitsgemäße Zeugin der apostolischen Überlieferung.“ In seiner Schrift „Welcher Reiche wird selig werden?“ macht Klemens die gleiche Zeitangabe und erzählt noch eine Geschichte, welche besonders für diejenigen bestimmt ist, die das Schöne und Nützliche gerne hören. Nimm auch des Klemens Schrift zur Hand! Dort liesest du:6 „Vernimm ein Geschichtchen! Doch nein, kein Geschichtchen, sondern wirkliche Geschichte. Sie handelt von Johannes, dem Apostel. Sie ist der Tradition entnommen und steht historisch fest.7 Als S. 127 Johannes nach dem Tode des Tyrannen von der Insel Patmos nach Ephesus zurückgekehrt war, besuchte er auf Wunsch auch die umliegenden Gegenden, um entweder Bischöfe einzusetzen oder ganze Gemeinden einzurichten oder aus den vom Geiste bezeichneten Männern einen einheitlichen Klerus aufzustellen. Nachdem er nun nach Ankunft in einer nicht ferngelegenen Stadt, deren Namen einige wissen wollen, zunächst die Brüder getröstet hatte, erblickte er schließlich einen jungen Menschen von schönem Körperbau, vornehmer Haltung und feurigem Gemüte. Das Auge auf den Bischof gerichtet, sagte Johannes: ‚Diesen Menschen empfehle ich dir von ganzem Herzen und rufe die Gemeinde und Christus zu Zeugen an.’ Der Bischof nahm den jungen Menschen zu sich und versprach alles; Johannes aber wiederholte seine Worte unter Anrufung der gleichen Zeugen. Sodann kehrte dieser nach Ephesus zurück; der Presbyter8 aber nahm den ihm empfohlenen Jüngling in sein Haus auf, erzog ihn, beschützte ihn, pflegte ihn und erteilte ihm schließlich die Taufe. Sodann ließ er in seiner großen Sorgfalt und Wachsamkeit etwas nach, da er ihm das letzte Schutzmittel, das Siegel des Herrn, gespendet hatte. Der Jüngling, zu früh die Freiheit genießend, geriet in die verderbliche Gesellschaft einiger müßiger, liederlicher und an das Böse gewöhnter Altersgenossen. Zunächst gewannen sie ihn durch reiche Schmaußereien, dann nahmen sie ihn auch mit, wenn sie nachts auf Diebstahl ausgingen; schließlich verlangten sie von ihm noch Schlimmeres. Der Jüngling gewöhnte sich allmählich an diese Dinge, und lebhaft wie er war, wandte er sich gleich einem wilden, feurigen Pferde vom rechten Wege ab, biß in die Zügel und stürzte ungestüm in den Abgrund. Da er den Glauben an die Erlösung in Gott endgültig aufgegeben hatte, sann er nicht mehr nur auf kleine Sünden. Er verlangte, da er nun doch verloren sei, nach großen Vergehen und nach dem S. 128 gleichen Schicksal, das den anderen drohte. Er gründete mit Hilfe seiner Altersgenossen eine Räuberbande, von welcher er gerne als der Gewalttätigste, Blutdürstigste und Schlimmste den Hauptmann machte. Nach einiger Zeit wurde Johannes aus irgendeinem Anlaß wieder (in die Stadt) gerufen. Nachdem er die Geschäfte, derentwegen er gekommen war, erledigt hatte, sagte er: ‚Wohlan, o Bischof, gib mir zurück, was ich dir anvertraut habe! Ich und Christus haben es dir übertragen, wofür die Kirche, der du vorstehst, Zeuge ist. Der Bischof erschrak zunächst, da er meinte, er sei wegen Gelder, die er nicht (anvertraut) erhalten hatte, angeklagt worden. Einerseits konnte er, da er ja (kein Geld) erhalten hatte, (den Worten) nicht glauben, anderseits durfte er aber auch dem Johannes nicht mißtrauisch begegnen. Als aber dieser erklärte: ‚Den Jüngling fordere ich zurück und die Seele des Bruders’, seufzte der Greis tief auf, weinte und sprach: ‚Er ist gestorben’. ‚Wie kam dies, und welchen Todes ist er gestorben?’ Der Bischof antwortete: ‚Er ist für Gott tot. Denn er ist ein schlimmer, verkommener Mensch und sogar ein Räuber geworden. Den Berg9 hat er nun gegen die Kirche eingetauscht und sich gleichgesinnten Kampfnaturen zugesellt.’ Da zerriß der Apostel sein Gewand, schlug sich unter lautem Klagen an den Kopf und rief: ‚Ich habe dich als Wächter über die Seele des Bruders zurückgelassen. Doch stelle man mir nun ein Pferd und einen Wegführer zur Verfügung!’ Und wie er war, ritt er von der Kirche weg zur Stadt hinaus. Als Johannes in den Bereich der Räuber gekommen war, wurde er von ihren Vorposten angehalten. Er floh nicht, noch bat er um Schonung, sondern rief: ‚Ich bin gekommen, weil ich euch wollte. Führet mich zu eurem Hauptmann!’ Dieser empfing ihn erst, nachdem er sich bewaffnet hatte. Als er aber in dem Ankömmling den Johannes erkannte, wandte er sich scheu zur Flucht. Johannes aber, sein hohes Alter vergessend, lief ihm S. 129 eiligst nach und schrie: ‚Mein Sohn, warum fliehst du vor mir, deinem Vater, einem wehrlosen Greise? Erbarme dich meiner, o Sohn! Fürchte dich nicht! Immer noch bleibt dir die Hoffnung auf das Leben. Ich will für dich bei Christus eintreten. Wenn es notwendig ist, gehe ich gerne für dich in den Tod, wie der Herr für uns in den Tod gegangen ist. Für dich will ich mein Leben hingeben. Halte! Glaube! Christus hat mich gesandt.’ Als der Räuber diese Worte hörte, blieb er zunächst mit gesenktem Blicke stehen. Dann warf er die Waffen weg und vergoß zitternd bittere Tränen. Er umarmte den Greis, der vor ihm stand, entschuldigte sich, so gut er konnte, unter Seufzern und empfing durch seine Tränen eine zweite Taufe. Nur seine rechte Hand hielt er verborgen, Johannes aber verbürgte sich unter Eid dafür, daß er für ihn beim Erlöser Verzeihung erlangt habe, drang mit Bitten in ihn, fiel vor ihm auf die Knie nieder und küßte ihm die rechte Hand, um zu zeigen, daß sie durch seine Reue gereinigt wäre. Dann führte er ihn zur Kirche zurück. In ständigen Gebeten flehte er um Begnadigung, durch andauerndes Fasten machte er sich zu seinem Kampfgenossen, und durch zahlreiche gewinnende Worte besänftigte er sein Gemüt. Er verließ ihn, wie man erzählt, nicht eher, als bis er ihn der Kirche wiedergegeben und ein herrliches Beispiel wahrer Buße, ein schönes Denkmal der Wiedergeburt, ein Siegeszeichen der sichtbaren Auferstehung aufgestellt hatte.“