CHAPITRE X : PANTÈNE LE PHILOSOPHE
Alors, un homme très célèbre pour la culture de son esprit, dirigeait l'école des fidèles dans ce pays; son nom était Pantène. C'était un antique usage qu'il y eût parmi eux une école des saintes lettres : elle s'est prolongée même jusqu'en notre temps, et nous avons appris qu'elle était aux mains d'hommes puissants en parole et en zèle pour les choses de Dieu On dit qu'à celle époque, Pantène était parmi les plus brillants: 75 il était sorti, au reste, de l'école philosophique de ceux qu'on appelle stoïciens. [2] On raconte donc qu'il montra une telle ardeur et un amour si courageux pour la parole divine qu'il se signala aussi comme prédicateur de l'Évangile du Christ auprès des nations de l'Orient et qu'il s'avança même jusqu'au pays des Indes. En effet, il y avait encore, à celle époque, de nombreux évangélistes de la parole, qui avaient à cœur d'apporter un zèle divin à imiter les apôtres pour étendre et fonder la divine doctrine. [3] Pantène fut lui aussi l'un d'eux, et l'on raconte qu'il alla jusqu'aux Indes, où il se trouva dit-on, à son arrivée devancé par l'Évangile de Matthieu, auprès d'un certain nombre de gens de ce pays, qui connaissaient le Christ. Barthélemy, un des apôtres, les avait évangélisés et leur avait laissé le texte hébreux de l'écrit de Matthieu ; ils l'avaient conservé jusqu'à ce temps. [4] Cependant, après de nombreux succès, Pantène finit par gouverner l'école d'Alexandrie ; il y expliqua de vive voix et par des écrits les trésors des divines doctrines. 1
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Voy. DUCHESNE, p. 334 ↩