CHAPITRE PREMIER
[LA PERSÉCUTION DE SÉVÈRE]
[1] Lorsque Sévère souleva lui aussi une persécution contre les églises, les athlètes de la religion accomplirent en tous lieux des martyres brillants, mais nombreux surtout à Alexandrie. Ce fut là que d'Égypte et de toute la Thébaïde les combattants de Dieu furent envoyés comme vers un stade très grand ; en supportant très courageusement une grande variété de tourments et de genres de mort, ils reçurent leurs couronnes auprès de Dieu. Parmi eux se trouva aussi Léonide, qu'on appelle le père d'Origène ; il eut la tête tranchée et laissa son enfant tout à fait en bas âge. Quelle fut, à partir de ce moment, la prédilection de celui-ci pour la parole divine : il n'est pas hors de propos de le retracer brièvement, à cause surtout de la réputation si grande et si répandue dont il jouit auprès de la plupart des hommes.1
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ἀθλητῶν BDMT lat. (« cum Seuerus quoque porsecutione agitaret ecclesias »), arm. ; ἀθλητῶν ἐν ἁπάσαις ταῖς ἐκκλησίαις AER (interpolation caractéristique de cette famille ; cf. κατὰ πάντα τόπον. - Θηβαίδος; mss., lat., Ἀσίας arm. - Après avoir laissé plusieurs années les chrétiens paisibles, Sévère publia vers 200 un édit interdisant les conversions au christianisme et au judaïsme (Hist. Aug. Spartien, Sev., 16). Nous sommes renseignés sur cette persécution par Eusèbe et Ter- 525 tullien (surtout De corona, Ad Scapulam, De fuga). Voy. DUSHESNE, Hist. anc. de l'Eglise, t. I, p. 361. ↩