CHAPITRE XVI : AVEC QUEL ZÈLE ORIGÈNE S'OCCUPAIT DES SAINTES ÉCRITURES.
[1] Rechercher avec un très grand soin les Saintes Écritures tenait tellement à cœur à Origène, qu'il apprit encore l'hébreu et qu'il voulut posséder en propre les textes scripturaires primitifs qui sont en usage chez les Juifs et écrits en langue hébraïque. Il découvrit encore les éditions des auteurs qui avaient traduit les Saintes Écritures en dehors des Septante, et il trouva aussi, en outre des versions courantes et en usage, certaines autres, celles d'Aquila, de Symmaque et de Théodotion, qu'il tira je ne sais de quelles cachettes où elles étaient depuis longtemps pour les amener à la lumière.1 [2] A leur sujet, à cause de l'incertitude, ne sachant pas de qui elles étaient, il indiqua seulement qu'il avait 201 trouvé l'une à Nicopolis, près d'Actium, la seconde dans un autre endroit analogue.2 [3] Dans les Hexaples des Psaumes, aux quatre éditions insignes il ajouta non seulement une cinquième, mais encore une sixième et une septième version : de l'une encore il déclara qu'il l'avait trouvée à Jéricho dans un tonneau, au temps d'Antonin, fils de Sévère.3 [4] Il rassembla toutes ces versions dans un même livre qu'il divisa en côla, et il les mit en lace l'une de l'autre avec aussi le texte hébreu; ainsi il nous a laissé l'exemplaire appelé Hexaples ; il a mis à part les éditions d'Aquila, de Symmaque, de Théodotion avec celle des Septante dans une Tétraple.4
-
Sur les travaux de critique biblique entrepris par Origène, voy. outre les introductions bibliques, SWETE, Introduction τt the old Testament in Greek (Cambridge, 1900), p, 59. Origène croyait, avec d'autres chrétiens (JUSTIN, Dιal., lxxi, 2 ARCHAMRAULT, et la n.), que les Juifs avaient altéré les Ecritures et qu'il fallait chercher le texte authentique dans la version inspirée des Septante. - Pour ce chapitre et le suivant, nous avons un extrait de la version syriaque, indépendamment de l'arménien. ↩
-
εὕροι ἐν BDT syr. arm. lat., εὕροιεν E, εὕροιεν ἐν AMR. - πρὸς Ἀκτίοις AT1 lat., πρὸς ἀρκτίοις M, προσαρκτίοις,, E, πρὸς ἄρκτους B, om. syr. arm. Cf. Ps.-Théodoret sur Aristée, p. 151, 13 WENDLAND. — Voy. SCHWARTZ, dans les Nachrichten de la société de Gœttingue, 1903, p. 693 suiv. ↩
-
ἀλλὰ καὶ ἔκτην : lapsus d'Eusèbe, qui a déjà nommé celte sixième version. - Antonin est le nom officiel de Caracalla (210-217); voy. plus haut, viii, 4. ↩
-
Les côla sont des incises, équivalant à peu près à la ligne ou stique comme étendue, mais déli¬mitées par le sens. Voy. SWETE, Introd. to the old Testament in Greek, p. 345 suiv. ↩