CHAPITRE III : LA CONDUITE DE CEUX QUI ONT COMBATTU DANS LA PERSECUTION.
[1] Alors, en fait, un très grand nombre de chefs des églises supportèrent avec courage de terribles souffrances et donnèrent le spectacle de grands combats; mais une foule d'autres dont l'âme était auparavant engourdie dans la lâcheté, faiblirent rapidement au premier choc. Chacun des premiers supporta un genre différent de supplices l'un eut le corps meurtri par les fouets, l'autre fut tourmenté par les tortures et les 433 déchirements intolérables des ongles de fer sous lesquels certains trouvèrent une terrible fin de leur vie. [2] Mais d'autres encore sortirent de la lutte d'une façon différente : l'un était poussé de force et approché des sacrifices souillés et impurs, et on le renvoyait comme s'il avait sacrifié quoiqu'il se fût abstenu ; l'autre ne s'en était même pas approché du tout et n'avait rien touché de souillé ; des gens disaient qu'il avait sacrifié, il supportait en silence celte dénonciation calomnieuse et s'en allait; un autre était enlevé à moitié mort, on le jetait comme s'il était déjà un cadavre et [3] il gisait par terre, puis quoiqu'un le traînait de nouveau par les pieds à travers un long espace et il était compté parmi ceux qui avaient sacrifié ; tel criait et attestait à haute voix son refus de sacrifier ; un autre clamait qu'il était chrétien et qu'il se faisait gloire de confesser ce nom emprunté au Sauveur ; un autre affirmait avec force qu'il n'avait pas sacrifié et ne sacrifierait pas ; [4] cependant, même ceux-là étaient frappés à tour de bras et réduits au silence par une escouade de soldats placés dans ce but; on leur meurtrissait le visage et les joues, puis on les jetait dehors de force, tant les ennemis de la religion estimaient que, par tous les moyens, il fallait paraître avoir abouti.
Mais cela ne leur roussissait pas avec les saints martyrs. Pour le récit exact de ces événements quelle parole pourrait nous suffire ?