CHAPITRE XV : CE QUI ARRIVA A CEUX DU DEHORS
[1] Pendant tout le temps des dix années de la persécution, il n'y eut pour eux aucune interruption dans les hostilités et la guerre civile. Les mers n'étaient plus navigables et il n'était pas loisible à ceux qui débarquaient, d'où qu'ils vinssent, de ne pas être soumis à toutes les tortures; étendus sur des chevalets ils avaient les flancs déchirés; au milieu de supplices de toutes sortes, on leur demandait s'ils ne venaient pas du parti ennemi; enfin on les mettait en croix, ou bien 493 on leur infligeait la peinedu feu. [2] Ce n'était en outre que fabrications de boucliers, de traits et de lances et préparatifs d'armements de guerre, de trirèmes et d'engins pour combattre sur mer; en tous lieux on n'entendait que cela et tout le monde n'était préoccupé chaque jour que d'attendre une incursion des ennemis. Ensuite la famine et la peste s'abattirent sur eux ; nous en raconterons ce qu'il faut en temps utile.1
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Du premier édit de Dioclétien (24 février 303) à l'édit de Milan (mars 313), il y a dix ans ; mais la persécution a subi des interruptions, par exemple dans la seconde moitié de 305 pour l'obédience de Maximin Daïa; de plus, elle est virtuellement terminée en 300 par l'usurpation de Maxence pour l'Occident, et,, pour l'Orient, en 311, par l'édit de Galère. ↩