CHAPITRE XXXVII : LES ÉVANGÉLISTES QUI SE DISTINGUAIENT ALORS
[1] Parmi ceux qui florissaient en ce temps était Quadratus. On dit qu'il fut honoré ainsi que les filles de Philippe du don de prophétie. Beaucoup d'autres aussi furent alors célèbres : ils avaient le premier rang dans la succession des apôtres. Disciples merveilleux de tels maîtres, ils bâtissaient sur les fondements des églises, que ceux-ci avaient établis en chaque pays ; ils développaient et étendaient la prédication de l'évangile et ils répandaient au loin par toute la terre les germes sauveurs du royaume des cieux. [2] Beaucoup en effet des disciples d'alors sentaient leur âme touchée par le Verbe divin, d'un violent amour pour la philosophie. Ils commençaient par accomplir le conseil du Sauveur. Ils distribuaient leurs biens aux pauvres. Puis, ils quittaient leur patrie et allaient remplir la mission d'évangélistes. A ceux qui n'avaient encore rien entendu de l'enseignement de la foi, ils allaient à l'envi prêcher et transmettre le livre des divins évangiles.1 [3] Ils se contentaient de jeter les bases de la foi chez les peuples étrangers, y établissaient des pasteurs et leur abandonnaient le soin de ceux qu'ils venaient d'amener à croire. Ensuite, ils par- 349 talent vers d'autres contrées et d'autres nations avec la grâce et le secours de Dieu ; car les nombreuses et merveilleuses puissances de l'Esprit divin agissaient en eux encore en ce temps. Aussi dès la première nou,- velle, les foules se groupaient et recevaient avec empressement dans l'âme la religion du créateur de l'univers. [4] Il nous est impossible d'énumérer et de citer par leur nom tous ceux qui, lors de la première succession des apôtres, devinrent les pasteurs ou les évangélistes des diverses églises du monde. Nous ne pouvons guère mentionner et transcrire ici que les noms de ceux qui ont transmis jusqu'à nous dans leurs mémoires la tradition de l'enseignement apostolique.
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δυνάμεις ἐνήργουν : voy. H. WEINEL, Die Wirkungen des Geistes und der Geister im nachaposiolischen Zeitalter bis auf Irenaeus ; Fribourg-en-Brisgau, 1899. ↩