CHAPITRE V : LES ÉVÊQUES DE JÉRUSALEM DEPUIS LE SAUVEUR JUSQU'A CETTE ÉPOQUE
[1] Quant aux évêques de Jérusalem, je n'ai trouvé conservées nulle part les dates qui les concernent ; on raconte seulement qu'ils ont siégé très peu de temps. [2] J'ai lu toutefois que, jusqu'au siège des Juifs sous Hadrien, il y avait eu là quinze successions d'évêques. On dit qu'ils étaient tous hébreux de vieille roche et qu'ils avaient reçu d'une âme sincère la connaissance du Christ. Aussi, dès ce temps-là, des gens compétents pour se prononcer en pareille question déclarèrent qu'ils étaient dignes de la charge épiscopale. D'ailleurs, l'Église de Jérusalem était alors composée uniquement d'Hébreux fidèles. Il en fut ainsi depuis les apôtres, jusqu'au siège que subirent les Juifs révoltés 377 de nouveau contre Rome et où ils furent détruits en de terribles combats.
[3] Comme les évêques de la circoncision prennent fin à cette époque, il est peut-être nécessaire d'en donner ici la liste depuis le premier. Le premier fut donc Jacques, le frère du Seigneur ; le second après lui, Siméon ; le troisième, Juste; Zacchée, le quatrième; le cinquième, Tobie ; le sixième, Benjamin ; Jean, le septième ; le huitième, Matthias ; le neuvième, Philippe, le dixième, Sénèque ; le onzième, Juste; Lévi, le douzième; Ephrem, le treizième; le quatorzième, Josèphe ; enfin le quinzième, Judas.1 [4] Tels furent les évoques de la ville de Jérusalem depuis les apôtres jusque au temps dont il est question présentement ; ils appartenaient tous à la circoncision.
[5] Le règne [d'Hadrien] en était alors à la douzième année [128-129], Xystus avait accompli la dixième de son épiscopat à Rome et Télesphore lui succédait ; il était le septième depuis les apôtres. Un an et quelques mois plus tard, Eumène obtint la première dignité dans l'Église d'Alexandrie ; il venait ainsi au sixième rang de succession ; son prédécesseur avait duré onze ans.
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Sur celte liste, voy. L. DUCHESNE, Origines chrétiennes (autographie, 2e éd.), p. 125. ↩