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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) De virginitate Traité de la virginité

41.

Pourquoi donc Dieu l'a-t-il permis aux Juifs? pour les empêcher de souiller leurs maisons par l'effusion du sang, et par le meurtre : ne valait-il pas mieux les autoriser, convenez-en, à éloigner une épouse devenue odieuse, que d'exposer celle-ci à être égorgée? car, sans le divorce , ils n'eussent pas reculé devant ce crime; c'est pourquoi le Seigneur leur dit par la bouche de Moïse : Si votre épouse vous est odieuse, renvoyez-la. (Deuter. XXIV, 4.) Mais quand il s'adresse par le grand Apôtre à des chrétiens auxquels l'Évangile interdit toute parole d'aigreur et de colère, il prescrit le célibat au mari qui se sépare de sa femme. (I Cor. VII, 11.) Comprenez donc combien le joug du mariage est dur et pesant: il enchaîne les deux époux l'un à l'autre par les mille inquiétudes du ménage, et surtout par une dépendance qui est un véritable esclavage. Sans doute Dieu a dit que l'homme commanderait à la femme (Gen. III, 16); mais tout maître qu'il est, il devient à son tour, par une étrange vicissitude , l'esclave de sa femme. Voyez-vous ces esclaves fugitifs qu'une même chaîne rive étroitement ? ils ne peuvent faire que quelques pas, parce que leurs mouvements sont subordonnés les uns aux autres. C'est ainsi que le mariage lie forcément les deux époux, et ajoute au poids de leurs chagrins personnels celui des fers qui les enchaînent l'un à l'autre, et qui donnent à chacun d'eux pouvoir et autorité sur l'autre.

Paraissez donc, ô vous que l'amorce du plaisir entraîne à tout braver ! Des haines mutuelles et des querelles incessantes, voilà donc les voluptés du mariage. Ah ! s'il en existait quelqu'une, cette nécessité seule de se supporter l'un l'autre avec tous ses défauts , suffirait pour la détruire entièrement. C'est pourquoi l'Apôtre a cherché d'abord à modérer en nous le désir du mariage, en ne le, présentant que comme un moyen d'éviter le vice, et de réprimer la concupiscence. Mais parce que ce motif fait peu d'impression sur la plupart des hommes, il en produit un autre bien plus grave, en sorte qu'il les amène à s'écrier : Il vaut mieux ne pas se marier. (Matth. XIX, 40.) Que dit-il donc? nul des époux n'est maître de sa personne. Et ici ce n'est point une exhortation, ni un conseil, mais un ordre formel et précis. Et en effet il nous est loisible de ne point nous engager dans le mariage, mais- si nous le contractons, il faut bon gré, mal gré , que nous en subissions la dure servitude: toute plainte nous est même justement interdite, parce qu'en agissant, nous avions conscience de notre action, et que nous n'avons embrassé cet état qu'avec une entière liberté et une pleine connaissance de ses lois et de ses obligations.

Cependant l'Apôtre ne néglige point, comme pour épuiser la question du mariage, d'in' truire les époux dont l'une des parties serait encore infidèle, et il adresse ensuite aux es. clavés quelques paroles de consolation : il leur rappelle que la servitude du corps ne saurait dégrader en eux la noblesse de l'âme, et puis il aborde enfin le sujet de la virginité. C'est son sujet de prédilection qu'il produit au grand jour après l'avoir longtemps conçu et médité. Nous avons même déjà observé qu'en parlant du mariage, il n'a pas laissé d'effleurer la virginité et d'en faire indirectement l'éloge. Il préparait ainsi les Corinthiens à recevoir ses instructions avec plus de bienveillance, et dès qu'il les voit heureusement disposés, il entre hardiment en matière. Quant aux esclaves, il leur rappelle d'abord : Qu'ayant été achetés d'un grand prix par Jésus-Christ, ils doivent pas se rendre esclaves des hommes (I Cor. VII, 23); et parce que ces paroles ont réveillé en tous le souvenir des bienfaits du Seigneur et la pensée du ciel, il ajoute incontinent : A l'égard de la virginité, je n'ai reçu de Dieu aucun commandement; mais voici le conseil que je donne, comme ayant reçu du Seigneur la grâce d'être son fidèle ministre. (I Cor. VII, 25.) Mais le même apôtre n'avait également reçu aucun commandement au su jet des époux dont l'une des parties était encore infidèle, et voyez néanmoins comme il leur parle en maître et en législateur : Ce n'est pas le Seigneur, mais c'est moi qui dis que si un mari fidèle a une femme qui soit infidèle, et qu'elle consente à demeurer avec, lui, il ne doit pas la quitter. (Ibid. V, 41) Pourquoi donc ne s'exprime-t-il pas avec ce même ton d'autorité en parlant de la virginité? C'est que Jésus-Christ qui a introduit dans son Eglise le saint état de la virginité, n'a pas voulu en faire un précepte rigoureux. Que celui, dit-il, qui peut entendre, entende. (Matth. XIX, 12.) Or, cette parole prouve que cet état est laissé au choix et à la volonté de l'homme; aussi l'Apôtre ne se cite-t-il lui-même en exemple que sous le rapport, de la chasteté: Je voudrais, dit-il, que vous fussiez tous en l'état où je suis moi-même. Et encore : Je dis aux personnes qui ne sont pas mariées, ou qui son veuves, qu'il leur est bon de demeurer dans cd état, comme moi. (I Cor. VII, 7, 8.) Mais s'agit-il de porter les Corinthiens à embrasser l'état de virginité, il ne se propose plus comme modèle; son silence et sa modestie à cet égard sont d'un homme qui né veut pas se vanter de posséder cet avantage. Je n'ai pas de précepte à donner, dit-il, ce n'est donc ici qu'un simple conseil. Mais combien ne gagne-t-il pas la bienveillance des Corinthiens, en leur laissant ainsi toute la liberté, non moins que le mérite d'un choix volontaire !

Et en effet, qui dit virginité, dit une lutte rude et pénible. Aussi l'Apôtre a-t-il soin d'éviter tout d'abord une exhortation directe et précise; et il ne nous présente cet état que comme pleinement volontaire. Mais après avoir ainsi rassuré et préparé les esprits, il n'hésite plus à nous le proposer fortement. La virginité, nous dit-il, réveille en vous l'idée de travaux, de fatigues et de combats; mais rassurez-vous, elle n'est ni de précepte, ni de nécessité. Elle ne s'impose point à notre volonté, et si elle réserve à ceux qui la choisissent librement de magnifiques récompenses et de glorieuses couronnes, elle ne menace d'aucun châtiment ceux qui s'en éloignent et qui la repoussent. Tel est le langage de l'Apôtre, et ce langage est d'autant plus modeste et plus gracieux qu'il semble moins lui appartenir qu'à Jésus-Christ lui-même. Car il ne dit point, au sujet de la virginité : je ne fais pas de commandement, mais : je n'ai pas reçu de précepte. Oui, si je ne vous parlais que comme homme, vous seriez en droit de récuser mes paroles, mais puisque je vous parle au nom du Seigneur, vous pouvez me croire en toute assurance. Sans doute, je ne saurais établir une loi, ni un précepte; du moins je puis vous donner un conseil de frère et d'ami, comme ayant reçu du Seigneur la grâce d'être son fidèle ministre. Mais qui n'admirerait la prudence consommée de saint Paul? placé entre ces deux exigences opposées, ou de se louer lui-même pour autoriser sa parole, ou de ne donner qu'un simple et modeste conseil, comme étant lui-même étranger à l'état de virginité, il tranche d'un seul mot cette double difficulté : J'ai reçu du Seigneur, dit-il, la grâce d'être son fidèle ministre : parole qui est tout ensemble et une louange de lui-même, et un humble aveu de sa faiblesse personnelle.

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