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Traité du Sacerdoce
17.
La direction des vierges est un emploi d’autant plus délicat, qu’elles forment la partie la plus précieuse et vraiment royale du troupeau de Jésus-Christ. Aujourd’hui une infinité de sujets remplis d’une infinité de vices ont envahi scandaleusement le choeur des chastes épouses du Christ. C’est là pour l’Eglise un sujet d’abondantes larmes. Comme il y a une grande différence entre la faute d’une jeune personne de condition libre, et celle que commettrait son esclave; ainsi ne saurions-nous comparer les fautes des vierges avec celles des veuves. Celles-ci peuvent, sans beaucoup de conséquences, se livrer à la dissipation; tantôt se déchirer entre elles par des traits de médisance, tantôt se prodiguer les flatteries; affecter des manières hardies, se montrer partout, jusque dans la place publique. La vierge a de plus grands combats à soutenir; c’est à la plus haute perfection qu’elle aspire; c’est la vie des anges qu’elle a pour mission de montrer à la terre; elle se propose de faire, quoique revêtue d’une chair mortelle, ce qui semble n’appartenir qu’aux puissances immatérielles. Dès lors les fréquentes sorties, les visites oiseuses, les conversations sans but ni raison lui sont interdites elle doit ignorer même toute parole qui sentirait l’injure ou la flatterie.
Les vierges ont besoin d’une garde sûre, d’une protection assidue; l’Ennemi de la sainteté s’attaque à elles de préférence; il les épie sans cesse, il leur tend des piéges, toujours prêt à les dévorer, si quelqu’une d’elles chancelle et tombe; les hommes aussi cherchent à les séduire ; avec ces ennemis conspire encore la fougue des sens : ainsi deux guerres (593) à soutenir à la fois, l’une qui assaille au dehors, l’autre qui jette le trouble au dedans.
Quel sujet d’alarmes pour un directeur! quel danger! et surtout quelle douleur si, ce qu’à Dieu ne plaise! quelque désordre imprévu éclate parmi elles? Si une fille qui ne sort jamais de la maison paternelle est une cause d’insomnie pour son père; si le souci qu’elle lui donne écarte le sommeil de ses paupières, tant il craint qu’elle ne soit stérile, qu’elle ne dépasse l’âge de se marier, qu’elle ne déplaise à son mari; s’il en est ainsi du père selon la chair, que faut-il penser du père spirituel qui n’a, il est vrai, aucune de ces craintes, mais qui en éprouve d’autres bien plus graves?
Il ne s’agit point ici d’offenser un mari, mais Jésus-Christ lui-même. S’il y a une stérilité à craindre, ce n’est pas celle qui s’arrête à la honte, c’est celle qui va jusqu’à la perte de l’âme; car il est dit : Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu. (Matth. III, 10.) La vierge répudiée par le céleste Epoux, n’en est pas quitte pour recevoir l’acte de répudiation et s’en aller; elle expiera sa faute par un supplice éternel. Le père selon la chair a bien des secours qui lui rendent facile la garde de sa fille : la mère, la nourrice, le nombre de ses domestiques, la sûreté de la maison le secondent beaucoup pour la surveillance et la protection de la jeune vierge. Elle n’a pas la liberté de se montrer fréquemment au dehors; et quand elle sort, rien ne l’oblige â se faire voir, l’obscurité du soir pouvant aussi bien que les murailles de sa chambre, cacher celle qui ne désire pas être vue.
En outre, elle est exempte de tout ce qui pourrait l’obliger de paraître aux regards des hommes; ni le souci de se procurer les choses dont elle a besoin, ni les atteintes portées à ses intérêts, ni aucun motif semblable ne la met dans la nécessité de se rencontrer avec des étrangers; son père la décharge de tous ces soins et mie lui laisse que celui de conserver la décence virginale dans sa conduite et dans son langage.
Au contraire, le Père spirituel n’est entouré que de circonstances qui rendent sa surveillance difficile, pour ne pas dire impossible. Il ne lui est pas permis d’avoir dans sa maison la jeune personne sur laquelle il doit veiller. Une telle cohabitation ne serait ni décente ni exempte de danger: ils pourraient se préserver eux-mêmes de tout mal, et conserver intacte leur chasteté; mais il resterait toujours le scandale causé aux âmes faibles, dont ils seraient obligés de rendre un compte non moins sévère que si des relations criminelles existaient entre eux. La cohabitation étant illicite, comment s’y prendre pour connaître les mouvements qui s’élèvent dans le coeur de la jeune personne, pour réprimer ceux qui sont déréglés, pour cultiver et développer ceux qui sont dans l’ordre et qui prennent une bonne direction. L’évêque ne peut pas même être informé avec exactitude des sorties des vierges, ni des motifs qui les appellent hors de leurs maisons. Pauvres, Comme elles sont pour la plupart, maîtresses d’elles-mêmes, obligées de pourvoir personnellement aux premiers besoins de la vie, que d’occasions de se répandre au dehors si elles voulaient faillir, que de prétextes pour échapper à la surveillance! L’évêque leur prescrira de demeurer dans leurs maisons, et pour couper court à toutes ces allées et venues, il leur fournira les choses nécessaires à leur subsistance, et les fera servir par une personne de leur sexe. Il ne leur permettra pas de se trouver aux funérailles ni aux veilles de nuit. L’astucieux serpent s,ait trop bien profiter même du prétexte des bonnes oeuvres pour distiller son venin. Il faut que la vierge chrétienne garde une clôture rigoureuse; quelquefois seulement durant toute l’année, elle pourra franchir le seuil de sa demeure, lorsque des motifs indispensables, nécessaires, l’y forceront.
On me dira: qu’est-il besoin qu’un évêque descende à tous ces détails? Qu’on sache qu’il n’est pas une partie de l’administration qui lui soit étrangère; que toutes les plaintes qui peuvent s’élever à ce sujet retombent sur lui, en sorte qu’il vaut mieux pour lui de gérer par lui-même, que de s’en remettre sur autrui. Par là, il évite des reproches auxquelles l’exposeraient des fautes commises sous son nom. De plus, en faisant tout par lui-même, il expédie facilement tout son travail. Car il est d’expérience que celui qui s’asservit à prendre l’avis de tout le monde, retire moins d’avantage du secours qu’on lui prête, que la diversité des opinions ou le peu de concert des coopérateurs ne lui cause d’ennuis et d’embarras.
Au reste il n’est pas possible de marquer en détail toutes les sollicitudes que demande le gouvernement des vierges. Quand il ne s’agirait que du discernement de celles qui doivent appartenir à l’Eglise, ce travail suffit pour rendre ce ministère très-laborieux. (594)
La juridiction est pour l’évêque une source de contrariétés sans nombre, elle lui impose un travail infini, elle est hérissée de plus de difficultés que n’en rencontrent les juges séculiers. Trouver le droit est chose difficile, ne pas le violer quand on l’a trouvé, chose plus difficile encore. C’est une oeuvre laborieuse, et j’ajouterai, périlleuse. On a vu des chrétiens faibles renoncer à la foi, à la suite de quelque affaire malheureuse dans laquelle toute protection leur avait manqué; car ceux qui ont à se plaindre d’une injustice, poursuivent d’une haine égale et l’offenseur et celui qui refuse de les défendre. Ils ne veulent avoir égard ni à la complication des affaires, ni à la difficulté des circonstances, ni à la limite assez restreinte de la puissance sacerdotale, ni à rien au monde. Juges inexorables dans leur propre cause, ils ne comprennent qu’une espèce de justification:
qu’on les délivre des maux qui les accablent. Si tu ne peux leur procurer cette délivrance, tu auras beau leur donner toutes les raisons imaginables, tu n’échapperas pas à la condamnation. Puisque j’ai parlé de protection, il y a une autre source de plaintes que je vais te découvrir.
Si chaque jour l’évêque ne va point courir de maison en maison avec plus d’assiduité que ceux qui n’ont pas autre chose à faire, il y a une infinité de gens qui s’en offensent. Non-seulement les malades, mais aussi ceux qui se portent bien veulent avoir la visite de leur évêque; encore si c’était la religion qui leur inspirât ce désir! mais non, c’est simplement un honneur, une distinction dont ils sont jaloux. Si par malheur il se trouve un riche, un homme puissant à qui il rende de plus fréquentes visites qu’aux autres dans l’intérêt même et pour le bien commun de l’Eglise, aussitôt on le flétrit des noms de flatteur et de courtisan.
Mais pourquoi parler de protections et de visites? Il ne faut qu’un simple salut pour attirer à l’évêque une masse de plaintes, au point d’en être souvent accablé et de succomber au chagrin. On lui demande compte même d’un regard. Ses actions les plus simples passent par la balance de la critique; on note le ton de sa voix, les mouvements de ses yeux, jusqu’à son sourire: comme il a souri gracieusement à un tel, comme il l’a salué à haute voix et avec un visage ouvert! Moi, à peine m’a-t-il adressé la parole, et seulement par manière d’acquit. Entré quelque part, qu’il oublie de porter les yeux à la ronde, et de saluer tout le monde l’un après l’autre, é’est un homme qui ne sait pas vivre. Qui donc, à moins d’une force extraordinaire, pourra suffire contre tant d’accusateurs, soit pour prévenir toutes leurs attaques, soit pour les repousser victorieusement? Il faudrait qu’un évêque n’eût même pas d’accusateurs; que si cela n’est pas possible, il faut qu’il puisse réduire à néant les accusations; et cela n’est pas facile encore! car combien de gens se plaisent à dire du mal à tort et à travers et sans le moindre fondement! il doit alors braver courageusement des bruits mensongers, et autant que possible ne pas s’en émouvoir. On supporte plus facilement un reproche que l’on a mérité, parce que la conscience, le plus formidable des accusateurs, l’avait déjà fait, et avec encore plus de sévérité; mais quand l’accusation est sans fondement, on se laisse emporter par un premier mouvement de colère auquel succède bientôt le découragement et l’abattement, à moins qu’un long exercice de patience n’ait accoutumé l’âme à s’élever au-dessus de la vaine opinion des hommes. Quant à recevoir tous les traits que peut lancer la calomnie sans rien perdre de son calme et de son sang-froid, c’est une chose bien difficile, on pourrait même dire impossible.
Parlerai-je de tout ce qu’il en coûte à un évêque, quand il se trouve réduit à l’affligeante nécessité de retrancher quelqu’un de la communion de l’Eglise ? Encore si dans ce cas l’on n’avait à déplorer que la douleur de l’évêque; mais quel affreux malheur! et combien l’on doit craindre que le coupable, exaspéré par une punition trop sévère, ne soit poussé à l’extrémité dont parle l’apôtre saint Paul, et qu’il ne soit accablé par l’excès de sa tristesse. (II Cor. II, 7.)
La plus grande prudence est donc ici nécessaire de peur que le mal n’empire par l’effet du remède destina à le guérir. Toutes les fautes commises après retombent sur le médecin ignorant qui n’a pas bien connu la blessure, et qui a enfoncé le fer trop avant. De quelle frayeur un évêque ne doit-il pas être saisi, lorsqu’il pense qu’il aura à rendre compte, non-seulement de ses propres péchés, mais de tous ceux de son peuple? Que si nos seules offenses suffisent pour nous glacer d’épouvante, et nous ôter l’espoir d’échapper au châtiment éternel, (595), à quoi doit s’attendre celui qui aura à se défendre sur tant de chefs d’accusation. Ecoute saint Paul, ou plutôt Jésus-Christ, parlant par la bouche de son apôtre: Obéissez à vos supérieurs, et soyez-leur soumis, parce qu’ils veillent sur vos âmes, comme devant en rendre compte. (Hebr. XIII, 17.) N’y a-t-il pas dans cette menace de quoi se pénétrer de la plus vive frayeur? Pour moi, je le suis au delà de toute expression.
Je conclus qu’il n’y a personne, quelque dur, quelque difficile à persuader qu’il puisse être, qui ne demeure à présent convaincu qu’en refusant l’épiscopat, j’ai agi, non par orgueil ni par présomption, mais par la crainte de hasarder mon salut dans un aussi grave ministère. (596)
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Treatise concerning the christian priesthood
17.
But in the care of virgins, the fear is greater in proportion as the possession is more precious, and this flock is of a nobler character than the others. Already, indeed, even into the band of these holy ones, an infinite number of women have rushed full of innumerable bad qualities; and in this case our grief is greater than in the other; for there is just the same difference between a virgin and a widow going astray, as between a free-born damsel and her handmaid. With widows, indeed, it has become a common practice to trifle, and to rail at one another, to flatter or to be impudent, to appear everywhere in public, and to perambulate the market-place. But the virgin has striven for nobler aims, and eagerly sought the highest kind of philosophy, 1 and professes to exhibit upon earth the life which angels lead, and while yet in the flesh proposes to do deeds which belong to the incorporeal powers. Moreover, she ought not to make numerous or unnecessary journeys, neither is it permissible for her to utter idle and random words; and as for abuse and flattery, she should not even know them by name. On this account she needs the most careful guardianship, and the greater assistance. For the enemy of holiness is always surprising and lying in wait for these persons, ready to devour any one of them if she should slip and fall; many men also there are who lay snares for them; and besides all these things there is the passionateness of their own human nature, so that, speaking generally, the virgin has to equip herself for a twofold war, one which attacks her from without, and the other which presses upon her from within. For these reasons he who has the superintendence of virgins suffers great alarm, and the danger and distress is yet greater, should any of the things which are contrary to his wishes occur, which God forbid. For if a daughter kept in seclusion is a cause of sleeplessness to her father, his anxiety about her depriving him of sleep, where the fear is so great lest she should be childless, or pass the flower of her age (unmarried), or be hated (by her husband), 2 what will he suffer whose anxiety is not concerned with any of these things, but others far greater? For in this case it is not a man who is rejected, but Christ Himself, nor is this barrenness the subject merely of reproach, but the evil ends in the destruction of the soul; "for every tree," it is said, "which bringeth not forth good fruit, is hewn down and cast into the fire." 3 And for one who has been repudiated by the divine Bridegroom, it is not sufficient to receive a certificate of divorce and so to depart, but she has to pay the penalty of everlasting punishment. Moreover, a father according to the flesh has many things which make the custody of his daughter easy; for the mother, and nurse, and a multitude of handmaids share in helping the parent to keep the maiden safe. For neither is she permitted to be perpetually hurrying into the market-place, nor when she does go there is she compelled to show herself to any of the passers-by, the evening darkness concealing one who does not wish to be seen no less than the walls of the house. And apart from these things, she is relieved from every cause which might otherwise compel her to meet the gaze of men; for no anxiety about the necessaries of life, no menaces of oppressors, nor anything of that kind reduces her to this unfortunate necessity, her father acting in her stead in all these matters; while she herself has only one anxiety, which is to avoid doing or saying anything unworthy the modest conduct which becomes her. But in the other case there are many things which make the custody of the virgin difficult, or rather impossible for the father; for he could not have her in his house with himself, as dwelling together in that way would be neither seemly nor safe. For even if they themselves should suffer no loss, but continue to preserve their innocence unsullied, they would have to give an account for the souls which they have offended, just as much as if they happened to sin with one another. And it being impossible for them to live together, it is not easy to understand the movements of the character, and to suppress the impulses which are ill regulated, or train and improve those which are better ordered and tuned. Nor is it an easy thing to interfere in her habits of walking out; for her poverty and want of a guardian does not permit him to become an exact investigator of the propriety of her conduct. For as she is compelled to manage all her affairs she has many pretexts for going out, if at least she is not inclined to be self-controlled. Now he who commands her to stay always at home ought to cut off these pretexts, providing for her independence in the necessaries of life, and giving her some woman who will see to the management of these things. He must also keep her away from funeral obsequies, and nocturnal festivals; for that artful serpent knows only too well how to scatter his poison through the medium even of good deeds. And the maiden must be fenced on every side, and rarely go out of the house during the whole year, except when she is constrained by inexorable necessity. Now if any one should say that none of these things is the proper work of a bishop to take in hand, let him be assured that the anxieties and the reasons concerning what takes place in every case have to be referred to him. And it is far more expedient that he should manage everything, and so be delivered from the complaints which he must otherwise undergo on account of the faults of others, than that he should abstain from the management, and then have to dread being called to account for things which other men have done. Moreover, he who does these things by himself, gets through them all with great ease; but he who is compelled to do it by converting every one's opinion does not get relief by being saved from working single-handed, equivalent to the trouble and turmoil which he experiences through those who oppose him and combat his decisions. However, I could not enumerate all the anxieties concerned with the care of virgins; for when they have to be entered on the list, they occasion no small trouble to him who is entrusted with this business.
Again, the judicial department of the bishop's office involves innumerable vexations, great consumption of time, and difficulties exceeding those experienced by men who sit to judge secular affairs; for it is a labor to discover exact justice, and when it is found, it is difficult to avoid destroying it. And not only loss of time and difficulty are incurred, but also no small danger. For ere now, some of the weaker brethren having plunged into business, because they have not obtained patronage have made shipwreck concerning the faith. For many of those who have suffered wrong, no less than those who have inflicted wrong, hate those who do not assist them, and they will not take into account either the intricacy of the matters in question, or the difficulty of the times, or the limits of sacerdotal authority, or anything of that kind; but they are merciless judges, recognizing only one kind of defence--release from the evils which oppress them. And he who is unable to furnish this, although he may allege innumerable excuses, will never escape their condemnation.
And talking of patronage, let me disclose another pretext for fault-finding. For if the bishop does not pay a round of visits every day, more even than the idle men about town, unspeakable offence ensues. For not only the sick, but also the whole, desire to be looked after, not that piety prompts them to this, but rather that in most cases they pretend claims to honor and distinction. And if he should ever happen to visit more constantly one of the richer and more powerful men, under the pressure of some necessity, with a view to the common benefit of the Church, he is immediately stigmatized with a character for fawning and flattery. But why do I speak of patronage and visiting? For merely from their mode of accosting persons, bishops have to endure such a load of reproaches as to be often oppressed and overwhelmed by despondency; in fact, they have also to undergo a scrutiny of the way in which they use their eyes. For the public rigorously criticize their simplest actions, taking note of the tone of their voice, the cast of their countenance, and the degree of their laughter. He laughed heartily to such a man, one will say, and accosted him with a beaming face, and a clear voice, whereas to me he addressed only a slight and passing remark. And in a large assembly, if he does not turn his eyes in every direction when he is conversing, the majority declare that his conduct is insulting.
Who, then, unless he is exceedingly strong, could cope with so many accusers, so as either to avoid being indited altogether, or, if he is indited, to escape? For he must either be without any accusers, or, if this is impossible, purge himself of the accusations which are brought against him; and if this again is not an easy matter, as some men delight in making vain and wanton charges, he must make a brave stand against the dejection produced by these complaints. He, indeed, who is justly accused, may easily tolerate the accuser, for there is no bitterer accuser than conscience; wherefore, if we are caught first by this most terrible adversary, we can readily endure the milder ones who are external to us. But he who has no evil thing upon his conscience, when he is subjected to an empty charge, is speedily excited to wrath, and easily sinks into dejection, unless he happens to have practised beforehand how to put up with the follies of the multitude. For it is utterly impossible for one who is falsely accused without cause, and condemned, to avoid feeling some vexation and annoyance at such great injustice.
And how can one speak of the distress which bishops undergo, whenever it is necessary to cut some one off from the full communion of the Church? Would indeed that the evil went no further than distress! but in fact the mischief is not trifling. For there is a fear lest the man, if he has been punished beyond what he deserves, should experience that which was spoken of by the blessed Paul and "be swallowed up by overmuch sorrow." 4 The nicest accuracy, therefore, is required in this matter also, lest what is intended to be profitable should become to him an occasion of greater damage. For whatever sins he may commit after such a method of treatment, the wrath caused by each of them must be shared by the physician who so unskillfully applied his knife to the wound. What severe punishment, then, must be expected by one who has not only to render an account of the offences which he himself has separately committed, but also incurs extreme danger on account of the sins committed by others? For if we shudder at undergoing judgment for our own misdeeds, believing that we shall not be able to escape the fire of the other world, what must one expect to suffer who has to answer for so many others? To prove the truth of this, listen to the blessed Paul, or rather not to him, but to Christ speaking in him, when he says: "Obey them that have the rule over you, and submit, for they watch for your souls as they that shall give account." 5 Can the dread of this threat be slight? It is impossible to say: but these considerations are sufficient to convince even the most incredulous and obdurate that I did not make this escape under the influence of pride or vainglory, but merely out of fear for my own safety, and consideration of the gravity of the office.
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i.e., a life of religious contemplation, not, however, as a member of a monastic community, for Chrysostom, throughout this section, appears to be speaking of the canonical or ecclesiastical virgins who were consecrated to a religious life, yet remained at home under the care of their parents (if living) or of the Church. The first notices of separate houses for women who had taken the vow of virginity occur in the middle of the 4th century. St. Ambrose mentions one at Bologna. De Virg. i. 10. St. Basil is said to have founded some (see St. Greg. Naz. Orat. 47). ↩
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Ecclus. xlii. 9. ↩
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Matt. iii. 10. ↩
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2 Cor. ii. 7. ↩
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Hebrews xiii. 17. ↩