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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) Adversus Iudaeos orationes I-XIII Discours contre les juifs
SIXIÈME DISCOURS.

4.

Mais d'autres raisons encore prouvent que c'est moins par leurs propres forces que par le courroux de Dieu et par son abandon, que les empereurs romains ont fait ce qu'ils ont fait : car si votre désastre était l'ouvrage des hommes, votre dégradation aurait dû s'arrêter là, et ne pas aller plus avant. En effet, je suppose avec vous que ce sont les hommes qui ont abattu vos murailles, ruiné votre ville, renversé votre autel, sont-ce donc aussi les hommes qui ont fait taire les prophètes, qui vous ont ravi la grâce de l'Esprit-Saint, qui vous ont dépouillé d'autres privilèges augustes, par exemple, des oracles qui sortaient du propitiatoire, de la vertu particulière de l'onction, des signes que donnaient les ornements du souverain pontife ? Car si quelques institutions de la religion judaïque avaient pour auteurs de simples mortels, le plus grand nombre et les plus respectables venaient de Dieu même. Je m'explique. Dieu avait permis qu'on lui fit des sacrifices : l'autel, le bois, le glaive, le prêtre, étaient l'oeuvre de l'homme, mais le feu qui devait briller dans le sanctuaire et consumer les victimes, avait une origine céleste. Non, ce n'était pas l'homme qui faisait descendre le feu dans le temple., mais une flamme envoyée du ciel venait achever le sacrifice; et lorsqu'il fallait être instruit de quelque événement futur, une voix, sortie du propitiatoire et du milieu des chérubins, se faisait entendre pour annoncer l'avenir. Les pierres précieuses, que le souverain pontife portait sur sa poitrine, étaient aussi un présage, un signe de l'avenir, lorsqu'elles jetaient un certain éclat ; de plus, quand il fallait consacrer un pontife, la grâce de l'Esprit-Saint venait pénétrer l'huile qui servait à la consécration. Les prophètes n'étaient que les ministres de la vertu merveilleuse communiquée à l'huile . qui consacrait les prêtres; souvent même un nuage et une fumée remplissaient tout le sanctuaire. Afin donc que les Juifs ne ferment pas les yeux à la vérité, afin qu'ils n'attribuent pas aux hommes leur entière destruction, non-seulement le Seigneur a permis la ruine totale de leur ville et de leur temple, il a fait encore disparaître ces prodiges qui ne pouvaient venir que du ciel: la flamme qui consumait la victime, la voix qui se faisait entendre du propitiatoire, l'éclat dont brillait la poitrine du grand prêtre, et tous les autres de même nature. Ainsi lorsque les Juifs vous diront : Ce sont les hommes qui nous ont fait la guerre, ce sont les hommes qui ont ruiné notre puissance; répondez-leur : Les hommes ne vous auraient jamais fait la guerre si Dieu ne l'eût permis, Ce sont les hommes qui ont renversé vos murailles, à la bonne heure; mais sont-ce les hommes qui ont empêché la flamme de descendre d'en-haut, qui ont étouffé la voix qui partait du propitiatoire, qui ont éteint l'éclat dont brillait la poitrine du souverain pontife, qui ont arrêté l'effet de l'onction sacerdotale ? en un mot, sont-ce les hommes qui vous ont ravi tous vos autres privilèges ? n'est-ce pas Dieu qui les a fait cesser? la chose n'est-elle pas évidente ? Et pourquoi les a-t-il fait cesser? n'est-il pas manifeste que c'est parce qu'il vous haïssait, parce qu'il vous avait rejetés absolument ? Non, disent-ils ; mais comme nous n'avons plus notre ville principale, voilà pourquoi nous ne jouissons plus de nos privilèges. Et pourquoi n'avez-vous plus votre ville principale? n'est-ce point parce que Dieu vous a abandonnés ?

Ou plutôt, afin de confondre encore davantage leur impudence, et de leur fermer 338) entièrenient la bouche, prouvons par les divines Ecritures, que ce n'est pas la destruction du temple qui a fait cesser les prophéties, mais le courroux de Dieu, plus irrité contre les Juifs pour les fureurs exercées contre le Christ que pour l'adoration du veau d'or; car enfin lorsque Moïse prophétisait, il n'y avait ni temple ni autel, et quoique les Juifs commissent sans cesse mille impiétés, le don des prophéties ne cessa point; mais sans parler de ce grand homme, de cette âme courageuse, on vit alors paraître soixante-dix prophètes. Ce n'est pas tout : lorsque les Juifs eurent un temple et toutes les cérémonies du culte, et, qu'ensuite ce temple fut brûlé et toutes les cérémonies interrompues, Daniel et Ezéchiel transportés à Babylone, sans voir le Saint des saints, sans être près de l'autel, dans un pays de barbares, au milieu d'hommes impurs et sacrilèges , étaient remplis de l'Esprit de Dieu; ils annonçaient l'avenir, ils publiaient des événements et en plus grand nombre et beaucoup plus extraordinaires, ils avaient enfin toutes les visions divines dont ils pouvaient être favorisés. Pourquoi donc n'avez-vous plus de prophètes? n'est-il pas clair que c'est parce que le Seigneur vous a rejetés? Et pourquoi vous a-t-il rejetés ? n'est-il pas évident que c'est à cause de Celui que vous avez crucifié, à cause des attentats horribles que vous avez commis contre le Christ? Et qu'est-ce qui le prouve, direz-vous?- C'est qu'auparavant, malgré vos impiétés, vous jouissiez de tous vos privilèges les plus augustes; et que, depuis que vous avez crucifié Jésus, quoique votre conduite paraisse plus régulière, loin de jouir de ces mêmes privilèges, vous subissez même des peines plus rigoureuses que par le passé.

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Discours contre les juifs

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