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Works John Chrysostom (344-407) Adversus Iudaeos orationes I-XIII Discours contre les juifs
HUITIÈME DISCOURS.

7.

Voilà ce que, chaque jour, disent et la raison qui aiguillonne et la conscience qui flagelle. Qu'est-ce donc que cette santé que vous achetez au prix de la paix de votre conscience troublée par tant de voix accusatrices? Essayez cependant de résister à l'entraînement, repoussez ces charlatans avec leurs enchantements et les amulettes qu'ils veulent attacher sur votre corps, mettez-les à la porte de votre maison ignominieusement , et vous éprouverez le même soulagement intérieur que si une rosée spirituelle, tombant de votre conscience, rafraîchissait tout votre être. Fussiez-vous dévoré de tous les feux de la fièvre la plus intense il n'y a pas de rosée, pas de fraîcheur qui puisse procurer un adoucissement comparable à celui qu'éprouverait votre âme. Ce criminel enchantement, à peine y aviez-vous consenti, qu'il vous a rendu, quoique bien portant, plus malheureux qu'un homme tourmenté de la fièvre, par le souvenir de votre péché et le remords de votre conscience; au contraire, chassez ces misérables séducteurs, et fussiez-vous en proie à la fièvre la plus violente et aux maladies les plus incurables, vous éprouverez plus de bonheur que ne peut en donner la santé la plus parfaite, votre raison sera satisfaite, votre coeur bondira de joie et d'allégresse, votre conscience, contente de vous, vous applaudira et vous dira : Bien ! Courage ! mortel généreux, serviteur de Jésus-Christ, homme fidèle, athlète de la piété, vous avez préféré mourir dans la douleur, plutôt que de trahir la piété due au Seigneur; c'est pourquoi vous serez placé avec les martyrs au grand jour des récompenses. Les martyrs se sont livrés à la flagellation et aux tortures pour être élevés en gloire : et vous, de même, vous avez mieux aimé souffrir tous les supplices et tous les tourments de votre fièvre et de vos plaies que de vous prêter à des enchantements criminels, à des artifices coupables, et, soutenu, fortifié par les mêmes espérances éternelles que les martyrs, vous ne sentirez même pas vos douleurs passagères.

Si votre fièvre d'aujourd'hui ne vous enlève pas, une autre vous enlèvera bon gré mal gré, et si nous ne mourons pas maintenant, nous mourrons plus tard. Nous avons reçu en partage ce corps périssable, non pour que nous devenions impies à l'occasion de ses souffrances, mais au contraire, pour que nous usions de ses souffrances en faveur de la piété et de la vertu. Cette corruptibilité et cette mortalité même du corps, si nous sommes vigilants, sera pour nous une matière de gloire et nous donnera une grande assurance au jour du jugement et même dans la vie présente. Car, si vous fermez aux enchanteurs la porte de votre maison, tous ceux qui l'apprendront vous loueront, vous admireront et se diront les uns aux autres : Un tel, malgré les infirmités et les douleurs dont il était accablé, n'a pas consenti à user d'enchantements magiques, il a résisté à toutes les instances de ceux qui l'y portaient par une infinité d'exhortations, d'avis et de conseils, il a répondu: mieux vaut mourir en cet état que de trahir ma religion. Et ceux qui entendront raconter ce trait de courage éclateront en nombreux applaudissements, ils seront tous frappés d'admiration et glorifieront Dieu. Quelles statues seraient aussi honorables pour vous que ces éloges? quelles images aussi glorieuses ? quels honneurs aussi éclatants ! Tous vous loueront, tous vous proclameront bienheureux et vous couronneront; eux-mêmes à votre exemple deviendront meilleurs, ils se feront, à leur tour, les émules et les imitateurs de votre courage; et chaque fois que votre conduite sera imitée par quelqu'un de vos frères, vous en recevrez la récompense, vous qui aurez provoqué et stimulé son zèle et son émulation.

Non-seulement on vous louera de vos bonnes actions, mais vous obtiendrez encore la prompte guérison de votre maladie, parce que votre résolution généreuse elle-même vous attirera de plus en plus la bienveillance de Dieu, et que tous les saints, dans la joie unanime que leur inspirera votre courage, adresseront du fond de leurs coeurs d'ardentes prières au Seigneur. Si tels sont, dès ici-bas, les prix accordés à ce courage, quelles couronnes recevrez-vous là-haut, lorsqu'en présence des anges et des archanges, Jésus-Christ viendra, et vous prenant par la main, vous présentera à la cour céleste, en prononçant ces paroles que tous entendront Cet homme était consumé par la fièvre, beaucoup l'engageaient à demander sa guérison à mes ennemis, mais par respect pour mon nom et dans la crainte de m'offenser, il a repoussé, il a rejeté avec indignation ces mauvais conseils, il n'a pas voulu devoir sa guérison à de tels moyens, et il a mieux aimé mourir de sa maladie, que de trahir son amour pour moi. Si, en effet, Jésus-Christ accueille avec tant de bienveillance ceux qui lui ont donné à boire, qui, l’ont revêtu et qui l'ont nourri, à bien plus forte raison en usera-t-il de même à l'égard de ceux qui ont supporté courageusement la fièvre à cause de lui. Donner du pain ou un vêtement n'est pas une action aussi difficile que de supporter une longue maladie ; or, plus grande est la peine, plus éclatante aussi sera la couronne.

Méditez cette exhortation, que vous soyez malades ou en bonne santé, faites-en le sujet de vos conversations; et si, quelque jour, vous êtes tourmentés par une fièvre qui vous paraisse insupportable , dites-vous à vous-mêmes : Mais quoi ? si une accusation était portée contre nous, que l'on nous conduisît au tribunal, pour nous suspendre au chevalet et nous déchirer les côtés, ne serions-nous pas obligés d'endurer ce supplice bon gré mal gré , et cela sans profit et sans récompense ? Raisonnons aussi maintenant de la sorte; ayons devant les yeux la récompense réservée à la patience, cette récompense assez grande pour relever le courage abattu.— Mais la fièvre est désagréable.— Eh bien ! opposez lui le feu de l'enfer que vous éviterez certainement, si vous voulez supporter cette fièvre avec patience. Rappelez-vous combien ont souffert les apôtres; rappelez-vous les justes constamment plongés dans les afflictions; rappelez-vous le bienheureux Timothée, que ses; infirmités ne laissèrent pas respirer un instant, mais qui eut la maladie pour compagne inséparable. C'est ce que Paul nous apprend, quand il dit : Use d'un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes défaillances. (I Tim. V, 23.) Si ce juste, ce saint, ce grand évêque, qui ressuscitait les morts et chassait les démons, qui guérissait dans les autres une infinité de maladies, a souffert de si grands maux, quelle excuse aurez-vous à présenter, vous qui vous troublez et vous affligez pouf une maladie passagère? N'avez-vous pas entendu ce que dit l'Ecriture : Le Seigneur châtie celui qu'il aime, et il flagelle tous ceux qu'il reçoit parmi ses enfants? (Héb. XII, 6.) Combien ont désiré la couronne du martyre ! La couronne parfaite du martyre est là. Recevoir l'ordre de sacrifier aux faux dieux, puis préférer mourir plutôt que de sacrifier, ce n'est pas là seulement ce qui fait le martyr, ce qui donne encore droit à ce rang, c'est d'accepter volontairement pour Jésus-Christ un état quel qu'il soit, pouvant conduire à la mort.

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Discours contre les juifs

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