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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

9.

« Si donc, lorsque vous présentez votre don à l’autel, vous vous souvenez que votre frère a quelque chose contre vous (23); laissez-là votre don devant l’autel, et allez vous réconcilier auparavant avec votre frère, et puis vous reviendrez offrir votre don (24). »

O admirable bonté de Dieu ! ô amour qui surpasse toutes nos pensées t il méprise sa propre gloire, lorsqu’il s’agit d’établir la charité que nous devons avoir les uns pour les autres. Ne voit-on pas clairement que ces menaces qu’il vient de faire, ne viennent point ou d’aversion, ou de quelque rigueur excessive, mais de l’extrême amour qu’il a pour les hommes? Car que peut-il y avoir de plus tendre et de plus charitable que ces paroles? Qu’on interrompe, dit-il, le culte qu’on me rend, et le sacrifice qu’on m’offre, parce que la réconciliation entre les frères est. le sacrifice le plus agréable qu’on puisse m’offrir. C’est pourquoi il ne dit point: Après que vous aurez offert le sacrifice, ou avant que vous l’offriez, mais lors même que vous avez commencé à l’offrir. Il renvoie celui qui le lui offre se réconcilier avec son frère. Il ne dit point qu’on remporte le présent, ou qu’on prévienne ce sacrifice , mais que lors même qu’il est déjà commencé, on aille trouver son frère pour rentrer en grâce avec lui.

Il me semble qu’il avait deux raisons de nous faire ce précepte; la première pour nous marquer combien il estimait la charité; que c’était le sacrifice le plus agréable qu’on lui pût faire, et que sans elle il ne recevait point les autres. La seconde pour obliger indispensablement les hommes de se réconcilier ensemble. Car celui à qui l’on ordonne de ne point achever son sacrifice qu’il ne se soit réconcilié; quand il ne le ferait pas par un mouvement de charité, il le ferait au moins pour pouvoir offrir son sacrifice, et ainsi il se hâtent de satisfaire son frère qui a quelque ressentiment contre lui. C’est pourquoi Jésus-Christ s’applique à rapporter toutes ces circonstances, afin d’étonner davantage. Car il ne se contente pas de dire: « Laissez là. votre présent, » mais il ajoute, « devant l’autel,» afin de frapper l’esprit par. la sainteté du lieu. Et « allez auparavant, » dit-il, « vous réconcilier, et puis vous viendrez offrir votre présent, » marquant par toutes ces circonstances que cette table sainte ne souffre point ceux qui ont quelque inimitié.

Que ceux qui ont part aux sacrés mystères, et qui, ayant quelque inimitié et quelque aversion dans le coeur, osent approcher de la sainte communion, écoutent ces redoutables paroles. Que ceux qui n’y ont point encore part, les écoutent aussi. Elles les regardent eux-mêmes, puisqu’ils offrent à Dieu des présents et des (136) sacrifices, c’est-à-dire leurs prières et leurs aumônes. Car le Prophète marque que ces deux choses tiennent lieu de sacrifice. « Le sacrifice de louanges m’honorera (Ps. XLIX, 23), » dit-il. Et au même psaume: « Immolez à Dieu un sacrifice de louanges. » (Ibid. -14.) Et ailleurs: « Que l’élévation de mes mains vous « soit agréable comme le sacrifice du soir. » (Ps. CXL, 2.) Ainsi quand vous offririez à Dieu votre prière dans cette disposition, il vaut mieux la quitter pour vous aller réconcilier et la venir offrir ensuite. Car la charité est, préférable à tout, et c’est pour elle que tout a été fait. Dieu s’est fait homme, pour établir la charité parmi les hommes. Et la fin de tous ses miracles et de toutes ses souffrances a été de nous réunir tous ensemble dans un seul corps.

Mais il faut remarquer que Jésus-Christ oblige ici celui qui a tait l’injure à s’aller réconcilier avec celui qu’il a offensé, au lieu que dans l’oraison qu’il nous a prescrite, c’est celui qui a reçu l’injure, qu’il oblige de se réconcilier avec celui dont il l’a reçue : « Remettez aux hommes ce qu’ils vous doivent, » dit-il; et il dit ici : « Si votre frère a quelque chose contre vous, allez vous réconcilier avec lui. » Il me semble néanmoins qu’il engage ici celui-là même qui a été offensé de prévenir celui qui lui a fait tort. Car il ne dit pas : Réconciliez-vous avec votre frère; mais, « soyez réconcilié »avec votre frère. Il semblerait d’abord que cela devrait s’entendre de celui qui a fait l’injure, mais en réalité cela s’entend de celui qui l’a soufferte. Si vous vous réconciliez, dit Dieu, avec votre frère, cette charité que vous lui témoignerez fera que je vous aimerai moi-même et vous mettrai en état de m’offrir votre sacrifice avec confiance. Que si vous avez peine à recevoir les avis que je vous donne, souvenez-vous que je veux bien qu’on interrompe le culte que l’on me rend, pour vous donner lieu de vous réconcilier plus tôt, et qu’une considération si puissante vous aide à vaincre votre colère.

Il est remarquable encore que Jésus-Christ ne dit pas : Lorsque vous aurez été beaucoup offensé, réconciliez-vous avec celui qui vous a offensé; mais, si votre frère a la moindre chose contre vous. Il n’ajoute point si c’est avec raison ou à tort, mais simplement : « Si votre frère a quelque chose contre vous. » Quand même ce serait avec justice, il ne faudrait pas pour cela entretenir l’inimitié. Combien Jésus-Christ avait-il de justes causes pour se mettre en colère contre nous ? Et néanmoins au lieu de nous imputer nos crimes, il s’est offert en sacrifice pour les expier.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

9.

Aber auch bei dem bisher Gesagten bleibt der Herr nicht stehen; vielmehr bringt er noch mehr und ganz andere Dinge vor, um zu zeigen, wie hoch er die Tugend der Liebe stellt. Nachdem er mit dem hohen S. 293Rate gedroht, mit dem Gerichte und der Hölle, fügt er noch andere ähnliche Dinge hinzu, indem er also spricht:

V.23: „Wenn du deine Gabe auf dem Altare darbringst, und dich dabei erinnerst, dass dein Bruder etwas wider dich hat,

V.24: so lass deine Gabe vor dem Altare liegen, geh hin, werde zuerst mit deinem Bruder versöhnt und dann komm und bring dein Opfer dar.“

O welche Güte! Welch überströmende Liebe! Der Herr setzt die ihm gebührende Ehre unserer Liebe zum Nächsten hintan! Damit beweist er, dass auch seine früheren Drohungen nicht dem Hass und der Rachsucht entsprungen sind, sondern nur seiner übergroßen Liebe zu uns. Oder was gäbe es doch Wohlwollenderes als diese seine Worte? Die mir erwiesene Anbetung, so sagt er gleichsam, mag unterbrochen werden, wenn nur deine Liebe gewahrt bleibt! Auch das ist ja ein Opfer, dass du dich mit deinem Bruder versöhnst. Darum hat er auch nicht gesagt: nachdem du dein Opfer dargebracht hast, oder: bevor du es darbringst, vielmehr schickt er dich fort zur Versöhnung mit deinem Bruder, während schon die Gabe auf dem Altare liegt und das Opfer seinen Anfang genommen hat. Weder nach vollzogenem Opfer, noch vor dessen Beginn, sondern mitten darin befiehlt er dir dorthin zu eilen! Warum befiehlt er so zu tun; aus welchem Grunde?

Folgende zwei Dinge, glaube ich, wollte der Herr damit andeuten und vorbereiten. Einmal wollte er, wie gesagt, zeigen, dass er das Gebot der Liebe für sehr wichtig erachtet, ja dass er sie für das höchste aller Opfer hält und ohne sie auch das andere nicht annimmt. Zweitens wollte er damit die unabweisbare Pflicht der Versöhnung einschärfen. Wem nämlich befohlen wird, nicht früher sein Opfer darzubringen, als bis er sich versöhnt hat, der wird sich von selbst genötigt fühlen, zu dem Beleidigten hinzueilen und seiner Feindschaft ein Ende zu machen, wenn auch nicht aus Liebe zum Nächsten, so doch, um sein Opfer nicht unvollendet stehen zu lassen. Darum hat der Herr auch alles mit solchem Nachdruck gesagt, und sucht einen solchen noch mit Drohungen und Furcht anzutreiben. S. 294Nach den Worten:„Lass deine Gabe stehen“, bricht er nicht ab, sondern fügt hinzu: „vor dem Altar1 , und gehe fort.“ Auch sagt er nicht einfachhin: „gehe fort“, sondern setzt hinzu: „zuerst, und dann komm und bring dein Opfer dar“. Durch all das zeigt er klar und deutlich, dass diejenigen nicht vor diesen Opfertisch treten dürfen, die gegenseitig Feindschaft im Herzen tragen. Habt also acht, ihr Eingeweihten, die ihr mit Feindschaften im Herzen euch nahet! Und auch die nicht Eingeweihten sollen es sich merken, denn auch auf sie beziehen sich zum Teil diese Worte. Auch sie bringen ja Geschenke und Opfergaben dar, nämlich Gebet und Almosen. Das ist ja auch ein Opfer, wie du vom Propheten hören kannst, der da spricht: „Das Opfer des Lobgebetes wird mich ehren“2 , und ein anderes Mal:„Bringe Gott das Opfer des Lobes dar“3 , und: „Die Erhebung meiner Hände4 ist mein Abendopfer“5 . Wenn du also auch bloß dein Gebet in feindseliger Seelenstimmung verrichtest, so ist es besser, vom Gebete abzulassen, dich mit deinem Bruder zu versöhnen und dann das Opfer des Gebetes darzubringen.

Aus diesem Grunde ist ja das ganze Heilswerk geschehen; darum ist auch Gott Mensch geworden und hat sein ganzes Erlösungswerk vollbracht, um uns die Versöhnung zu bringen. Hier also schickt der Herr den Beleidiger zum Beleidigten; im Gebete6 hingegen führt er den Beleidigten zum Beleidiger zur Aussöhnung. Dort sagt er nämlich: „Verzeihet den Menschen ihre Schulden“7 , hier aber: „Wenn einer etwas gegen dich hat, so gehe hin zu ihm.“ Aber auch hier scheint mir der Herr eher den Beleidigten zum Beleidiger zu senden. Er sagte ja auch nicht: Verssöhne dich mit deinem Bruder, sondern: „Werde versöhnt“; das scheint mehr für den gesagt, der Unrecht begangen hat, während das Ganze S. 295sich an den richtet, dem das Unrecht widerfahren ist. Wenn du nämlich mit jenem versöhnt wirst, will der Herr sagen, so werde auch ich, wegen der Liebe, die du jenem erwiesen, mich gnädig gegen dich zeigen, und du wirst mit aller Zuversicht dein Opfer darbringen können. Wenn du aber immer noch Groll im Herzen trägst, so bedenke, dass ich willig auf mein Recht verzichte, nur damit ihr Freunde werdet; das möge zur Beruhigung deines Zornes dienen. Auch sagte Christus nicht: Wenn dir ein großes Unrecht zugefügt worden, dann lass dich versöhnen, sondern: „Wenn jemand auch nur etwas Geringes wider dich hat“ Er fügte auch nicht hinzu: sei es mit Recht, sei es mit Unrecht, sondern sagt einfach: „Wenn jemand etwas wider dich hat.“ Denn wenn dies auch mit Recht der Fall wäre, so darfst du dennoch deine Feindschaft nicht fortsetzen. Auch Christus konnte ja uns mit vollem Recht zürnen, und trotzdem hat er sich selbst für uns dem Tode überliefert, ohne auf unsere Fehltritte zu achten.


  1. auch der Ort selbst soll ihm Schrecken einflößen ↩

  2. Ps 49,23 ↩

  3. ebd 14 ↩

  4. im Gebet ↩

  5. ebd 140,2 ↩

  6. des Vaterunsers ↩

  7. Mt 6,14 ↩

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