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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

4.

Ne disons donc point, mes frères, que ces commandements de Dieu sont au-dessus de nos forces, et impraticables. Il y a encore aujourd’hui, par la miséricorde de Dieu, plusieurs personnes qui les accomplissent. Si vous l’ignorez, je ne m’en étonne pas, puisque Eue croyait être seul, lorsque Dieu lui dit : «Je me suis réservé sept mille hommes, qui n’ont point fléchi le genou devant Baal. » (III Rois, VIII, 13.) Cet exemple doit nous convaincre qu’il y en a encore aujourd’hui qui mènent une vie apostolique, et qui imitent les premiers chrétiens, dont il est parlé dans les Actes. Si nous ne le croyons pas, ce n’est pas que cette vertu si excellente ne se trouve encore en plusieurs; mais c’est qu’elle est trop disproportionnée à notre faiblesse et à notre esprit. Nous sommes semblables en cela à un homme sujet au vin, qui ne. peut croire qu’il y en ait qui non-seulement n’en boivent point, mais qui ne boivent même de l’eau qu’avec réserve et avec mesure, comme tant d’excellents solitaires dans les déserts; ou bien nous ressemblons à un impudique qui ne peut croire qu’on puisse vivre dans le célibat, et demeurer toujours vierge; ou à un voleur qui accoutumé à ravir le bien d’autrui, ne peut comprendre comment on peut donner aux autres le sien propre. C’est ainsi que ceux qui sont déchirés tous les jours de mille soins, ne peuvent croire qu’il y en ait plusieurs qui en soient exempts, et qui vivent dans une profonde paix.

Il nous serait donc aisé de faire voir, par l’exemple de ceux dont la vie est encore aujourd’hui conforme à cette règle qui nous est prescrite dans l’Evangile, combien de chrétiens ont suivi autrefois cet excellent précepte de Jésus-Christ. Mais pour vous, mes frères, il vous suffit d’abord d’apprendre à n’être point avares, de savoir que l’aumône est une vertu très agréable à Dieu, et que vous devez faire part de vos biens aux pauvres. Ces premières pratiques de piété vous conduiront peu à peu à un plus haut degré de vertu. Commençons donc par retrancher ces magnificences superflues; contentons-nous d’une juste médiocrité, et ne pensons à acquérir du bien, que par un travail et un emploi légitime.

Nous voyons que saint Jean ne recommandait d’abord aux publicains et aux soldats, que de se contenter de leurs gages. Son zèle eût bien voulu passer plus loin, et les élever à une plus haute perfection; mais comme ces hommes n’en étaient pas encore capables, il use de condescendance et se contente de leur proposer ces avis pour ainsi dire tout élémentaires; s’il avait voulu leur donner les enseignements les plus hauts, ils n’auraient pas même tenté de suivre ceux-ci, et ils auraient peut-être encore manqué à ceux-là. C’est ainsi que nous tâchons de vous faire entrer d’abord dans les exercices les plus bas et les plus faciles de la vertu. Nous savons que l’état des parfaits qui renoncent à tout et qui ne possèdent rien, est au-dessus de (180) vos forces, et que cette haute vertu est aussi éloignée de vous, que le ciel l’est de la terre. Exerçons-nous donc au moins à pratiquer les commandements les plus faciles, et nous y trouverons la consolation et le salut de nos âmes.

Il s’est trouvé même. des philosophes grecs, qui ont fait ce que je vous dis, et qui ont quitté tout leur bien, quoique par un mouvement qui n’était pas celui qu’il fallait. Mais pour vous, je me contenterai que vous fassiez de grandes aumônes; nous arriverons bientôt à la perfection de la vertu, si nous y montons par ces degrés. Que si nous ne faisons pas même ces premiers pas, quelle excuse nous restera-t-il si, étant obligés d’être plus justes que les justes de l’ancienne loi, nous le sommes moins que les philosophes païens? Que serait-ce si, devant être des anges et des enfants de Dieu, nous ne nous conservons pas même la qualité d’hommes? Car ce n’est plus garder la douceur d’un homme, que de ravir le bien d’autrui. C’est imiter la cruauté des bêtes les plus farouches, et la passer même en quelque sorte. Les bêtes ne suivent que l’instinct que la:nature leur donne. Mais nous, après avoir été honorés de la raison, nous violons la nature même, et nous dégénérons de l’excellence de l’homme dans la bassesse des bêtes.

Considérons sérieusement, mes frères, quelle est cette haute vertu que Jésus-Christ nous propose en cet Evangile; et si nous ne pouvons pas y atteindre, efforçons-nous au moins d’y faire quelque progrès. C’est ainsi que nous nous délivrerons des supplices à venir, et que nous avançant de degré en degré, nous monterons jusqu’au comble de tous les biens que je vous souhaite, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire et l’empire, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

4.

Bilden wir uns also nicht ein, diese Vorschriften könne man nicht halten. Viele gibt es ja, die sie auch heutzutage beobachten. Wenn du sie nicht kennst, so brauchst du dich darüber gar nicht zu wundern. Auch S. d289 Elias glaubte ja allein zu sein; gleichwohl musste er hören: „Ich habe mir siebentausend Männer vorbehalten“1 . Es ist also klar, dass auch jetzt noch viele das apostolische Leben führen, wie einst jene Dreitausend und jene Fünftausend. Wenn wir es aber nicht glauben wollen, so ist der Grund davon nicht der, dass es niemand gäbe, der diese Lebensweise führte, sondern der, dass wir selbst sehr weit von derselben entfernt sind. Ein Trunkenbold wird ja auch nicht leicht davon zu überzeugen sein, dass auch nur ein Mensch existiert, der selbst das Wasser nicht kostet, und doch haben dies in unseren Tagen viele Mönche geübt. Wer unzählige Male Unzucht treibt, wird schwerlich glauben wollen, dass es leicht sei, jungfräulich zu leben; so wenig wie der, der anderen das Ihrige nimmt, glauben kann, dass jemand leichten Herzens sein Eigentum hingeben wird. Gerade so können auch diejenigen, die sich selbst Tag für Tag mit tausend Sorgen abquälen, unser Gebot nicht ohne Schwierigkeit annehmen.

Dass es also viele gegeben hat, die so lebten, dafür könnten uns gerade zu unseren Lebzeiten diejenigen als Beweis dienen, die jetzt ein solches Leben führen. Doch ist es vorläufig für euch genug, wenn ihr gelernt habt, nicht mehr habsüchtig zu sein, und dass das Almosen ein gutes Werk ist, und wenn ihr euch bewusst seid, dass man von seinem Eigentum anderen mitteilen soll. Wenn ihr erst einmal das übt, Geliebte, dann werdet ihr schnell auch zum anderen fortschreiten. Für jetzt also wollen wir wenigstens den überflüssigen Luxus ablegen, zufrieden sein mit dem, was uns genügt, und wollen lernen, durch entsprechende Anstrengung all das zu erlangen, was einst unser Eigen sein soll. Auch der selige Johannes2 hat ja im Gespräche mit den Zöllnern und Soldaten dieselben ermahnt, sich mit ihrem Solde zu begnügen3 . Er wollte sie eben zu einer anderen höheren Lebensweise emporführen; nur weil sie hierfür noch nicht reif waren, gibt er ihnen das Geringere an. S. d290 Hätte er etwas Höheres verlangt, so würden sie dieses nicht erreicht und das andere verloren haben.

Deshalb suche ja auch ich euch in den leichteren Dingen zu üben; denn ich weiß, dass euch vorläufig noch die Last der freiwilligen Armut zu schwer ist, und dass jene hohe Auffassung euch so fern liegt wie der Himmel der Erde. Halten wir also wenigstens die allereinfachsten Gebote; auch das ist schon ein großer Trost4 . Freilich haben es sogar unter den Heiden einige fertig gebracht, auf all ihr Eigentum zu verzichten, wenn sie es auch nicht in der rechten Absicht taten. Wir sind aber schon zufrieden mit euch, wenn ihr nur reiches Almosen gebt. Wenn wir das tun, werden wir schnell auch zum anderen Ziele gelangen. Wenn wir aber nicht einmal so viel tun, welche Nachsicht verdienen wir dann noch, wenn wir, die wir die Gerechten des Alten Bundes übertreffen sollten, selbst hinter den heidnischen Philosophen zurückstehen? Was werden wir wohl sagen, wenn wir statt Engel und Kinder Gottes zu sein, nicht einmal unsere Menschenwürde bewahrt haben? Rauben und habsüchtig sein, verträgt sich ja nicht mit der Zahmheit von Menschen, sondern passt mehr zur Wildheit der Tiere. Ja noch schlimmer als wilde Tiere sind die Menschen, die fremdes Eigentum angreifen. Denn die Tiere haben dies so von Natur; wir hingegen sind mit der Vernunft begabt! Welche Nachsicht werden wir also da finden, wenn wir so unter die Würde unserer Natur herabsinken? Denken wir also recht daran, welch hohes Maß von Tugend wir besitzen sollten; dann werden wir vielleicht wenigstens die Hälfte davon erreichen, der zukünftigen Strafe entgehen und fortschreiten auf diesem Weg, um so die höchsten Güter zu erlangen, deren wir alle teilhaft werden mögen durch die Gnade und Liebe unseres Herrn Jesus Christus, der die Ehre und die Macht besitzt in alle Ewigkeit. Amen!


  1. 3 Kön 19,18 ↩

  2. der Täufer ↩

  3. Lk 3,14 ↩

  4. für mich ↩

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