Translation
Hide
Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
3.
Donc, mes frères, bannissons tous ces soins qui ne servent qu’à nous torturer l’esprit inutilement. Puisque, soit que nous nous inquiétions ou que nous ne nous inquiétions pas, c’est Dieu seul qui nous donne toutes ces choses et qui nous les donne d’autant plus que nous nous en inquiétons moins, à quoi nous serviront tous nos soins, qu’à nous tourmenter et nous faire souffrir en pure perte ?
Celui qui est invité à un festin magnifique, ne se met pas en peine s’il y trouvera de quoi manger : et celui qui va à une source, ne s’inquiète point s’il y apaisera sa soif. Puis donc que nous avons la providence de Dieu, qui est plus riche que les plus magnifiques festins, et plus inépuisable que les sources les plus profondes, ne concevons ni inquiétude ni défiance. D’ailleurs nous allons trouver, dans les paroles qui suivent, un nouveau sujet de confiance.
« Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu, et toutes ces choses vous seront données comme par surcroît (33). » Après avoir dégagé nos âmes du soin de toutes choses, il nous avertit de tendre au ciel. Il était venu pour anéantir tout ce qui était vieux et pour nous rappeler à notre véritable patrie. C’est pourquoi il tâche par tous les moyens de nous dégager des choses superflues et de nous délivrer des soins de la terre. C’est dans ce dessein qu’il nous avertit de nous garder d’imiter les païens, qui se mettent en peine de ces sortes de choses, dont tous les soins se bornent à la vie présente, qui n’ont aucun souci de l’avenir, ni aucune pensée des biens du ciel. Pour vous, mes disciples, leur dit-il, ce n’est pas là à quoi vous devez tendre. Vous avez un autre objet et une autre fin. En effet, nous ne sommes pas nés pour boire, pour manger et pour nous vêtir; mais pour plaire à Dieu et pour mériter les biens éternels. Comme donc ces besoins présents doivent tenir le dernier lieu dans nos pensées, qu’ils tiennent aussi le dernier rang dans nos prières.
«Cherchez, dit-il, premièrement le royaume et la justice de Dieu, et toutes ces choses vous seront données comme par surcroît. »II ne dit pas seulement : « Vous seront données, mais vous seront données comme par « surcroît,» pour montrer qu’il n’y a rien dans les dons qui regardent cette vie, qui mérite d’être comparé avec les biens à venir. C’est pourquoi il n’ordonne point qu’on lui demande ces choses, mais qu’on lui en demande de plus importantes et qu’on espère de recevoir en même temps celles-ci, «comme par surcroît. » Cherchez les biens à venir et vous recevrez les biens présents. Ne désirez point les choses d’ici-bas et vous les posséderez infailliblement. Il est indigne de vous, d’importuner votre Seigneur pour des sujets qui le méritent si peu. Vous vous abaissez honteusement, si lorsque vous ne devez être occupés (184) que des biens ineffables de l’autre monde, vous vous consumez dans les vains désirs des choses qui passent. Pourquoi donc, me direz-vous, Jésus-Christ nous commande-t-il de lui demander notre pain? — Oui, Jésus-Christ nous commande cela, mais en ajoutant « notre pain de chaque « jour; » et en marquent expressément, donnez -nous « aujourd’hui.» Il fait ici la même chose : « C’est pourquoi ne vous mettez point en peine pour le lendemain; car le lendemain se mettra en peine pour soi-même. A chaque jour suffit son mal (34). » Il ne dit pas généralement: « Ne vous mettez point en peine;» mais il ajoute, « pour le lendemain; » nous donnant par ces paroles la liberté de lui demander les besoins du jour présent et bornant en même temps tous nos désirs aux choses les plus nécessaires. Car Dieu nous commande de lui demander ces choses, non parce qu’il a besoin que nous l’en avertissions dans nos prières, mais pour nous apprendre que ce n’est que par son, secours que nous faisons tout ce que nous faisons de bien, pour nous lier et comme pour nous familiariser avec lui par cette obligation continuelle de lui demander tous nos besoins. Remarquez-vous comment il leur donne la confiance qu’il ne les laissera pas manquer des choses nécessaires, et que Celui qui leur donne si libéralement les plus grandes choses, ne leur refusera pas les plus petites ? Car je ne vous commande pas, leur dit-il, de ne vous mettre en peine de rien, afin que vous deveniez misérables et que vous n’ayez pas de quoi couvrir votre nudité, mais c’est afin que vous soyez dans l’abondance de toutes choses. Rien sans doute n’était plus propre à lui concilier les esprits que cette promesse. Ainsi comme en les exhortant à ne point rechercher une vaine gloire dans leurs aumônes, il les y porte en leur promettant une autre gloire plus grande et plus solide : « Votre Père, » dit-il, « qui voit en secret, vous en rendra la récompense devant tout le monde ; » de même il les éloigne du soin des choses présentes, en leur promettant qu’il satisfera d’autant plus à tous leurs besoins, qu’ils se mettront moins en peine de les rechercher. Je vous défends, leur dit-il, de vous inquiéter, de ces choses, non afin qu’elles vous manquent; mais au contraire afin que rien ne vous manque. Je veux que vous receviez toutes choses d’une manière digne de vous et qui vous soit véritablement avantageuse. Je ne veux pas qu’en vous bourrelant vous-mêmes d’inquiétude, en vous laissant déchirer à mille soucis, vous vous rendiez indignes des secours du corps aussi bien que de ceux de l’âme, et qu’après avoir été misérables en cette vie, vous perdiez encore la félicité de l’autre.
Translation
Hide
Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
3.
Machen wir uns also keine Sorgen; wir erreichen damit doch nicht mehr, als dass wir uns selbst abquälen. Wenn Gott uns das Nötige gibt, ob wir uns darum S. d297 ängstlich sorgen oder nicht, ja eher noch dann, wenn wir uns keine Sorgen machen, was nützen dich dann deine Sorgen mehr, als dass du dich selbst ganz überflüssigerweise bestrafst? Wer im Begriffe steht, zu einem reichen Mahle zu gehen, der wird sich doch nicht erst große Nahrungssorgen machen! Und wer auf eine Quelle zugeht, der wird nicht bekümmert sein, ob er auch zu trinken bekomme! Drum wollen auch wir nicht tun wie Bettler und wollen nicht kleinmütig sein! Die göttliche Vorsehung hat ja noch viel reichlicher für uns gesorgt, als wenn alle Quellen und tausend Gastmähler für uns bereit wären. Außer dem bisher Genannten führt nämlich der Herr noch einen neuen Grund an, weshalb wir in diesen Dingen Zuversicht hegen sollen; er sagt:
V.33: "Suchet das Himmelreich, und alles dies wird euch dazugegeben werden."
Erst nachdem er die Seele von den Sorgen befreit, erwähnt er auch den Himmel. Er war ja gerade deshalb gekommen, um das Alte aufzuheben und uns zu einem besseren Vaterland zu rufen. Darum tut er auch alles, um uns von den überflüssigen Dingen loszuschälen, auch von der Anhänglichkeit an die Erde. Aus diesem Grunde erwähnt er auch die Heiden und sagt: Derlei Dinge verlangen die Heiden, die alle ihre Mühe und Arbeit auf das zeitliche Leben verwenden, die sich nicht um die zukünftigen Dinge kümmern und sich keine Sorge um den Himmel machen. Das ist aber nicht euer Ideal, ihr habt ein anderes. Wir sind ja nicht deswegen erschaffen worden, um zu essen und zu trinken und uns gut zu kleiden, sondern um Gott zu gefallen und die himmlische Seligkeit zu erlangen. Wie also diese irdischen Dinge in unserem Streben1 Nebenursachen sind, so sollen sie auch in unserem Gebete Nebensache sein. Darum sagte auch der Herr: "Suchet das Himmelreich, und dies alles wird euch dazugegeben werden." Er sagte nicht: Es wird gegeben werden, sondern: "Es wird dazugegeben werden", damit du erkennest, dass die irdischen Gaben gering sind im Vergleich zur Größe S. d298 der zukünftigen. Deshalb hieß er uns auch nicht darum bitten, sondern um etwas anderes; dagegen sollen wir zuversichtliche Hoffnung hegen, dass wir auch dieses zum anderen hinzu erhalten werden. Bitte also um die himmlischen Güter, und du wirst auch die zeitlichen erhalten; bitte nicht um die sichtbaren Dinge, dann wirst du sie alle erlangen. Es ist ja auch unter deiner Würde, dich mit solchen Anliegen dem Herrn zu nahen. Da du all dein Mühen und Sorgen auf jene unaussprechlichen Güter richten sollst, so erniedrigst du dich selbst gewaltig, wenn du sie auf das Streben nach vergänglichen Dingen verwendest. Wie aber? Fragst du. Hat denn der Herr nicht geboten, um das Brot zu bitten? Ja, aber er fügte hinzu: "das tägliche" und außerdem noch: "heute". Ebenso macht er es auch hier. Er sagte ja nicht; seid nicht ängstlich besorgt, sondern:
V.34: "Seid nicht ängstlich besorgt wegen des morgigen Tags."
Dadurch hat er zugleich unsere Freiheit gewahrt sowie unsere Seele auf das gerichtet, was notwendiger ist. Hierdurch hieß er uns nämlich auch um das andere bitten; nicht als ob Gott nötig hätte, von uns daran erinnert zu werden, sondern um uns die Lehre zu geben, dass wir das Gute, das wir tun, nur mit seiner Hilfe vollbringen können, und damit wir uns recht daran gewöhnen, immer um diese Dinge zu bitten. Siehst du also, wie er seine Zuhörer auch dadurch zur Überzeugung bringt, dass sie ihre zeitlichen Bedürfnisse ganz sicher erhalten werden? Wer nämlich das Größere gibt, der wird viel eher noch das Geringere geben. Nicht deshalb will der Herr sagen, habe ich euch befohlen, nicht ängstlich besorgt zu sein und nicht zu bitten, damit ihr im Elend lebet und nackt umhergeht, sondern damit ihr auch an diesen Dingen keinen Mangel leidet. Gerade das war aber ganz besonders geeignet, sie anzuziehen. Auch beim Almosen hatte er sie gewarnt, sich damit vor den Menschen zu zeigen, und sie gerade so am meisten mit Vertrauen erfüllt auf das Versprechen, dass ihnen alles viel reichlicher zurückerstattet S. d299 werde. Er sagte ja: "Dein Vater, der im Verborgenen sieht, wird es dir am hellen Tag zurückerstatten." Ebenso hält er sie auch hier davon ab, den zeitlichen Dingen nachzugehen, und gewinnt sie eben dadurch am ehesten, dass er ihnen verheißt, wenn sie nicht danach strebten, würden sie alles in viel reichlicherem Maße erlangen. Eben deshalb, so ist der Sinn seiner Worte, heiße ich dich nicht nach diesen Dingen trachten, nicht damit du sie nicht erhaltest, sondern damit du sie in reichlichem Maße erhaltest, und zwar in der Art, wie es sich für dich geziemt, und mit dem Vorteil, der für dich passt, damit du nicht etwa vor lauter Sorgen und Kümmernis ob dieser Dinge verwirrt und zerrissen, dich selber der zeitlichen wie der geistigen Gaben unwürdig machest; damit du nicht unnötigen Kummer zu tragen habest, und dann doch noch der zeitlichen Güter verlustig gehest. "Seid also nicht ängstlich besorgt um den folgenden Tag; denn jedem Tag genügt seine Plage"2 , d.h. die Kümmernis, das Leid3 . Genügt es dir nicht, im Schweiße deines Angesichtes dein Brot zu essen? Was vermehrst du dein Elend noch mit solchen Sorgen, auf die Gefahr hin, auch die Frucht deiner früheren Mühen zu verlieren?