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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
8.
Mais dans quelle peine et quelle agitation croyez-vous qu’il ait été, en considérant les pensées que les hommes auraient de lui, et qu’il avait perdu en un moment toute cette haute estime qu’il s’était acquise dans leur esprit? Car l’éclat de sa pourpre le parait moins qu’il n’était déshonoré par la laideur de son crime. Vous n’ignorez pas de quelle force d’esprit nous avons besoin pour n’être point troublé, lorsque nous voyons nos crimes partout divulgués, et tout le monde instruit de nos plus honteux désordres. Il faut avoir une âme héroïque pour ne se point décourager en ces occurrences. David bannit toutes ces pensées de son esprit. Il arracha de sa plaie le fer qui l’avait blessé - Il la lava de tant de larmes, et devint si pur aux yeux de Dieu, qu’il a pu même après sa mort secourir ceux qui étaient descendus de lui, dans les péchés qu’ils avaient commis.
C’est ce que Dieu dans l’Ecriture a dit d’Abraham. Mais il l’a dit aussi de David, et quelquefois même avec encore plus d’avantage. Il dit en parlant d’Abraham, qu’il s’est souvenu de l’alliance qu’il avait faite avec lui; mais eu parlant de David, il ne marque point d’alliance. II dit: « Je protégerai cette ville à cause de David mon serviteur. » (IV Rois. XIX, 34.) Et Salomon son fils ayant commis des crimes détestables, Dieu, en considération de David son père, ne voulut point le priver de son royaume. Sa réputation a toujours été si grande parmi les Juifs que saint Pierre, longtemps après sa mort, dit au peuple: «Permettez-moi, mes frères, de vous dire librement que le patriarche David est mort et qu’il a été enseveli.» (Act. II, 26.) Jésus-Christ même parlant aux Juifs témoigne que ce saint roi reçut une si grande effusion du Saint-Esprit, même après son péché, qu’il mérita de nouveau de prophétiser touchant la divinité du Christ. Car se servant de ses psaumes pour fermer la bouche aux Juifs, il leur dit: « Comment donc David l’appelle-t-il en esprit son Seigneur par ces paroles : Le Seigneur a dit à mon Seigneur: « Asseyez-vous à ma droite ? » (Matth. XXII, 42; Ps. CIX, 1.)
Dieu même témoigna autant de zèle pour les intérêts de ce saint prophète, qu’autrefois pour ceux de Moïse. Comme il vengea Moïse quoique malgré lui de l’injure que Marie sa soeur lui avait faite, parce qu’il aimait tendrement Moïse; il vengea de même David quoique malgré lui, de la révolte si cruelle et si dénaturée de son propre fils. Il n’y a rien qui prouve davantage la vertu d’un homme que ce zèle que Dieu témoigne pour le protéger. Car lorsque Dieu parle, et qu’il prononce lui-même sur les choses dont nous doutons, il faut que l’homme et la raison humaine se taisent.
Que si vous voulez connaître plus particulièrement la vertu de ce saint roi, voyez dans son histoire comment il se conduisait envers Dieu après son péché, avec quelle liberté il lui parlait, de quel amour il brûlait pour lui, quel progrès il faisait de jour en jour dans la vertu, enfin dans quelle circonspection et quelle vigilance il vécut jusqu’au dernier moment de sa vie.
Encouragés par ces grands exemples que Dieu nous propose, tâchons, mes frères, de ne nous point laisser tomber; ou si ce malheur nous arrive, de ne pas demeurer longtemps dans notre chute. Ce n’est point pour vous rendre plus négligents et plus lâches que je vous parle ainsi de David, mais pour vous imprimer plus de crainte. Car si cet homme si saint, si juste, si parfait s’est vu par un petit défaut de vigilance, frappé tout d’un coup d’une plaie mortelle, et dans un si grand danger de se perdre, que deviendrons-nous (223) nous autres, dont la vie est si molle et si relâchée?
Ne considérez pas seulement que ce saint prophète est tombé, de peur que cette considération ne vous rende encore plus lâches et plus tièdes; mais examinez avec soin ce qu’il fait pour se relever de sa chute, combien de soupirs il exhale, combien de larmes il verse, comme il s’entretient dans des sentiments de pénitence, non seulement le jour, mais même la nuit, baignant son lit de ses larmes, et cela sans jamais quitter son cilice. Si David a eu besoin de tous ces remèdes pour se purifier de son péché; comment pourrons-nous nous sauver, nous qui commettons tant de crimes, et qui n’en avons aucun repentir? De plus David avant son péché, avait vécu si saintement, que ses vertus passées pouvaient en quelque sorte couvrir son crime, mais nous qui n’avons rien fait, nous sommes pour ainsi dire tout nus et sans défense, et tous les coups que nous recevons nous blessent à mort.
Pour éviter ce malheur, mes frères, couvrons-nous de nos bonnes oeuvres, comme d’un bouclier impénétrable, et si nous remarquons en nous quelque tache du péché, effaçons-la par nos larmes, afin qu’en recherchant la seule gloire de Dieu, nous méritions d’être heureux en cette vie et en l’autre, par ta grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire et l’empire dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
8.
Ihr wißt aber recht wohl, wie hart es ist, wenn man seine Sünden überall ausposaunen hört und welche S. d380 mannhafte Gesinnung derjenige nötig hat, der nicht unterliegen will, wenn er fast von allen angeklagt wird und sieht, dass er so viele Mitwisser seiner eigenen Fehltritte hat. Gleichwohl hat dieser Held all diese giftigen Pfeile aus seiner Seele herausgezogen und erschien dann in solchem Glanze, hat den Flecken so sehr ausgemerzt und ward so rein, dass er selbst nach seinem Tode ein Schutzmantel ward für die Sünden seiner Nachkommen. Was von Abraham gesagt worden, das scheint Gott auch von ihm zu sagen, ja in viel höherem Maße von ihm. Von dem Patriarchen sagte er: „Ich habe mich erinnert des Bundes, den ich mit Abraham, geschlossen“1 . Hier gebraucht er hingegen nicht den Ausdruck „Bund“, sondern welchen? „Um Davids, meines Knechtes willen, will ich diese Stadt beschützen“2 . Auch den Salomon ließ er aus Liebe zu David seines Königtums nicht verlustig gehen, obgleich er eine so große Sünde begangen hatte. Ja, so groß war des Mannes Ruhm, dass noch Petrus, der so lange Zeit nachher vor den Juden predigte, also sprach: „Es sei mir erlaubt, freimütig zu euch über den Patriarchen David zu sprechen: Er ist gestorben und ward begraben“3 . Auch Christus zeigte im Gespräche mit den Juden, dass David nach seiner Sünde wieder in so hohem Maße mit der Gnade des Heiligen Geistes ausgezeichnet ward, dass er sogar gewürdigt wurde, über seine Gottheit zu prophezeien. Gerade mit dieser Prophetie bringt er ja die Juden zum Schweigen, indem er sagt: „Wie kommt es denn, dass David ihn im Geiste seinen Herrn nennt und sagt: Es sprach der Herr zu meinem Herrn: Sitze zu meiner Rechten?“4 . Und das Gleiche, was mit Moses geschehen, geschah auch mit David. Dort hat Gott die Maria, die ihren Bruder beschimpft hatte, gegen den Willen des Moses bestraft, weil er eben eine so große Liebe zu dem Heiligen hegte. Ebenso hat er auch David allsogleich an dem Sohn gerächt, der wider ihn gefrevelt hatte, obgleich David es nicht wollte.
S. d381 So ist also auch dies geeignet, ja in höherem Maße als alles andere geeignet, uns einen rechten Begriff von der Tugend dieses Mannes zu geben. Denn wenn Gott einmal seine Meinung kundtut, so braucht man nicht weiter darüber nachzugrübeln. Wenn ihr aber die Größe seiner Tugend genau kennenlernen wollt, so braucht ihr nur die Geschichte nach seinem Falle durchzugehen und ihr werdet sehen, wie vertraut er mit Gott umging, welches Wohlwollen Gott für ihn hegte, welche Fortschritte er in der Tugend machte, wie gewissenhaft er bis zum letzten Atemzug sich gezeigt hatte. Nachdem wir also so hohe Beispiele vor Augen haben, wollen wir uns bemühen, nüchtern zu sein und nicht zu Fall zu kommen; und wenn wir doch einmal fallen sollten, wenigstens nicht liegen zu bleiben. Denn nicht um euch sorglos zu machen, habe ich von den Sünden Davids gesprochen, sondern um euch mehr Furcht einzuflößen. Denn wenn jener Gerechte wegen einer augenblicklichen Unachtsamkeit also verwundet ward, was wird dann erst uns geschehen, die wir uns jeden Tag Nachlässigkeiten zuschulden kommen lassen? Also nicht nachlässig solle dich der Anblick seines Falles machen, sondern bedenken sollst du, wie viel er sich auch nachher noch Mühe gegeben, welche Trauer er an den Tag gelegt, welchen Reueschmerz er Tag und Nacht bekundet, indem er Ströme von Tränen vergoss, ja: mit seinen Tränen sein Lager wusch5 und wie er zu all dem noch das Bußgewand trug6 . Wenn aber für ihn eine solche Umkehr nötig war, wie sollen dann wir gerettet werden, die wir trotz unserer vielen Sünden keinerlei Reueschmerz empfinden? Wer viele Verdienste hat, der kann damit wohl leicht seine Sünden zudecken; wer aber ganz7 entblößt ist, der mag verwundet werden, wo immer er will, er wird immer eine tödliche Wunde empfangen. Um uns also davor zu bewahren, waffnen wir uns mit guten Werken, und wenn irgendeine Sünde auf uns kommt, waschen wir sie ab. Denn, wenn wir dieses S. d382 Leben zur Ehre Gottes zugebracht haben, dann werden wir auch des Genusses des zukünftigen Lebens gewürdigt werden, das uns allen zuteil werden möge durch die Gnade und Liebe unseres Herrn Jesu Christi, der die Ehre und die Macht besitzt in alle Ewigkeit. Amen!