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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
3.
C’est pourquoi il faut mépriser ces discours, comme des contes de vieilles femmes ivres et comme des fables bonnes à faire peur aux enfants. Une fois qu’une âme est séparée de son corps, il ne lui est plus permis d’être dans ce monde. L’Ecriture dit : « Que les âmes des justes sont dans la main de Dieu. » (Sap. III, 1) Si les âmes des justes sont dans la main de Dieu, il est hors de doute aussi que celle des enfants qui n’ont point péché y sont. Nous savons aussi que les âmes des pécheurs sont aussitôt après leur mort enlevées de ce monde, comme nous le voyons dans l’histoire du Lazare et du mauvais riche; et Jésus-Christ dit en un autre endroit de son Evangile : « On vous redemandera votre âme. » (Luc, XII, 20.) Il est donc certain que dès qu’une âme est sortie de son corps, elle ne peut plus demeurer sur la terre. Et certes cela paraît bien raisonnable. Si lorsque nous voyageons en ce monde, revêtus de notre corps, sur une terre qui nous est cependant familière et connue, nous ne savons plus, pour peu que nous entrions dans une voie nouvelle, de quel côté dirige nos pas, et que nous avons besoin de quelqu’un qui nous guide; comment une âme, arrachée de son corps, et tout à coup transportée dans des régions qu’elle ne connaît point, pourra-t-elle savoir de quel côté se tourner, sans quelqu’un qui lui montre le chemin?
Il y a cent autres raisons qui font voir que lorsqu’une âme est sortie du corps, elle ne demeure plus sur la terre. Nous voyons que saint Etienne dit : « Recevez mon âme (Act, VII, 50); » que saint Paul dit : « Je désire d’être avec Jésus-Christ (Philip. I, 23); » et qu’il est dit d’un ancien patriarche : « II fut mis au rang de ses pères, et mourut dans une « heureuse vieillesse. » (Genèse, XXV, 2.) Que si vous voulez encore une autre preuve pour vous faire voir que les âmes de ceux qui sont morts ne demeurent point sur la terre, écoutez ce que dit le mauvais riche, et voyez ce qu’il demande sans pouvoir l’obtenir. Si les âmes avaient la liberté de demeurer sur la terre après leur mort, pourquoi ce mauvais riche ne serait-il pas venu lui-même avertir ses frères de ce qui se passe là-bas? (Luc, XV, 25.) Ce seul endroit de l’Ecriture suffit pour nous faire voir que les âmes, après leur mort, vont dans un lieu fixe et arrêté, d’où elles (234) ne sont plus maîtresses de sortir, et où elles attendent le jour terrible du jugement.
« Or il y avait au delà, un peu plus loin, un grand troupeau de pourceaux qui paissaient (30). Et les démons lui disaient en le suppliant: Si vous nous chassez d’ici, permettez-nous d’aller en ce troupeau de pourceaux (31). Et il leur répondit : Allez, et étant sortis ils entrèrent dans les pourceaux; et voilà que tous ces pourceaux coururent avec violence se précipiter dans la mer, et moururent dans les eaux (32). » Si quelqu’un veut savoir pourquoi les démons
firent cette demande à Jésus-Christ, et pourquoi le Sauveur la leur accorda, je lui réponds que ce n’était point pour se rendre à leur prière ni pour leur faire une grâce; mais pour nous apprendre plusieurs choses très importantes. Il voulait en premier lieu faire comprendre à ceux qu’il délivrait combien funeste et violente était la domination de ces tyrans sans cesse occupés à tendre des piéges, aux hommes. Il voulait en second lieu nous assurer que les démons n’osent pas même entrer dans des pourceaux, s’ils n’en reçoivent de Dieu la permission. Il voulait encore nous faire voir que s’il n’eût retenu la malice des démons, et si sa providence n’eût arrêté leur fureur, ils auraient encore fait plus de mal. aux hommes qu’ils n’en firent aux pourceaux.
Car il est certain qu’ils ont pour nous une haine bien plus grande que contre les bêtes.
Si donc ils n’épargnèrent pas les pourceaux, et s’ils les précipitèrent dans la mer aussitôt qu’ils en eurent reçu le pouvoir; que n’eussent-ils point fait à ces possédés qu’ils emmenaient et égaraient dans les solitudes, si Dieu. n’eût mis des bornes à leur rage?
Cet exemple nous fait voir qu’il n’y a personne sur qui la providence de Dieu ne veille.
Si nous n’en ressentons pas tous également les mêmes preuves, c’est par un autre grand effet de cette même providence, qui ne se découvre à chacun de nous qu’autant qu’il lui est nécessaire. Nous apprenons encore par cette histoire que Dieu ne veille pas seulement en général sur tous les hommes, mais sur chacun d’eux en particulier. Jésus-Christ sans doute le déclare expressément à-ses disciples lorsqu’il leur dit: « Tous les cheveux de votre tête ont été comptés (Matth. X, 30), » mais nous en voyons une preuve bien claire dans l’exemple de ces possédés , que les démons auraient fait mourir, si Dieu n’eût veillé à leur conservation. Outre ces raisons, on peut encore dire que Jésus-Christ voulait donner aux habitants du pays une idée de sa puissance: « Ce que voyant ceux qui les gardaient, ils s’enfuirent, et, étant venus-à la ville, ils donnèrent avis de tout, et de ce qui était arrivé aux possédés (33). Et aussitôt toute la ville sortit pour aller au-devant de Jésus; et, l’ayant vu ils le supplièrent de se retirer de leur pays (34). » Lorsque sa réputation était répandue en quelque endroit, Jésus ne s’y montrait plus que rarement et n’y faisait plus guère de miracles; mais lorsqu’il était inconnu dans quelque ville et qu’on n’y parlait point de lui, c’est alors qu’il se signalait par ses prodiges, afin d’attirer ainsi le peuple à la connaissance de sa divinité.
Que les habitants de cette ville fussent des hommes stupides, on le devine aisément, puisqu’au lieu d’admirer et d’adorer Celui qui déployait une telle puissance, ils le renvoyèrent et le supplièrent de s’éloigner de leur contrée. Mais pourquoi les démons précipitèrent-ils les pourceaux dans lamer? C’est parce qu’ils tâchent partout de jeter les hommes dans l’abattement, et qu’ils se réjouissent toujours de leur perte. C’est ce que le démon témoigna autrefois à l’égard du bienheureux Job. Dieu lui donna puissance sur son serviteur, non pour condescendre à son désir cruel et à son envie furieuse; mais pour rendre ce saint athlète plus illustre et pour ôter à cet esprit de malice tout sujet d’excuse, en faisant retomber sur sa tête tous les maux dont ce juste aurait été affligé.
Nous voyons encore ici arriver le contraire de ce que les démons souhaitaient. Car la puissance de Jésus-Christ qu’ils s’efforçaient d’obscurcir, en parut avec plus d’éclat; et la malice furieuse de ces esprits, dont Dieu délivra les possédés, inspira plus d’horreur à tout le monde. On remarqua en même temps leur faiblesse puisqu’ils n’avaient pas même la puissance de nuire à des pourceaux, si Dieu, le créateur de toutes choses, ne la leur donnait.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
3.
Das ist also nichts als unvernünftiges Altweibergeschwätz und kindisches Gerede. Eine Seele, die einmal vom Leibe getrennt ist, kann nicht länger hienieden umherirren, Denn „die Seelen der Gerechten sind in der Hand Gottes“1 . Wenn dieses von den Seelen der Gerechten gilt, dann auch von denen der Kinder. Denn diese sind noch unverdorben. Die Seele der Sünder dagegen wird sofort von dannen geführt. Das ergibt sich klar aus der Geschichte des Lazarus und des reichen Prassers. Auch an einer anderen Stelle sagt Christus:„Heute noch werden sie deine Seele von dir fordern“2 . S. d402 Es ist ja auch überhaupt nicht möglich, dass eine Seele, die aus dem Leibe geschieden ist, auf dieser Welt umherirre; und so ist es auch ganz recht. Wir wandern auf dieser gewohnten und uns bekannten Erde mitsamt unserem Leibe. Betrachten wir aber einmal einen fremden Pfad, so wissen wir nicht mehr, welche Richtung einschlagen, wenn nicht jemand da ist, der uns an der Hand führt. Wie sollte also die vom Leibe getrennte Seele, die sich in einer ganz ungewöhnlichen Lage befindet, wissen, wohin sie gehen soll, ohne jemand zu haben, der sie führt und leitet? Noch aus vielen anderen Gründen kann man ersehen, dass es einer abgeschiedenen Seele nicht möglich ist, auf dieser Erde zu bleiben. So sagt auch Stephanus: „Nimm auf meinen Geist“3 , und Paulus: „Viel besser ist es, aufgelöst und mit Christus zu sein“4 . Auch vom Patriarchen Abraham berichtet die Hl. Schrift: „Und er ward zu seinen Vätern versammelt, nachdem er ein hohes Alter erreicht hatte“5 . Dass auch die Seelen der Sünder nicht auf dieser Erde verweilen dürfen, können wir an dem reichen Prasser sehen, der gar sehr um diese Gunst gebeten hat, ohne sie zu erlangen. Wenn es also möglich gewesen wäre, so wäre er sicher gekommen und hätte6 gesagt, wie es ihm an jenem Ort ergehe7 . Es ist also klar, dass die Seele nach dem Hinscheiden von dieser Erde an einen besonderen Ort gebracht wird, wo es nicht mehr in ihrer Gewalt steht, zurückzukommen, und wo die jenen furchtbaren Tag8 abwarten muss.
Wenn aber jemand fragen sollte: Warum hat Christus die Bitte der Dämonen erfüllt und ihnen erlaubt, in die Schweineherde zu fahren? So möchte ich antworten: Er hat dies nicht aus Willfährigkeit gegen sie, sondern weil er gar manches damit bezweckte. Erstens wollte er denen, die von jenen entsetzlichen Tyrannen befreit worden waren, zeigen, welch unsaubere Gesellen ihre Peiniger S. d403 gewesen seien; zweitens sollten alle sehen, dass die Dämonen nicht einmal an Schweine sich heranwagen, wenn er es nicht erlaubt; drittens, dass sie ihnen noch Schlimmeres zugefügt hätten, als den Schweinen, hätte nicht auch im Unglück Gottes Vorsehung sich ihrer angenommen. Es ist ja ganz bekannt, dass die Dämonen uns viel mehr hassen, als die unvernünftigen Tiere. Wenn sie jedoch nicht einmal die Schweine verschonten, sondern in einem einzigen Augenblick alle zusammen9 stürzten, so hätten sie dies noch viel eher den Menschen getan, über die sie Gewalt hatten, und die sie in der Wüste hin und her jagten, wenn nicht auch über diese Gewalttätigkeit Gottes Fürsorge gewacht hätte, die den Dämonen Zügel anlegte und sie von ärgerer Misshandlung abhielt. Daraus ergibt sich klar, dass es gar niemand gibt, der nicht unter dem Schutze der Vorsehung Gottes stünde. Wenn dies nicht bei allen in gleichem Maße der Fall ist, und nicht in der gleichen Weise sich zeigt, so ist gerade das die beste Art der Vorsehung. Denn außerdem, dass sie jedem Nutzen bringt, gibt sich auch die Tatsache der Vorsehung dabei zu erkennen.
Überdies lernen wir auch noch etwas anderes daraus kennen, dass nämlich Gott nicht nur für alle zusammen vorsorgt, sondern auch für jeden einzelnen insbesonders. Das hat der Herr auch seinen Jüngern kundgetan mit den Worten: „Bei euch sind sogar die Haare des Hauptes gezählt“10 . Das kann man auch ganz klar an den Besessenen sehen, die längst umgebracht worden wären, hätten sie nicht in hohem Maße den Schutz von oben genossen. Deshalb hat er denn auch den Dämonen erlaubt, in die Herde der Schweine zu fahren, damit auch die Bewohner jener Gegend seine Macht erkannten. Wo sein Name schon ganz bekannt war, da wirkte er keine auffallenden Wunder; wo aber noch niemand ihn kannte, wo die Leute ohne wahre Erkenntnis dahinlebten, da ließ er seine Wunderzeichen glänzen, um auch sie zur Erkenntnis seiner Gottheit zu führen. Dass es unter den Bewohnern jener Stadt einige gab, die noch keine Einsicht besaßen, ergibt sich aus dem Schluss der S. d404 Erzählung. Anstatt dass sie vor dem Herrn niederfielen und seine Macht bewunderten, schickten sie Leute zu ihm,
V.34: „und ließen ihn bitten, aus ihrer Gegend fortzugehen.“
Weshalb aber wurden die Schweine von den Dämonen getötet? Weil sie auf jede Weise dem Menschen Leid zufügen wollen und sie immer freuen, wenn sie ein Unheil angerichtet haben. So machte es ja der Teufel auch bei Job; auch dort hat es ihm eben der Herr erlaubt. Doch ließ Gott auch da den Teufel seine Absicht nicht erreichen, vielmehr wollte er nur seinen Diener verherrlichen. Deshalb gab er dem Teufel freies Spiel für seine Bosheit, ließ aber all das Unheil, das er dem Gerechten zufügte, auf sein eigenes Haupt zurückfallen. Auch hier im vorliegenden Falle ist das Gegenteil von dem eingetreten, was die Dämonen beabsichtigt hatten. Christi Macht ward überall gelobt und gerühmt, während die Bosheit der Dämonen, von denen er die Besessenen befreit, nur um so deutlicher wurde und es sich zeigte, dass sie nicht einmal imstande sind, von Schweinen Besitz zu ergreifen, wenn es ihnen nicht Gott der Herr aller Dinge, erlaubt.