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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
6.
Mais je ne sais comment je me suis laissé emporter insensiblement, et je m’aperçois que tout en vous portant à être doux, je ne le suis pas moi-même, et que je vous parle de la modération avec chaleur. Je reviens donc à ce que je vous disais, savoir, qu’on doit supporter d’abord les femmes dans leurs défauts pour les gagner peu à peu, et pour les faire entrer dans la disposition que l’on désire. Ne voyez-vous pas tous les jours avec quelle douceur les mères traitent leurs enfants lorsqu’elles les veulent sevrer? Ces enfants crient et pleurent sans cesse. Cependant elles font tout et elles souffrent tout pour gagner cette seule chose, qu’ils ne retournent plus à la mamelle. Imitez la douceur de cette conduite. Souffrez tout d’une femme, pourvu que vous obteniez d’elle qu’elle ne se serve plus de fard. Quand vous l’aurez gagnée sur ce point, vous passerez à un autre. Vous commencerez à lui parler doucement contre ces parures d’or qu’elle porte. En formant ainsi peu à peu votre femme dans la vertu, vous deviendrez devant Dieu un excellent peintre, un serviteur fidèle, et comme un jardinier habile qui a soin du champ qui lui a été confié.
Représentez-lui ces femmes illustres de l’Ancien Testament, Sara, Rébecca et les autres dont les unes, selon l’Ecriture, ont été très belles, et les autres ne l’étaient pas, mais qui ont toutes été également sages. Quoique Lia, l’une des femmes du patriarche Jacob, ne fût pas fort belle ni fort aimée de son mari, elle n’eut jamais recours au fard, ni à de semblables artifices, et sans jamais emprunter ces couleurs étrangères, elle voulut demeurer telle qu’elle était, sans altérer en rien l’ouvrage de Dieu et de la nature. Et cependant elle avait été élevée parmi des infidèles et des idolâtres. Mais vous qui avez été nourrie dans la foi et la connaissance du vrai Dieu, vous qui avez Jésus-Christ pour chef, oserez-vous bien chercher une beauté artificielle dans ces déguisements que le diable a inventés ? Ne vous souvenez-vous plus de cette eau divine du baptême, qui a lavé et consacré votre tête et votre visage; de cette chair du Sauveur qui a tant de fois sanctifié vos lèvres, et de ce sang adorable qui a rougi votre langue? Si vous n’aviez point oublié toutes ces grâces, il vous serait impossible de devenir ainsi idolâtre de votre visage, et toutes ces peintures de blanc et de rouge vous seraient insupportables. Considérez que Jésus-Christ est votre époux, que c’est pour lui que vous devez vous parer, et vous fuirez avec horreur ces embellissement (250) si honteux. Car Jésus-Christ n’aime point ces agréments faux et contrefaits. Il veut que ses épouses soient belles, mais d’une beauté véritable, je veux dire de la beauté spirituelle. C’est cette beauté que le Prophète vous avertit de conserver avec soin, lorsqu’il vous dit « Et le roi aimera votre beauté.» (Ps. XLIV,9.) Ne cherchons donc plus ces beautés étudiées aussi difformes qu’elles sont vaines. Les ouvrages de Dieu sont achevés. Il y a mis tout ce qui y doit être, et il n’a pas besoin de vous pour les réformer. Après qu’un excellent peintre a achevé le portrait de l’empereur, nul n’oserait y ajouter des couleurs étrangères, et cette audace ne serait pas impunie. Vous avez donc du respect pour l’ouvrage d’un homme, et vous osez altérer et corrompre l’ouvrage de Dieu? Vous ne vous souvenez plus qu’il y a un enfer? Vous ne tremblez point au souvenir de ses flammes? Vous oubliez même votre âme, et vous la traitez indignement sans en avoir aucun soin, parce que vous donnez tontes vos pensées et toutes vos affections à votre corps!
Mais j’ai tort de vous parler de votre âme, puisque vous ne traitez-pas mieux votre corps et qu’il lui arrive tout le contraire de ce que vous prétendez. Vous voulez paraître belle par ce fard, et il ne sert qu’à vous rendre laide. Vous voulez plaire à votre mari, et rien ne lui déplaît davantage; et non-seulement à lui, ruais à tout le monde. Vous voulez passer pour jeune, et vous en devenez plus vieille. Enfin vous voulez qu’on admire votre beauté, et tout le monde se moque de vous. Vous ne sauriez voir sans quelque honte, ni vos amies, et les personnes qui sont vos égales, ni même vos servantes et vos domestiques; et votre miroir même vous fait rougir.
Mais je ne veux point m’arrêter à ces raisons. Il y en a d’autres bien plus fortes et bien plus considérables. Car vous péchez contre Dieu ; vous perdez la pudeur qui est la gloire de votre sexe; vous allumez des flammes criminelles dans le coeur des hommes, et vous vous rendez semblable à ces victimes infâmes de l’impudicité publique. Pensez donc avec attention à tous ces avis que je vous donne, Méprisez à l’avenir ces ornements diaboliques. Renoncez à ces faux embellissements, ou plutôt à ces véritables laideurs, pour ne vous occuper plus que de cette beauté intérieure et invisible de l’âme, que les anges désirent; que Dieu aime, et qui sera précieuse et vénérable à ceux à qui vous êtes unie d’un lien sacré; afin qu’ayant passé cette vie dans une honnêteté vraiment chrétienne, vous passiez en l’autre dans la gloire qui vous est promise, dont je prie Dieu de nous faire jouir tous, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire et l’empire dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
6.
Da weiß ich nun aber wirklich nicht, wie ich unvermerkt auf solche Dinge zu sprechen kam, und während ich andere ermahne, sie sollten ihre Angehörigen mit Sanftmut belehren, mich selbst in Zorn hineingeredet habe. Kehren wir also um und kleiden wir unsere Ermahnung in mildere Form; ertragen wir alle die weiblichen Schwächen, um die Besserung zu erreichen, die wir wünschen. Oder siehst du nicht, wie wir das Geschrei der Kinder ertragen, die man der Mutterbrust entwöhnen will; wie wir alles mit Geduld hinnehmen, nur um sie dazu zu bringen, die frühere Nahrung nicht mehr zu verlangen? So wollen wir es auch in unserem Falle machen. Ertragen wir alles andere, um nur diesen einen Punkt zu bessern. Wenn einmal das erreicht ist, dann wirst du auch noch das andere sich bessern sehen; dann kannst du dich auch an die Goldgeschmeide wagen und auf die gleiche Weise auch von ihnen reden. So wirst du langsam, dem Bilde deiner Frau die richtige Form geben, wirst dich als vorzüglicher Maler S. d434 bewähren, als getreuer Diener, als ausgezeichneter Sämann. Daneben erinnere sie auch an die Frauen des Alten Bundes, an Sara und Rebekka, an die Schönen und an die Unschönen, und zeige ihr, wie alle in gleicher Weise maßvoll und klug waren. So hat auch die Lia, die Frau des Patriarchen, sich nicht veranlasst gesehen, derartige Schönheitsmittel zu ersinnen, obgleich sie nicht schön, sondern sogar hässlich war und von ihrem Gemahl nicht sonderlich geliebt wurde. Aber sie dachte nicht an solche Schminken und hat ihr Gesicht nicht verunstaltet, sondern bewahrte ihr natürliches Aussehen, und das, obgleich sie von Heiden erzogen worden. Du aber, die Christin, deren Haupt Christus ist, du kommst uns mit derlei teuflischen Künsten daher? Du denkst nicht an das Taufwasser, das dein Gesicht benetzte, an das Opfer, das deine Lippen schmückte, an das Blut, das deine Zunge gerötet? Wenn du an all das dächtest, dann könntest du noch so gefallsüchtig sein, du würdest es nicht wagen noch ertragen, diesen Staub und solche Asche auf dein Gesicht zu bringen. Wisse, dass du für Christus geschmückt worden bist, und lass ab von solch schändlichem Treiben. Er freut sich nicht an diesen Farben, er will eine andere Art von Schönheit, nach der er gar sehr verlangt, nämlich die der Seele. Um diese Schönheit hieß dich auch der Prophet dich bemühen, indem er sprach:„Und der König wird Verlangen tragen nach deiner Schönheit“1 .
Erlauben wir uns also keine überflüssigen Ungehörigkeiten! Von den Werken Gottes ist ja keines so unvollkommen, dass es deiner bessernden Hand bedürfte. Wenn das Bild des Kaisers aufgestellt würde und sich jemand erlaubte, nach eigenem Befinden daran herumzukorrigieren, so würde ihm sein Unterfangen nicht sehr gut bekommen; er würde sich vielmehr der größten Gefahr aussetzen. Nun wohl, was ein Mensch gemacht, daran rührst du nicht; was Gott gemacht, das willst du verbessern. Denkst du denn nicht an das höllische Feuer? Nicht an die Vernachlässigung deiner Seele? Gerade deshalb ist ja sie vernachlässigt, weil du deine S. d435 ganze Aufmerksamkeit an deinen Leib verschwendest. Und was rede ich nur von deiner Seele? Auch an deinem Leibe selbst erreichst du gerade das Gegenteil von dem, was du beabsichtigt hast. Sieh nur! Du willst schön erscheinen? Gerade das macht dich hässlich! Du willst deinem Manne gefallen? Eben das missfällt ihm nur noch mehr. Und nicht nur von ihm, auch von Außenstehenden ziehst du dir Tadel zu. Du willst jung erscheinen? Das gibt dir schnell ein altes Aussehen. Du willst schöner werden? Das macht dich nur unschön. Ja, eine solche Frau bringt nicht bloß ihre Standesgenossinnen in Verlegenheit, sondern selbst ihre Mägde, die darum wissen, und ihre Hausgenossen, die sie sehen, in erster Linie aber macht sie sich selber Schande. Jedoch, wozu brauche ich denn das alles zu sagen? Gerade das Schlimmste habe ich jetzt übergangen, dass du nämlich Gott beleidigst, die Sittsamkeit untergräbst, den Brand der Eifersucht entfachst und die Huren nachahmst, die unter dem Stadttor sitzen. Das alles beherzige also, verachte die Eitelkeit des Satan und die Künste des Teufels; lasst ab von derlei Zier oder vielmehr Unzier, und bemüht euch um die Schönheit eurer eigenen Seele, die selbst den Engeln liebwert ist, Gott wohlgefällig und den Ehegatten angenehm, auf dass ihr die zeitliche und ewige Herrlichkeit erlanget, deren wir alle mögen teilhaft werden durch die Gnade und Liebe unseres Herrn Jesus Christus, dem die Ehre und die Macht gebührt von Ewigkeit zu Ewigkeit. Amen!
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Ps 44,12 ↩