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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
5.
Mais parce que ses disciples auraient pu dire en eux-mêmes: D’où aurons-nous donc ce qui nous est nécessaire pour la vie? il prévient cette pensée et il ne leur propose plus ce qu’il avait dit ailleurs : « Considérez les oiseaux du ciel. » Ils n’étaient pas encore en état de pratiquer ce conseil; mais il les fortifie contre cette appréhension, par une considération moins haute : e Celui qui travaille mérite qu’on le nourrisse (10). » Il montre par là que ceux qu’ils instruiraient les devaient nourrir,- afin-que d’une part les maîtres ne s’élevassent point au-dessus de leurs disciples, comme leur donnant tout et ne recevant rien d’eux, et que les disciples de l’autre n’eussent point la douleur de voir que- ceux qui les instruisaient ne voulussent point souffrir qu’ils leur rendissent aucune assistance. Ensuite, pour que les apôtres ne disent pas qu’il les (264) oblige donc à mendier pour vivre, il leur fait comprendre que ce qu’ils recevront sera moins un don qu’une dette; il leur fait comprendre cela par cette qualité « d’ouvriers » qu’il leur donne et en appelant salaire ce qui leur sera offert. Car encore que tout ce que vous faites, leur dit-il, ne consiste qu’à parler et à instruire; néanmoins votre ministère sera très-avantageux aux peuples et à vous très-laborieux; et ainsi ce que vous en recevrez sera moins une grâce qu’une récompense très-juste et très-légitime : « Car celui qui travaille mérite qu’on le récompense. » Ce qu’il ne dit pas pour nous faire croire que les travaux des ses apôtres fussent dignement payés de ce prix ; Dieu nous garde de cette pensée; mais pour persuader à ces docteurs des peuples de ne rien exiger de plus et pour apprendre aux disciples que, lorsqu’ils assistent ceux qui les instruisent, ils ne font pas un acte de libéralité, mais qu’ils s’acquittent d’une dette.
« En quelque ville, ou en quelque village que vous entriez, informez-vous du plus digne, et demeurez chez lui jusqu’à ce que « vous vous en alliez (11).» Ne croyez pas, leur dit-il, que par ces paroles: «Un ouvrier mérite qu’on le nourrisse, » j’aie prétendu vous ouvrir les maisons de tout le monde. Je veux qu’en ce point vous ayez beaucoup de réserve, puisque cette réserve même vous fera plus respecter et portera les hommes à contribuer à votre subsistance avec plus de joie. Si vous ne vous retirez que chez des personnes qui le méritent, ils vous donneront sans doute tous vos besoins, principalement lorsque vous ne leur demanderez que le nécessaire. Et il ne se contente pas de commander à ses apôtres de n’aller que chez des personnes qui en soient digues, il leur défend même de passer de maison en maison, pour ne point faire de peine à celui qui les aurait reçus d’abord et pour empêcher qu’ils ne passassent pour légers et amis de la bonne chère. C’est ce qu’il veut faire entendre par ces mots : « Demeurez-là jusqu’à ce que vous vous en alliez.» Et ce point est aussi mis en lumière par les autres évangélistes. (Marc. VI; Luc. X.)
Vous voyez donc combien Jésus-Christ recommande d’une part la gravité à ses apôtres; et de l’autre l’empressement à ceux qui , les reçoivent, leur représentant que ce sont eux qui reçoivent dans ces visites tout l’honneur et tout l’avantage. Et pour confirmer davantage ce qu’il venait de dire, il ajoute: « Entrant dans la maison saluez-la en disant: la paix soit à cette maison (12)! Que si cette maison en est digne, votre paix viendra sur elle; et si elle n’en est pas digne, votre paix retournera à vous.(13). » Considérez, mes frères , jusqu’à quelles particularités Jésus-Christ veut bien descendre. Et c’est avec raison. Car puisqu’il formait les athlètes de la piété et les prédicateurs de l’univers, il convenait d’en faire des hommes que leur modération ferait rechercher et aimer de tout le monde.
« Lorsque quelqu’un ne voudra point vous recevoir ni écouter vos paroles, en sortant de cette maison ou de cette ville, secouez la poussière de vos pieds (14). Je vous dis en vérité qu’au jour du jugement Sodome et Gomorrhe seront traitées moins rigoureusement que cette ville (15). » Ne prétendez point, parce que vous êtes les maîtres dont la mission est d’enseigner le monde, que les hommes vous doivent saluer les premiers, mais prévenez-les vous-mêmes en les saluant. Et montrant ensuite que cette salutation ne doit point être seulement une civilité humaine et stérile, mais une source de bénédictions: « Si cette maison en est digne, » dit-il, « votre paix viendra sur elle. » Que si elle vous traite indignement, sa première punition sera de ne point jouir de votre paix, et la seconde sera d’être traitée avec plus de rigueur que n’ont été Sodome et Gomorrhe.
Mais comme si ses apôtres lui disaient: de quoi nous servira à nous ce terrible châtiment? Vous aurez, leur répond-il, pour vous recevoir les maisons de ceux qui en seront dignes. Et que signifie ceci: Secouez la poussière de vos pieds? C’est ou pour signifier qu’ils n’ont rien à eux, pas même la poussière de la terre ; ou pour témoigner de la longueur du chemin parcouru pour ces ingrats qui les repoussent. Remarquez ici que le Fils de Dieu ne donne pas tout ce qu’il pouvait donner à ses apôtres, puisqu’il ne leur donne pas l’esprit de discernement et de prévoyance, pour distinguer ceux qui seraient dignes de les recevoir d’avec ceux qui ne le seraient pas. Il veut qu’ils en fassent l’essai eux-mêmes, et qu’ils s’exposent à cette épreuve. Pourquoi donc Jésus-Christ logea-t-il lui-même chez un publicain ? parce que le changement de vie de ce publicain le rendit digne de cette visite. (265)
Mais qui n’admirera en ce point la conduite du Sauveur? Il dépouille ses disciples de tout, et en même temps il leur donne tout, leur permettant d’entrer et de demeurer dans la maison de ceux qu’ils auraient instruits. Ainsi par ce seul précepte du Fils de Dieu, les apôtres se trouvaient délivrés de tous les embarras de la terre, et ils faisaient voir clairement à ceux qui les recevaient, que ce n’était que pour leur salut qu’ils les venaient visiter, puisqu’ils ne portaient point d’argent avec eux, et qu’ils ne voulaient rien d’eux que le nécessaire, et qu’ils n’entraient pas indifféremment chez toutes sortes de personnes, mais avec réserve et avec choix. Jésus-Christ ne voulait pas que ses disciples se signalassent seulement par les miracles. Il leur commandait de se rendre encore plus illustres par leurs vertus que par ces prodiges. Car il n’y a point de caractère et de marque plus propre d’une vertu vraiment chrétienne que d’aimer à n’avoir rien de superflu, et de se passer de tout ce qui n’est pas absolument nécessaire. Les faux apôtres même savaient et pratiquaient cette vérité, et saint Paul, en faisant voir son désintéressement, disait d’eux: « Afin qu’en cela même dont ils « se glorifient tant, ils soient trouvés semblables à nous. » (I Cor. II, 12.) Que si ceux même qui vont dans des pays étrangers et chez des inconnus, n’en doivent rien rechercher que la nourriture de chaque jour, combien sont plus obligés à cela ceux qui demeurent toujours chez eux?
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
5.
Damit sie sodann nicht sagen: Willst du also, dass wir vom Betteln leben? und sich dessen schämten, so zeigt er, dass es sich hier um eine Pflicht handle, indem er sie Arbeiter und die gebotene Gabe einen Lohn nennt. Glaubet nicht, will er sagen, weil eure Wohltat im Reden besteht, sie sei deshalb von eurer Seite gering; es sind ja vielleicht Mühen damit verbunden. Und was immer eure Schüler geben wollen, sie geben es nicht als Gnade, sondern als Entgelt. "Denn der Arbeiter ist seiner Nahrung wert." So hat er aber geredet, nicht als ob ihre apostolischen Mühen nur soviel wert seien; nein, durchaus nicht, vielmehr wollte er ihnen als Regel einschärfen, nicht mehr zu verlangen und die Geber darüber belehren, dass ihre Gabe kein Akt der Liebe sei, sondern die Erfüllung einer Pflicht.
V.11: "So oft ihr in eine Stadt oder in ein Dorf kommt, so fragt, wer in ihr ein rechtschaffenes Leben führe, und dann bleibet so lange dort, bis zu eurem Weggang."
Der Herr will sagen, mit den Worten: "Der Arbeiter ist seiner Nahrung wert" habe ich euch nicht auch schon alle Türen geöffnet; vielmehr will ich, dass ihr auch S. d463 hierin große Vorsicht an den Tag legt. Das ist ja auch für euren Ruf von Vorteil, sowie für eure leiblichen Bedürfnisse. Denn wer rechtschaffen ist, wird ganz gewiss auch für eure Nahrung sorgen, zumal wenn ihr nicht mehr verlangt, als notwendig ist. Doch befiehlt der Herr, nicht allein rechtschaffene Leute aufzusuchen, er verbietet auch, von einem Haus ins andere zu wandern, damit nicht so ihre Gastgeber beleidigt und sie selbst sich den Ruf von schwelgerischen und genusssüchtigen Menschen zuzuziehen. Das gab er ihnen zu verstehen mit den Worten: "Bleibet dort bis zu euren Weggang." Dasselbe können wir auch aus den anderen Evangelisten lernen1 . Siehst du also, wie der Herr auch in dieser Beziehung dafür sorgt, dass das Ansehen der Jünger gewahrt bleibe, und wie er doch zugleich die Gastgeber zum Eifer anspornt, indem er zeigt, dass eigentlich mehr sie es sind, die dabei zu gewinnen haben, sowohl an Ehre als auch an Vorteil? Dann betont er im Folgenden dasselbe Gebot und sagt:
V.12: "Wenn ihr aber in das Haus eintretet, so entbietet ihm euren Gruß;
V.13: und wenn das Haus würdig ist, so komme euer Friede über dasselbe; wenn es nicht würdig ist, so möge euer Friede zu euch selbst zurückkehren."
Siehst du, bis zu welchem Grade es der Herr sich nicht nehmen ließ, seine Anordnungen zu treffen? und dies ganz mit Recht. Er wollte ja die Jünger zu Helden des Glaubens und zu Herolden der ganzen Welt machen. Deshalb lehrt er sie auf diese Weise, Maß zu halten und sich damit selbst zu empfehlen; deshalb fährt er fort:
V.14: "Und falls euch jemand nicht aufnimmt, und auf eure Worte nicht hört, so verlasst jenes Haus oder die Stadt und schüttelt den Staub von euren Füßen.
V.15: Wahrlich sage ich euch, Sodoma und Gomorrha werden ein erträglicheres Los finden an jenem Tage, als solch eine Stadt.
Wartet nicht, will der Herr sagen, bis ihr als Lehrer von anderen zuerst gegrüßt werdet, sondern erweiset S. d464 ihr ihnen zuerst die Ehrenbezeigung. Daraufhin will er ihnen zeigen, dass dies kein leerer Gruß sei, sondern ein Segen; deshalb sagt er: Wenn das Haus würdig ist, wird der Segen auf dasselbe kommen; ist es aber gottlos, so wird es schon dadurch gestraft, dass es die Gnade des Friedens nicht erlangt; sodann aber auch dadurch, dass es ihm ergehen wird wie Sodoma. Aber was nützt es uns, wenn jene gestraft werden, fragen sie? Die Häuser der Würdigen werden euch dafür offen stehen. Welches ist aber der Sinn dieser Worte: "Schüttelt den Staub von euren Füßen"? Entweder sollen sie damit andeuten, dass sie von ihnen nichts erhalten haben, oder ihnen zeigen, welch langen Weg sie um ihretwillen gemacht haben.
Du aber beachte, wie der Herr seinen Jüngern noch immer nicht die Fülle seiner Gaben verleiht. So hat er ihnen noch nicht die Gabe des Vorauswissens erteilt, so dass sie etwa schon zum voraus wussten, wer würdig ist und wer nicht: vielmehr will er, dass sie sich selbst umsehen und Erfahrungen machen. Warum ist er aber selbst bei dem Zöllner zu Gast gewesen? Weil ihn seine Bekehrung dessen würdig machte. Bemerke sodann auch, wie er ihnen zuerst alles nimmt und ihnen dann alles gibt, indem er ihnen befiehlt, in den Häusern der Schüler zu bleiben und hineinzugehen, ohne etwas in der Tasche zu haben. So wurden sie eben frei von Sorgen und konnten zugleich die anderen überzeugen, dass sie nur wegen ihres Seelenheiles gekommen seien, da sie ja nichts mit sich führten und nur das von ihnen verlangten, was durchaus notwendig war, auch nicht bei allen ohne Unterschied eintraten. Der Herr wollte eben, dass sie sich nicht bloß durch ihre Wundertaten auszeichneten, sondern schon vor den Wundertaten durch ihre eigene Tugend. Denn nichts charakterisiert die wahre Tugend so sehr, als wenn man nichts überflüssiges hat und so weit als möglich keine Ansprüche macht. Das wussten auch die falschen Apostel. Deshalb sagt auch der hl. Paulus: "Damit sie in dem, worin sie sich rühmen, erfunden würden wie auch wir"2 . S. d465 Wenn aber schon diejenigen, die in der Fremde sind und in unbekannte Gegenden wandern, nicht mehr verlangen sollen, als die tägliche Nahrung, dann um so mehr jene, die zu Hause bleiben.