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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

4.

Je dis ceci, mes frères, non pour autoriser la paresse, Dieu me garde de cette pensée I Je souhaite avec ardeur que tout le monde travaille, car l’oisiveté est la mère et la maîtresse de tous les maux. Mais je vous conjure en même temps de n’être pas durs, sans compassion et miséricorde. Saint Paul a fait de grands reproches contre les lâches: « Si quelqu’un,» dit-il, « ne travaille pas, qu’il ne mange pas non plus (II Thess. III, 1);» mais il ne laisse pas de dire aussitôt: « Pour vous, mes frères, ne vous lassez pas de faire le bien. » Il semble qu’il y ait de la contradiction dans ces paroles:

Si vous défendez aux paresseux de manger, comment nous commandez-vous de leur donner à manger? Il est vrai, nous répond ce grand apôtre, que j’ai commandé qu’on se séparât en quelque sorte d’eux, et qu’on n’eût avec eux aucun commerce; mais je vous ordonne aussi de ne les point regarder comme des ennemis, et au contraire d’avoir grand soin d’eux. Je ne me contredis point, et tout cela s’accorde parfaitement. Si vous êtes prompts à faire l’aumône, votre charité apprendra à travailler à celui qui la reçoit, et vous bannirez en même temps la paresse de son coeur et la dureté du vôtre.

Mais ce pauvre, me direz-vous, invente tous les jours cent mensonges. Et voilà précisément ce qui le rend plus digne de compassion! la nécessité où il est réduit le jette dans cette extrémité et lui fait perdre la honte, après avoir perdu tout le reste. Cependant non-seulement nous ne sommes point touchés de cette misère, mais nous leur disons même des paroles outrageantes : Ne t’ai-je pas déjà donné hier? ne t’ai-je pas encore donné avant-hier? Quoi! mes frères, ce pauvre, pour avoir vécu hier et avant-hier, ne doit-il pas vivre aujourd’hui?

Vous imposez-vous cette loi à vous-mêmes? vous dites-vous: j’ai bien mangé hier, j’ai bien mangé avant-hier, je ne mangerai donc point aujourd’hui? Vous ne laissez pas, après ces festins des jours précédents, de bien manger encore aujourd’hui, et vous ne donnez pas ce peu que vous demande ce pauvre, dont vous devriez avoir d’autant plus de compassion qu’il est contraint de vous demander chaque jour de quoi pouvoir vivre. Cela seul devrait vous toucher, puisqu’il n’a recours si souvent à vous, que parce qu’il y est contraint par l’extrémité où il se trouve réduit. Si vous n’êtes point sensible à son état, vous le devriez être au moins à cette dure nécessité qui l’oblige d’essuyer tous vos reproches, et de perdre la honte en vous importunant encore, parce que la misère le presse et l’accable. Et cependant au lieu de lui faire la charité vous lui faites outrage; et au lieu que Dieu vous commande (292) de lui donner en secret, vous le confondez devant tout le monde, et vous lui insultez pour les raisons mêmes qui devraient vous porter à le secourir.

Si vous ne lui voulez rien donner, pourquoi le tourmentez-vous, et pourquoi ajoutez-vous cette nouvelle affliction à tant d’autres qui l’accablent? Il vient à vous comme un homme qui a fait naufrage, il vous tend es mains. Et au lieu de lui servir de port et d’asile, vous le rejetez dans la mer et dans la tempête. Pourquoi lui reprochez-vous l’état où il est? Croyez-vous qu’il se fût jamais adressé à vous, s’il en eût attendu ce traitement ? Et si connaissant votre dureté il n’a pas laissé de venir à vous, n’est-ce pas ce qui le rend plus digne de compassion, et qui vous devrait faire rougir de votre cruauté, puisqu’une si épouvantable misère ne peut amollir la dureté de votre coeur?

Ne croyez-vous pas que cette violence de la faim qui le presse est une excuse assez légitime de l’importunité qu’il vous donne? Vous l’accusez d’être un impudent, vous qui l’êtes si souvent dans des choses qui devraient vous couvrir de honte? La misère du pauvre excuse son peu de pudeur; mais qui peut nous excuser, nous autres, lorsque nous faisons volontairement et sans rougir des actions honteuses et criminelles? Et après cela, au lieu de nous confondre de nos excès, nous insultons aux misérables, et au lieu de guérir leurs maux, nous leur faisons de nouvelles plaies.

Si vous ne voulez rien donner, à ce pauvre, pourquoi le frappez-vous? Si vous ne voulez point le secourir, pourquoi l’outragez-vous? Vous me direz qu’il ne s’en va point si on ne le traite de la sorte. Mais suivez-vous en cela l’avis que le Sage nous a donné quand il nous a dit: « Répondez au pauvre paisiblement et avec douceur? » Ce n’est que malgré lui qu’il est importun, et qu’il a si peu de honte. Il n’y a point d’homme qui veuille être impudent s’il n’y est contraint; et l’on ne me fera jamais croire que celui qui pourrait ne pas mendier puisse se résoudre à le faire.

Ainsi, mes frères, que personne ne vous trompe par de faux raisonnements. Que si saint Paul dit: « Que celui qui ne veut point travailler ne doit point manger (II Thess. III, 1), » c’est pour les pauvres qu’il le dit mais pour nous il nous dit le contraire : « Ne cessez point, » nous dit-il, « de faire du bien. »

Nous agissons ainsi tous les jours dans nos maisons. Quand deux personnes disputent l’une contre l’autre, nous les prenons séparément, et nous les mettons chacune dans son tort.

Moïse a autrefois gardé cette conduite. Car il dit à Dieu, lorsqu’il lui parle en particulier:

« Seigneur, si vous pardonnez ce péché à ce peuple, pardonnez-le; sinon effacez-moi, et « faites-moi périr avec eux (Exod. XXXII) ; » et parlant ensuite aux Hébreux, il commande de tuer ceux qui étaient tombés dans l’idolâtrie, et de ne pas même épargner leurs plus proches parents. Ces deux choses, semblaient se contredire en apparence, mais elles s’accordaient en effet et n’avaient qu’un même but. Dieu s’est servi aussi de cette même conduite. Il dit à Moïse pour intimider les Juifs : « Laissez-moi faire et je perdrai ce peuple. » (Ibid. 32.) Car quoique les Juifs ne fussent point présents, lorsque Dieu parlait de la sorte, Moïse néanmoins leur devait rapporter cette parole. Mais lorsque Dieu s’entretient en particulier avec Moïse, il lui parle d’une manière tout opposée, et il l’exhorte à supporter son peuple. C’est pourquoi ce même prophète s’écrie ailleurs: « Seigneur, les ai-je conçus dans, mes entrailles, vous qui me dites: Portez-les dans votre sein, comme une nourrice porte le nourrisson qu’elle allaite? » (Num. XI, 12.)

C’est encore ce qui arrive tous les jours dans vos familles. Souvent un père voyant le précepteur de son fils le traiter durement, l’avertit en secret, et le prie de n’être pas si sévère, et il exhorte au contraire son fils en particulier à souffrir ce traitement de son maître, quand même il serait injuste, et ainsi il établit l’union entre eux, en leur parlant d’une manière qui semble opposée. Saint Paul fait ici la même chose : il dit à ceux qui sont forts et qui mendiant pour vivre: « Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange « point, » parce qu’il voulait les encourager au travail. Mais il dit à ceux qui les peuvent secourir : « Pour vous ne vous lassez point de faire du bien, » afin de les exciter aux oeuvres de miséricorde. Ce même apôtre écrivant aux Romains use encore de la même prudence dans cette comparaison qu’il apporte de l’olivier franc et de l’olivier sauvage. Car lorsqu’il parle aux Juifs, il leur apprend à ne point s’élever au-dessus des gentils; et lorsqu’il parle aux gentils, il leur apprend à avoir du respect pour le peuple juif. (293)

Ayons donc de la charité, mes frères, et ne soyons pas durs et inhumains. Ecoutons saint Paul qui nous dit: « Pour vous ne vous lassez point de faire le bien. » Ecoutons Jésus-Christ même qui nous dit: « Donnez à tous ceux qui vous demandent. » Et ailleurs: « Soyez miséricordieux comme votre Père céleste est miséricordieux. » (Matth. V, 42; Luc, VI, 36.) Quoiqu’il ait donné beaucoup d’autres avis dans ce sermon sur la montagne, il ne nous exhorte néanmoins à imiter Dieu que dans ce qui regarde la charité et la miséricorde. Car il n’y a rien qui nous rende plus semblables à Dieu que de faire du bien à tout le monde.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

4.

Das alles sage ich, nicht als ob ich jemanden zur Trägheit ermuntern wollte. Gott bewahre! Vielmehr ist mein innigster Wunsch, es möchten alle recht tüchtig arbeiten; denn der Müßiggang hat alles Böse verschuldet. Ich will euch nur ermahnen, nicht geizig und hartherzig zu sein. Hat sich ja doch der hl. Paulus unzählige Mahle beklagt und gesagt: „Wer nicht arbeiten will, der soll auch nicht essen“1 . Und dabei ließ er es noch nicht bewenden, sondern fügte hinzu: „Ihr aber sollt nicht müde werden, Gutes zu tun“2 . Darin liegt aber doch ein Widerspruch. Denn wenn du befiehlst, sie dürften nicht essen, warum ermahnst du uns, ihnen zu geben? Jawohl, antwortet Paulus, ich habe ja befohlen, man solle sich von ihnen abwenden und nichts mit ihnen zu tun haben, und ebenso habe ich gesagt: „Behandelt sie nicht als Feinde, sondern weiset sie zurecht“3 . Dieser Befehl steht nicht im Widerspruch mit dem früheren, sondern stimmt sehr gut mit ihm überein. Denn wenn du bereit bist zum Almosengeben, dann wird der Arme alsbald von seiner Trägheit geheilt und du von deiner Hartherzigkeit. Aber, wendest du ein, er lügt und schwindelt einem eine Menge Dinge vor. Aber auch aus diesem Grunde verdient er ein Almosen, weil er eben in so große Not S. d517 geraten ist, dass er sogar zu solchen Lügen seine Zuflucht nehmen muss. Statt dessen habe wir nicht nur kein Mitleid mit ihm, sondern geben ihm auch noch harte Worte und sagen; Hast du nicht schon ein und ein zweites Mal etwas erhalten? Ja, und dann? Braucht er deshalb kein zweites Mal zu essen, weil er schon einmal gegessen? Warum schreibst du denn deinem eigenen Magen nicht dasselbe Gesetz vor und sagst zu ihm: Du bist gestern und vorgestern gesättigt worden, sei jetzt zufrieden? Im Gegenteil, deinen Magen bringst du durch übermäßige Ernährung fast zum Bersten, den Armen dagegen weisest du ab, der nur das nötige Maß verlangt. Und doch solltest du gerade wenigstens deshalb Mitleid mit ihm haben, weil er gezwungen ist, dich Tag für Tag anzubetteln. Wenn schon kein anderer Grund dich zu rühren vermag, so solltest du wenigstens deshalb Mitleid mit ihm haben; denn nur durch seine Armut und Notlage ist er gezwungen, dies zu tun. Und hast du nicht auch deshalb Mitleid mit ihm, weil er sich nicht schämt, obgleich er derlei Dinge zu hören bekommt?

Seine Not ist eben stärker. Du aber zeigst nicht nur kein Mitleid mit ihm, sondern beschämst ihn auch noch. Und während Gott befohlen hat, heimlich Almosen zu geben, stehst du da und wirfst dem, der sich an dich wendet, vor aller Öffentlichkeit Dinge vor, die ihm eigentlich dein Mitleid hätten sichern sollen. Wenn du doch schon nichts geben willst, wozu schmähst du ihn dann noch; wozu betrübst du noch eine unglückliche, elende Seele? Er glaubte in einen ruhigen Hafen zu kommen, da er deine Hand aufsuchte. Warum peitschest du da noch die Wogen auf und machst den Sturm noch ärger? Warum verachtest du seine Zwangslage? Würde er wohl zu dir gekommen sein, wenn er voraus gesehen hätte, dass er dergleichen zu hören bekomme? Und wenn er es zum voraus wusste und dennoch kam, so ist gerade dies ein Grund, mit ihm Mitleid zu haben, und ob deiner eigenen Hartherzigkeit zu erschaudern. Denn du wirst nicht einmal da zum Mitleid gestimmt, wo du jemand in einer unerbittlichen Notlage siehst; du willst nicht einmal in seiner Angst vor dem Hunger eine genügende Entschuldigung für seine Zudringlichkeit S. d518 sehen, sondern machst ihm aus dieser noch einen Vorwurf! Und doch bist du oft noch unverschämter gewesen, selbst wo es sich um bedeutendere Dinge handelte. In diesem Falle ist die Zudringlichkeit zu entschuldigen, zumal da wir uns oft nicht einmal dann schämen, wenn wir strafbare Handlungen begangen haben. Und während wir bei dem Gedanken hieran demütig werden sollten, erheben wir uns gegen diese Unglücklichen und schlagen denen Wunden, die uns um Heilmittel bitten. Wenn du ohnehin nichts geben willst, warum schlägst du ihn noch? Wenn du ihm kein Almosen verabreichen willst, warum beschimpfst du ihn noch?

Aber, sagst du, sonst bringe ich ihn überhaupt nicht mehr fort. Nun, dann mache es, wie jener Weise zu tun befahl: „Antworte ihm in Frieden und in Sanftmut“4 . Der andere ist ja auch nicht gern so zudringlich. Es gibt doch ganz gewiss keinen einzigen Menschen, der ohne allen Grund beschimpft werden möchte; und wenn manche auch tausendmal darauf bestehen, ich werde mich niemals davon überzeugen können, dass ein Mensch, der genug zum Leben hat, es vorziehen sollte, betteln zu gehen. Es soll mir also niemand mit eitlen Ausflüchten daher kommen. Denn wenn auch Paulus sagt: „Wer nicht arbeitet, der soll auch nicht essen“5 , so sagt er das zu den anderen6 , nicht aber zu uns. Uns sagt er das Gegenteil, nämlich: „Werde nicht müde, Gutes zu tun“7 . So machen es ja auch wir zu Hause; wenn zwei miteinander streiten, so nehmen wir beide zur Seite und ermahnen den einen zu dem, den anderen zum Gegenteil. So machte es auch Gott und eben so Moses. Dieser sagte zu Gott: „Wenn Du ihnen die Sünde nachlässt, so lasse sie nach; wenn nicht, so nimm auch mich hinweg“8 . Den Juden selbst dagegen befahl er, sich gegenseitig und alle ihre Verwandten niederzumetzeln. Auch hierin liegt ein Widerspruch, und doch zielte beides auf einen und denselben S. d519 Endzweck ab. Ebenso sagte Gott zu Moses, so dass auch die Juden es erfahren konnten: „Lass mich und ich will dieses Volk vertilgen“9 10 . Dagegen sagte er nachher ihm allein das Gegenteil davon. Auch das hat Moses später notgedrungen ausgesagt mit den Worten: „Habe ich sie vielleicht in meinem Schoße empfangen, dass du zu mir sagst: Trage sie, wie etwa eine Amme den Säugling an ihrer Brust trägt?“11

Ebenso machen wir es ja auch zu Hause; auch da tadelt oft der Vater den Erzieher, der gegen seinen Sohn aufbraust, und sagt zu ihm unter vier Augen: Sei nicht rauh und hart; zum Sohn dagegen sagt er das Gegenteil: Wenn er dich auch zu Unrecht tadelt, trage es; und doch erstrebt er mit den beiden entgegengesetzten Ermahnungen einen und denselben guten Zweck. So sagt auch Paulus zu denen, die trotz ihrer Gesundheit betteln gehen: „Wer nicht arbeiten will, der soll auch nicht essen“, in der Absicht, sie dadurch zur Arbeit anzuhalten; denen aber, die imstande sind, Almosen zu geben, sagt er: „Ihr aber sollt nicht müde werden, Gutes zu tun“, um sie damit zum Almosengeben anzueifern. Ebenso brachte Paulus in seinem Brief an die Römer, wo er die Heidenchristen ermahnt, die Judenchristen nicht zu verachten, den Ölzweig des Friedens zum, Vorschein, und hat anscheinend den einen dies, den anderen das Gegenteil gesagt. Geben wir uns also nicht der Hartherzigkeit hin, sondern hören wir auf die Worte des hl. Paulus, der da sagt: „Werdet nicht müde, Gutes zu tun.“ Hören wir auf den Herrn, der uns ermahnt: „Gib jedem, der dich um etwas bittet“12 , und: „Seid barmherzig wie euer Vater“13 . Der Herr hat doch vieles gesagt, aber nirgends hat er einen solchen Ausspruch getan wie hier betreffs der Barmherzigkeit. Nichts macht uns eben so sehr Gott ähnlich, als anderen Gutes tun.


  1. 2 Thess 3,10 ↩

  2. ebd 3,13 ↩

  3. ebd 3,15 ↩

  4. Eccles 4,8 ↩

  5. 2 Thess 3,10 ↩

  6. den Bettlern ↩

  7. ebd 3,13 ↩

  8. Ex 32,32 ↩

  9. Ex 32,10 ↩

  10. Denn wenn auch die Juden nicht zugegen waren, während Gott dies sprach, so sollten sie es doch nachher hören. ↩

  11. Num 11,12 ↩

  12. Mt 5,42 ↩

  13. Lk 6,36 ↩

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